VICE-VERSA : ET SI VOUS FAISIEZ CONNAISSANCE AVEC LES EMOTIONS DE VOS ENFANTS ?

Vice-Versa. L’expression latine, tout le monde l’utilise et en connait le sens : « le rôle ayant été retourné », ou, plus simplement « réciproquement ».

Est-ce la bonne entrée en matière pour vous parler du prochain film Disney Pixar qui sort le 17 juin 2015 ? Je n’en suis pas certaine, mais c’était un point de départ comme une autre… Une idée empruntée à mes très lointains cours de latin… qui relèvent de la mémoire centrale (le quartier cérébral dans le film qui est le centre de contrôle de l’esprit) et qui doivent probablement être stockés dans des billes de mémoire de couleur bleue (la tristesse) ! Pourquoi le bleu ? Ils étaient drôles vos cours de latin au collège et au lycée ? Les miens pas plus que ça ! Ça vous amusait d’apprendre les déclinaisons en chantant « rosa, rosa, rosam » de Brel ? Il y a tant de superbes chansons dans le répertoire du Grand Jacques que j’aurais bien fait l’économie de celle-ci !

#penserademanderauxhommesdememoiredeleffacerdemonesprit… Vous comprendrez dans quelques lignes !

Mais revenons à nos moutons… à nos émotions plutôt ! Dans le film, elles sont au nombre de 5 : la joie (en jaune – avec la voix de Charlotte Le Bon) ; la tristesse qui ne sait pas très bien quel est son rôle et qui traine sa mélancolie (en bleue – doublée par Marilou Berri) ; le dégoût qui évite à Riley de se faire empoisonner la vie à tous les sens du terme (en vert – doublée par Mélanie Laurent) ; la colère qui lutte pour la justice (en rouge – doublée par Gilles Lellouche) et enfin la peur en charge de la sécurité (en violet – doublée par Pierre Niney). Elles travaillent toutes les 5 ensemble à aider Riley, l’héroïne du film, à affronter le quotidien.

La jeune Riley, âgée de 11 ans, habite à Seattle. Tout va bien. Sa vie est placée sous le signe du jaune (la joie dans le film), des jours heureux, des beaux souvenirs. C’est une enfant pleine de vie… jusqu’au jour où ses parents lui apprennent qu’ils vont déménager à San Francisco. San Francisco, moi je veux bien y aller, au moins pour 2 raisons : voir la maison bleue adossée à la colline qui est remplie de souvenirs heureux stockés dans es billes de couleur jaune (la joie), et porter des fleurs dans les cheveux comme dans la chanson de Scott McKenzie. Je crains, à l’instar de Joie et Tristesse, de m’être égarée dans les méandres de ma mémoire 😉

Comme souvent, un malheur n’arrive jamais seul, Joie et Tristesse se sont perdues dans la mémoire à long terme, le pays de l’imaginaire, la pensée abstraite et la production de rêves et elles peinent à retrouver le chemin du Quartier cérébral de Riley afin de l’aider à passer cette étape, emportant avec elles certains souvenirs essentiels. Toute une aventure durant laquelle Joie et Tristesse vont rencontrer des personnages étranges comme les Hommes de mémoires (en charge de l’oubli, ils trient et éliminent dans la mémoire à long terme les souvenirs qu’ils considèrent sans importance… il faut absolument que je les rencontre !) et Bing Bong, l’ami imaginaire de Riley.

Changer de maison, d’école, d’ami(e)s, d’équipe de hockey, etc. sont autant d’ingrédients qui donnent vie à un cauchemar pour Riley, qui en perd sa joie de vivre pendant cette période d’acceptation et de digestion d’une transition non désirée. Pour l’aider à surmonter ce cap un peu effrayant vers l’inconnu, Peur, Dégoût et Colère vont tout mettre en œuvre dans son « quartier cérébral », le temps de l’absence de Joie et Tristesse… Et il y a fort à faire : Riley, désespérée, envisage même de fuguer ! Exit la joie de la jeune fille, l’innocence de l’enfance… bonjour le spleen de l’adolescence, un monde dans lequel vous n’êtes plus petit, pas encore grand, un monde dans lequel on vous juge, on attend que vous vous comportiez d’une certaine façon…

Passé ce contexte nécessaire pour comprendre de quoi il s’agit, je prends un peu de recul et je vous fais une proposition : et si nous, parents, nous profitions de Vice Versa comme « prétexte » pour faire une séance de rattrapage sur nos émotions, pour nous reconnecter à ce que nous ressentons, à ce que nous éprouvons ?

Bien sûr, nous emmènerons nos bambins, parce qu’il n’est jamais trop tôt pour leur montrer, de façon métaphorique, comment fonctionne leur cerveau et comment interagissent leurs émotions. Voir les souvenirs être rangés dans telle ou telle zone, en plus d’être très visuel, permet de bien assimiler à quoi ils servent, comment y accéder, etc.

Le passage consacré à la préparation de la fugue de Riley illustre parfaitement qu’elle est en train de se couper d’elle-même : les connections vers les 5 îles de sa personnalité explosent. Dans le film, les îles sont les représentations de la personnalité de Riley. Elles sont reliées à elle par le Quartier cérébral via un rayon lumineux. Il y en a 5 : l’île de la famille, de l’amitié, des bêtises, de l’honnêteté et du hockey.

C’est très évocateur et il sera possible de s’en servir pour parler avec nos enfants, pour leur expliquer que lorsqu’ils se comportent de telle ou telle façon, ils s’éloignent de ce qu’ils sont, en repensant aux liens et aux îles qui deviennent grises avant de disparaître le temps du changement de personnalité.

Je ne vous ai pas encore parlé du train de la pensée capable, en théorie, de se rendre dans tous les recoins de l’esprit de la jeune fille mais qui parfois peine, voire déraille. Et il y a aussi le dépôt des souvenirs : quand on oublie une information, c’est probablement parce qu’il est au milieu des millions de souvenirs oubliés, entassés à cet endroit !

Tout s’explique facilement : c’est ce qui est génial avec ce film ! Un peu comme si tout ce que nous avions enfin voulu savoir et/ou comprendre sur le fonctionnement de notre cerveau nous était enfin expliqué clairement, à nous aussi, les grands enfants que nous sommes devenus !

J’aurais pu emprunter un registre lexical plus « thérapeutique » en vous parlant de verbalisation, de support de discussion… j’aurais pu ! Je laisse cela aux professionnels de la profession 😉

Je finirai en vous confiant que j’y suis allée avec un petit bonhomme de presque 7 ans, qui a été captivé du début à la fin et qui m’a bluffée quant à sa compréhension et sa capacité à restituer ce qu’il a vu… Il a adoré Colère et Tristesse, deux personnages très attachants dans le film.

Avant l’âge de 6 ans, ça me semble un peu tôt, mais dès le niveau du CP, aucune hésitation !

Vice-Versa, une façon de faire connaissance avec ses émotions, celles de ses enfants… et réciproquement 😉

 

Informations :

  • Un film Disney Pixar
  • Réalisation : Pete Doctor
  • Durée : 1h34
  • Sortie en salle : 17 juin 2015

 

Publié le 15 juin 2015 par Anne Vaneson-Bigorgne

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