L’école maternelle idéale, elle est comment ?

Résultats du questionnaire n°1 mis en ligne le 22 janvier 2009

Commentés par Thérèse Boisdon, ancienne présidente de l’Ageem, association des enseignants des écoles maternelles. Elle publie, le 19 février, un livre intitulé Sauvons la maternelle ! (éd.
Bayard, coll. Aux côtés des enfants).

1. Une formation spécifique sur la petite enfance pour les enseignants vous semble-t-elle obligatoire ?
Oui : 93
Non : 7 %
Thérèse Boisdon : « Cette demande massive des parents pour une formation spécifique est l’expression de leur reconnaissance de l’école maternelle et ne m’étonne pas. Les parents connaissent bien leurs enfants. Ils savent que, jusqu’à 6 ans, un enfant se construit en tant que personne et qu’il est fragile. Néanmoins, si cette formation spécifique est indispensable-aujourd’hui, elle n’existe pas-, une formation polyvalente des enseignants à l’école primaire (maternelle et élémentaire) est essentielle. Ainsi ceux de maternelle sont formés aussi aux apprentissages qui viennent après la petite enfance. C’est ce qui existe déjà pour les enseignants de collège et de lycée. »

2. Pour les enseignants, travailler en maternelle devrait-il être un choix ?
Oui : 97%
Non : 3 %
Thérèse Boisdon : « Les enseignants postulent selon les disponibilités en maternelle ou élémentaire. En province, ils privilégient parfois la proximité de leur domicile, que le poste soit dans une école élémentaire ou maternelle, afin de préserver la vie familiale ; ils ont une vie personnelle aussi, ne l’oublions pas. »

3. De quelle façon les enfants de 2-3 ans auraient-il la possibilité d’être accueillis ?
A la demande des familles et si les enfants sont prêts. : 57 %
Si les enfants sont prêts (psychologiquement et physiologiquement) et de façon progressive : 39 %
A la demande des familles : 4

Thérèse Boisdon : « Je lis beaucoup de sagesse dans ces résultats. Plus de la moitié des internautes estiment que les enfants et les familles doivent être prêts. Et ils ont bien raison. Si l’enfant ne peut pas encore laisser sa maman et s’ils sont encore dans la fusion, on court à la catastrophe. Ne hâtons pas les choses ! Pour l’accueil progressif, je voudrais dire que cela se passe déjà ainsi. Du point de vue administratif, l’enfant est inscrit et il doit venir régulièrement. Mais l’école maternelle respecte les rythmes de l’enfant. S’il doit dormir le matin et aller à l’école plutôt l’après-midi, pourquoi pas ? Quoi qu’il en soit, cela ne durera qu’un temps car de lui-même, l’enfant demandera à voir ses copains toute la journée. »

4. Quand pensez-vous que les enfants devraient être évalués ?
En petite section : 7 %
En moyenne section : 13 %
En grande section : 45 %
Jamais, c’est totalement prématuré : 35 %
Thérèse Boisdon : « Plus l’enfant grandit, plus les parents estiment que l’évaluation est nécessaire. Mais… elle a lieu sans cesse ! De la petite à la grande section, les enseignants savent à tout moment où en sont leurs élèves. Oui, les enfants sont évalués en maternelle mais pas tous au même moment. L’enseignant observe et tire des conclusions. Les classes de maternelle ont aussi des programmes : les compétences des enfants doivent être vérifiées, c’est prévu. Organiser de longues séances, pour tous les élèves au même moment, non ! Je comprends les réticences des parents. »

5. A quelle fréquence l’école maternelle devrait-elle organiser des rencontres avec les parents ?
Une fois par an : 6 %
Une fois par trimestre : 49 %
A la demande des parents ou de l’école : 45 %
Thérèse Boisdon : « Les parents en grande majorité estiment que les parents et l’école doivent se rencontrer tout au long de l’année, et que ces rencontres doivent avoir lieu à la demande des uns ou des autres. Je trouve cela tout à fait logique et normal. »

6. A quel moment mettre en place un soutien scolaire pour les élèves en difficulté ?
Pendant le temps scolaire : 72 %
Après la classe : 28 %
Thérèse Boisdon : « Les parents savent bien que leurs enfants sont fatigués après ces longues journées. Je ne suis pas étonnée que plus des deux tiers estiment que le soutien devrait avoir lieu pendant le temps de classe. C’est déjà ce qui se pratique. »

7. La maternelle doit-elle être le lieu privilégié pour détecter certaines particularités (dyslexie, précocité…) ?
Oui : 89 %
Non : 11 %
Thérèse Boisdon : « Cette réponse massive est un cri du cœur. Nous savons que la maturation nerveuse d’un enfant entre 2 et 6 ans est importante. L’école maternelle est de fait le lieu de repérage des difficultés. Les enseignants ne sont pas des médecins mais ils doivent communiquer leurs observations.»

8. Pensez-vous que, dans les zones sensibles, elle devrait accueillir les enfants dans des classes réduites ?
Oui : 82 %
Non :18 %
Thérèse Boisdon : « La majorité des parents est rassurée par un petit nombre d’enfants dans une classe, surtout s’ils sont dans des zones difficiles. Actuellement la moyenne est de 25 ou 26 élèves par classe. Un Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) est souvent présent. A mon sens, cela devrait suffire. Une classe de 15, oui, mais lorsque les enfants sont en très grande difficulté. »

* Résultats au 05/02/2009

Source : Bayard Presse

Publié le 28 février 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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