A la bûche et aux chocolats de Noël a succédé la galette des rois du 6 janvier puis les crêpes de la Chandeleur qui comme chaque année est le 2 février… avant les beignets de Carnaval puis les chocolats de Pâques.
D’un simple mélange de farine et d’eau à l’origine, il est devenu courant de faire des crêpes au froment ou au sarrasin, salées ou sucrées à l’occasion de la Chandeleur.
Les origines de la fête
Comment une fête païenne est-elle devenue chrétienne au Ve siècle pour finir par devenir la fête des crêpes pour les enfants 40 jours après Noël ?
La coutume veut que ce jour-là les paysans parcouraient les champs en portant des chandelles pour purifier la terre avant de semer. Dans le même temps, des crêpes étaient faites avec de la farine de l’année précédente, symbole de prospérité pour l’année à venir.
C’est en 472 après J.-C. que le pape Gélase 1er a décidé de la remplacer par la présentation de Jésus au temple quarante jours après sa naissance et sa reconnaissance par Syméon comme “Lumière d’Israël”. Il organisa alors le 2 février des processions aux flambeaux, reprenant au compte de l’Église les rites païens des “parentalia romaines” et des “lupercales” dédiées au dieu Pan. A cette occasion, il aurait offert aux pèlerins venus à Rome des galettes qui représentent par leur forme le Soleil et l’abondance. Ainsi serait née la tradition des crêpes.
Mais saviez-vous que le secret est de les faire sauter dans une poêle que l’on tient dans la main droite pendant que, dans l’autre, on serre très fort une pièce d’or, en gage de prospérité pour l’année entière ?
Quelles garnitures des crêpes selon les régions ?
Au début du XXIe siècle, la plupart des Français perpétuent ce qui est devenu une tradition avec des personnalisations locales ! En effet, des particularités régionales se sont affirmées comme le calvados et les pommes en Normandie, la farine de froment en Bretagne, ajouter de la bière dans la pâte en Alsace, etc. Sucre, beurre sucre confiture, pâte à tartiner, miel, caramel, jus de citron, beurré salé, crème de marron, crème d’amande, banane, pommes, compote, sirop d’érable, rhum, grand Marnier, crème fraiche, crème fouettée voire véritable crème Chantilly… la liste des ingrédients que l’on ajoute sur les crêpes selon ses goûts peut s’étendre à l’envi !
De la crème… oui mais de la Chantilly !
La crème Chantilly n’a souvent rien à voir avec ce que nous appelons à tort de la « Chantilly » et qui s’avère être en général de la crème fouettée. LA Chantilly, LA seule, LA vraie est celle qui est mentionnée au milieu du XVIIe siècle dans des écritures de Menon, un auteur culinaire, qui parle du fromage à la Chantilly, puis en 1784, par la baronne d’Oberkirch quand elle décrit les fêtes données par le prince de Condé au Hameau et qu’elle cite la crème Chantilly à Chantilly.
Aujourd’hui cette crème Chantilly se déguste encore à Chantilly et il est même possible d’apprendre à monter la mythique crème Chantilly avec la Confrérie des chevaliers fouetteurs de crème Chantilly !
Sa véritable recette est simple : il faut 50 cl de crème liquide et 40 g de sucre glace. La crème très froide est placée dans une jatte préalablement refroidie au congélateur à laquelle on ajoute le sucre glace avant de battre énergiquement le tout au fouet ou au batteur électrique jusqu’à ce que la crème épaississe et forme des vagues.
On dit que la crème est montée en « chantilly » lorsque le fouet tient debout tout seul dans la crème. Petit conseil : attention à ne pas donner les quelques tours de fouet de trop pour que la crème Chantilly ne se transforme pas en beurre !
Bonne dégustation, quelle que soit la garniture que vous mettrez sur vos crêpes !
Anne Vaneson-Bigorgne