Sèche, à la frangipane, à la pomme, couronne briochée aux fruits confits ou à la fleur d’oranger… il y en a pour tous les goûts. Mais d’où vient la tradition de la galette des Rois, que symbolise-t-elle et quand doit-on la manger ?
Partager une galette n’a rien à voir avec la religion à l’origine, cela faisait partie des célébrations autour du solstice d’hiver, propice aux divinations.
En fonction des régions, elle peut être ronde comme un soleil au Nord, avoir la forme d’une couronne de fruits confits au Sud, ou d’un kugelhof au motif de fleur de lys en Alsace. Flamusse dans la région de la Bresse, goumeau en Franche-Comté, coque des rois dans l’Ariège, garfou en Gascogne et dans le Béarn, patissous dans le Périgord, royaume dans les Cévennes, pogne dans le Dauphiné, gâteau des rois en Provence, Aquitaine et Languedoc, galette des rois en Ile-de-France, elle a bien des noms différents.
La fève est importante dans ce gâteau : c’est un légume naturel qui symbolise la fécondité et la promesse d’une renaissance, puisque l’embryon qu’elle contient germera au printemps. Elle doit être plate, ni trop grande (pour pouvoir être cachée), ni trop petite (pour ne pas être avalée).
Les premiers sujets en porcelaine de Saxe apparaissent en 1875. Ceux en porcelaine de Limoges en 1913. Aux poupées, baigneurs, bébés emmaillotés (signe de fécondité) ont succédé les santons pour constituer la crèche puis des symboles de chance et des animaux, avant l’apparition des fèves publicitaires au début du XXe siècle et des fèves en plastique en 1960. Pour les fabophiles (ou encore favophiles), elles sont même devenues objet de collection : chaque année, des personnages différents sont déclinés
Maintenant que nous savons comment la fève-légume s’est transformée en porcelaine ou en plastique, quelles formes et quels noms différents ce gâteau de l’Epiphanie peut avoir, à quel moment manger peut-on manger la galette des Rois ?
Epiphanie est un mot d’origine grecque et signifie « apparition ». L’Epiphanie est associée au jour où les trois rois mages Gaspar, Melchior et Balthazar, guidés par la lumière de l’Etoile du Berger, arrivèrent à l’étable où est né l’enfant Jésus. Pour célébrer sa naissance et en guise de respect, les rois Mages lui offrirent de l’encens, de la myrrhe (résine issue du balsamier, un arbre d’Arabie) et de l’or.
Jusqu’au Concile Vatican II (1962-1965) qui a décidé que l’Epiphanie serait célébrée le premier dimanche suivant le 1er janvier, le 6 janvier, jour l’Epiphanie, était un jour férié et la galette était souvent partagée la veille au soir.
La tradition veut que la galette soit découpée en parts égales entre le nombre d’invités auquel il faut ajouter la part du pauvre. Le plus jeune invité va sous la table et désigne à qui revient chaque part. La personne qui a la fève doit normalement apporter la prochaine, mais cela, on le sait moins que le fait de recevoir la couronne !
Une autre chose qui a changé : du XVIIe siècle aux années 1910, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients : cet usage s’est perdu et la galette est devenue « commerciale ».
Nos Bambins a sélectionné quelques galettes, des plus simples aux plus élaborées, avec de belles surprises.
Bonne dégustation et bravo aux futurs rois et reines du 8 janvier 2016 !
Anne Vaneson-Bigorgne