La grippe saisonnière a dépassé le seuil épidémique (2)

>Une vaccination peu répandue
La vaccination reste le meilleur moyen de prévenir la grippe, mais elle trouve des limites. Le calendrier vaccinal est chargé jusqu’à l’âge de 18 mois, or le vaccin grippal doit être injecté à raison de deux doses en primo-vaccination et d’un rappel annuel. En dépit d’une procédure rigoureuse et rodée, les souches vaccinales sélectionnées peuvent ne pas être assez proches de la souche virale en circulation au moment de l’épidémie. De plus l’immunité chez le petit l’enfant n’est pas optimale. La vaccination est néanmoins capable de prévenir les grippes confirmées par les analyses biologiques de 60 à 90 % chez les enfants. Elle permet en outre de réduire de 70 % le nombre de jours d’école manqués.

En tout état de cause, l’efficacité de la vaccination est limitée par un faible taux de couverture vaccinale. En France lors de la saison grippale 2004-2005, seulement 5 % des enfants en bonne santé étaient vaccinés et 19 % des enfants asthmatiques.

>Le traitement anti-viral : spécifique et efficace
En France, la prescription de médicaments non spécifiques du virus en cas de grippe est
élevée: avant la campagne de la CNAM visant à limiter l’utilisation des antibiotiques, les
antibiotiques étaient prescrits dans 30 à 45 % des cas (même en absence de complications), un antipyrétique dans 94 % des cas. Les antipyrétiques améliorent les symptômes, mais n’ont pas d’action sur la grippe elle-même. Les antibiotiques ne sont utiles qu’en cas de
complications bactériennes secondaires avérées.

La mise sur le marché d’une nouvelle génération de traitements antiviraux spécifiques de la
grippe, les inhibiteurs de la neuraminidase (INA), représente une avancée significative, aussi
bien sur le plan de la prophylaxie que sur le plan thérapeutique. Parmi les antiviraux
actuellement disponibles en France, certains sont administrés par inhalation, d’autres
présentent l’avantage d’être disponibles sous forme orale.

L’administration d’INA réduit la durée de la grippe, diminue l’intensité des symptômes et
limite le risque de complications ; en prévention, elle limite la probabilité de développer une
grippe symptomatique pour les enfants ayant été en contact avec une personne grippée.

>Les antiviraux oraux chez l’enfant
Les antiviraux sous forme orale présentent l’avantage d’avoir une action systémique. Ils sont indiqués chez l’enfant à partir d’un an pour la prophylaxie comme pour le traitement de la grippe.

2 formes : soit en gélule soit en suspension buvable.
– En prophylaxie post exposition, l’antiviral doit être administré dans les 48 premières heures suivant le contact avec un sujet infecté par le virus de la grippe.
– En traitement curatif, l’antiviral doit être instauré dans les 48 premières heures suivant le
début des symptômes, après avoir éliminé une maladie bactérienne (en particulier chez les
nourrissons et les jeunes enfants qui présentent des symptômes non spécifiques) et après
confirmation de la grippe. En raison du chevauchement des autres épidémies hivernales qui
affectent l’enfant (virus respiratoire syncytial, rotavirus), le recours aux tests de diagnostic
rapide est d’un grand intérêt.
– Les événements indésirables les plus fréquemment rapportés sont les nausées, les
vomissements et les douleurs abdominales (inférieures à 10%)

Source: Ruder Finn au nom de Roche

Publié le 1 janvier 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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