Le projet de surveillance électronique des enfants placés en crèche serait contraire aux valeurs éthiques et professionnelles
Un article, publié le 9 septembre dans le journal « Le Parisien » sous le titre « Une crèche va pucer les bébés », annonce qu’un établissement parisien va tester dès l’an prochain, un système de surveillance électronique des enfants grâce à une puce intégrée à leurs vêtements.
La Ville de Paris a appris l’existence de ce projet à l’occasion de la parution de cet article de presse. Il convient de signaler que ce projet est purement privé et ne concerne en aucun cas une crèche municipale, ni une crèche associative financée par la Ville.
La Ville de Paris est opposée à un tel projet qui apparaît tout à la fois inefficace, inutile, anxiogène et contraire aux valeurs éthiques et professionnelles.
La sécurité physique et affective des enfants est une préoccupation constante des professionnels qui travaillent au sein des établissements de la Ville de Paris.
Les dispositions prises pour assurer la sécurité des enfants sont évaluées régulièrement aussi bien par les responsables d’établissements que par les services de la Protection maternelle et infantile (PMI). Elles reposent sur la présence constante et l’attention soutenue des professionnels qualifiés placés auprès des enfants et sur l’information directe des parents en cas de difficulté.
Par ailleurs, les locaux sont conçus pour faciliter la surveillance des enfants grâce à la recherche d’un maximum de transparence et l’entrée et la sortie des établissements sont systématiquement contrôlées et limitées aux personnes habilitées à les fréquenter.
Ces dispositifs de surveillance électronique promus et commercialisés par une société privée sont susceptibles d’alimenter – pour exister ? – une anxiété infondée chez les parents et les enfants. Ils risquent même de gêner les pratiques professionnelles qui exigent un contact direct tant avec les familles qu’avec les enfants. De la même façon, la recherche d’économies éventuelles en personnels par ce biais est, pour la Ville de Paris, à proscrire au nom de la qualité d’accueil, de la conception et de la pratique parisienne du service public de la petite enfance.
Pour Christophe Najdovski, adjoint chargé de la Petite enfance, cette expérimentation marque « une dérive inquiétante, celle d’une société de surveillance et de contrôle, alors que les crèches doivent être des lieux d’éveil et d’éducation des enfants ».
Crédits : Mairie de Pariswww.paris.fr