Formation et sensibilité font les meilleures éducatrices de crèches selon une thèse de l’Université de Montréal

Formation et sensibilité font les meilleures éducatrices de crèches

Selon une doctorante de l’Université de Montréal, la formation et les caractéristiques de l’éducatrice sont des facteurs déterminants de la qualité de l’environnement éducatif dans les crèches.

Les enfants ont tout à gagner à fréquenter une crèche où les éducatrices possèdent une formation poussée «Notre étude a porté sur les « Centre de la petite enfance » au Québec.

Nous avons constaté que la formation des éducatrices est associée à un environnement éducatif de plus grande qualité autant chez les éducatrices des crèches, que chez celles des services de garde en milieu familial», indique Suzanne Manningham, qui a récemment déposé une thèse de doctorat à l’Université de Montréal sur la qualité de l’environnement éducatif dans les services de garde à la petite enfance au Québec.

Une étude en plusieurs volets

Suzanne Manningham a examiné l’association entre la formation de base de l’éducatrice, la formation continue et la qualité de l’environnement éducatif. «Plusieurs études ont démontré que la qualité de l’environnement éducatif de la garderie que fréquentent les enfants d’âge préscolaire joue un rôle important dans leur développement. Mes travaux indiquent que la formation et les caractéristiques de l’éducatrice sont des facteurs déterminants de la qualité de l’environnement éducatif.»

Ses travaux jettent un éclairage nouveau sur les recherches qui explorent le développement de l’enfant. Grâce à l’Étude longitudinale sur le développement des enfants du Québec, effectuée entre 2000 et 2003, Suzanne Manningham a constitué et travaillé sur un échantillon de 1211 éducatrices afin de comparer leurs compétences et de vérifier les associations entre les variables étudiées. Elle a pu juger de leurs habiletés de façon objective au moyen d’échelles d’observation validées pour les services de garde en milieu familial et les crèches.

Les résultats révèlent qu’une formation acquise au collégial (équivalent du lycée en France) et à l’université est associée à un environnement éducatif de meilleure qualité. Cette association se retrouve dans la littérature, qui spécifie que les éducatrices ayant une formation spécialisée en petite enfance sont plus soucieuses et en mesure de proposer aux enfants des contenus d’activités éducatifs qui répondent à leurs besoins particuliers. Toutefois, la formation continue est liée à la qualité de l’environnement éducatif chez les éducatrices des services de garde en milieu familial et non chez celles des crèches, précise la chercheuse. Plus les éducatrices ont élargi leurs connaissances par la formation continue et plus elles obtiennent des scores de qualité élevés en milieu familial.»

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, estime Suzanne Manningham. Parmi eux, le fait que les éducatrices dans les crèches peuvent compter sur une infrastructure de soutien sur les plans administratif et pédagogique. Elles peuvent tirer profit de l’expérience et de l’appui des autres éducatrices dont elles sont susceptibles de s’inspirer ainsi que d’une équipe de travail orientée vers les mêmes buts éducatifs. De son côté, l’éducatrice du service de garde en milieu familial se trouve le plus souvent isolée. Tout le programme éducatif et son application reposent sur une seule et même personne qui cumule les responsabilités.

Selon Mme Manningham, cela vient souligner l’importance d’une formation spécialisée en petite enfance pour les éducatrices des services de garde en milieu familial, des structures où aucune formation particulière n’est exigée. Les travaux de Suzanne Manningham laissent penser que l’accroissement de la formation des éducatrices au préscolaire permettrait d’améliorer la qualité de l’environnement éducatif. Deux types de formation doivent être favorisés : une formation de base pour toutes les éducatrices et l’accès à la formation continue régulière et de haute qualité.

Une pincée de sensibilité

En plus de la formation de base et de la formation continue, d’autres variables peuvent être responsables de la variation de la qualité de l’environnement éducatif mis en place par l’éducatrice, comme le rappelle la chercheuse.
Dans un second volet de sa thèse, Suzanne Manningham a donc étudié la sensibilité de l’éducatrice en tant que facteur contribuant à la qualité de l’environnement éducatif dans les crèches. Ses résultats démontrent un effet médiateur de la sensibilité sur l’environnement éducatif en fonction de la formation de base de l’éducatrice. Une formation au collégial et à l’université est associée à des interactions plus sensibles de la part des éducatrices, que ce soit dans les crèches ou dans les services de garde en milieu familial. En fait, plus l’éducatrice fait preuve de sensibilité dans ses interactions avec les enfants, plus la qualité de l’environnement éducatif est élevée.

«Nos travaux établissent clairement que, en plus de rehausser la formation de base de toutes les éducatrices, il est essentiel de s’arrêter à d’autres caractéristiques personnelles au moment de la sélection de ces travailleuses. Ces caractéristiques sont, entre autres, la capacité des éducatrices à répondre rapidement, directement et avec chaleur aux besoins des enfants ainsi que la capacité à cerner les champs d’intérêt des enfants et à leur offrir une variété d’occasions de communication correspondant à leur niveau de développement intellectuel, langagier, social, affectif et physique.»

Etudier en psychoéducation à l’Université de Montréal
L’École de psychoéducation de l’Université de Montréal développe des connaissances sur le développement de l’inadaptation psychosociale afin de former des professionnels œuvrant auprès des jeunes en difficulté. L’École offre divers programmes d’études préparant à ces activités professionnelles. Au premier cycle, l’École offre deux programmes de baccalauréat : baccalauréat en psychoéducation et baccalauréat bi-disciplinaire en psychoéducation et psychologie. La poursuite des études au deuxième cycle est nécessaire pour porter le titre de psycho-éducateur. Un programme de formation continue en deuxième cycle est également offert pour les professionnels qui désirent accroître ou mettre à jour leurs compétences et peut servir de passerelle vers la maîtrise. Enfin, un doctorat en psychoéducation, comme celui qu’a suivi Suzanne Manningham, est maintenant offert pour ceux et celles qui souhaitent se diriger vers une carrière de recherche ou d’enseignement supérieur en psychoéducation.

Publié le 3 novembre 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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