Une vie volée : Diffusion 17 avril 2012 à 20h35rn

Pendant quarante ans, en Espagne, 200 000 à 300 000 nouveau-nés ont été volés à leurs parents par des médecins et des religieuses catholiques qui les vendaient à des familles dignes d’élever des enfants.

En janvier 2011, l’Espagne démocratique découvre les pratiques d’un autre âge exercées dans des cliniques du pays : des médecins et des religieuses catholiques se sont arrogé le droit de voler des nouveau-nés, de les vendre à des familles jugées dignes et de laisser croire à leurs parents qu’ils n’avaient pas survécu.

Ces méthodes sont le terrifiant héritage de la guerre civile espagnole. Les franquistes retiraient alors leurs bébés aux mères républicaines emprisonnées, puis, pour éviter que les enfants ne soient retrouvés, changeaient en toute légalité leur nom. A partir des années 1950 et jusqu’en 1987, le vol n’a plus été une mesure de répression politique, mais un commerce dont les fondements étaient idéologiques.

Ainsi, médecins et religieuses considéraient que certaines familles étaient méritantes, d’autres non. Etaient-elles de condition trop modeste ? Considérées de mauvaise vie ? Les mères étaient-elles adolescentes ? Ou avaient-elles déjà donné naissance à de nombreux enfants ou à des jumeaux ? Aux jeunes accouchées répondant à ces critères, on annonçait que leur bébé n’avait pas vécu. Et on leur refusait de voir le corps de leur fils ou de leur fille. Ensuite, des intermédiaires entraient en contact avec des acheteurs potentiels, puis, des fonctionnaires de l’état civil enregistraient le bébé comme l’enfant biologique des parents adoptifs.

Pendant quarante ans, plus de 200 000 à 300 000 nouveau-nés ont été adoptés illégalement.

Depuis dix ans, la loi espagnole autorise toute personne à rechercher ses origines biologiques. Nombreux sont ceux qui ont alors découvert que leur dossier était incomplet ou falsifié. Des hommes et des femmes cherchent alors des réponses à leurs obsédantes questions. En 2008, le juge Garzon demande l’ouverture d’une enquête sur le vol présumé de 30 000 enfants sous la dictature de Franco. Malheureusement, il fut démis de ses fonctions pour avoir osé défier la loi d’amnistie.

En janvier 2011, l’avocat Enrique Vila Torres dépose une plainte auprès du procureur général de l’Etat au nom de 261 victimes présumées. Les coupables vont-ils enfin être formellement identifiés et arrêtés ? Les parents trompés, les enfants volés vont-ils enfin connaître la vérité ?

Après la diffusion du documentaire, Carole Gaessler s’entretient avec Pablo Losa dont la petite sœur, en 1977, aurait été volée à la Clinique de San Sebastian et Laurence Jourdan, réalisatrice d’Une vie volée.

A voir ou revoir sur france5.fr ou pluzz.fr

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www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/LE-MAG-N-16-2012/articles/p-15727-Une-vie-volee.htm

Publié le 11 avril 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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