Une étude réalisée par ManoMano fait apparaître que les Français sont très attachés au sapin de Noël traditionnel, de préférence un sapin Nordmann (à 75 %) qui mesure entre 1 mètre et 1,50 mètre de haut et qu’ils l’achètent en grande majorité avant le 18 décembre quand il est naturel et avant le 14 décembre quand il est artificiel. Ils y consacrent en moyenne un budget moyen de 25 euros et sont 85 % à opter pour un sapin naturel. Ce sont les foyers d’Ile-de-France achètent le plus de sapin (30 %), suivis par ceux de Normandie, du Centre – Val de Loire et de Bourgogne – Franche-Comté (20 %).
Un peu d’histoire et de géographie
A chaque fête et/ou tradition égrenées par le calendrier, je tente de vous faire remonter aux origines connues. Aujourd’hui, c’est au tour de ce « roi des forêts » comme le chantait Tino Rossi !
Les Français semblent considérer que l’origine du sapin de Noël, vient d’Alsace quand en 1521 la coupe d’un arbre encore vert était autorisée pour la fête de saint Thomas le 21 décembre. Pour autant, il semblerait qu’elle remonte aux Celtes qui déjà en – 2 000 avant J.-C., avaient adopté un calendrier lunaire associé aux arbres. En effet, ils décoraient un conifère lors de la nuit du 24 décembre, la plus longue de l’année, date à laquelle le soleil renaît et où la durée du jour commence de nouveau à augmenter. Il est possible que cette coutume puisse remonter à des temps encore plus lointains mais dont les traces ne sont pas encore connues.
Pour autant, peu importe que l’Alsace ne soit pas la région d’origine du sapin… puisque je souhaite vous parler d’un temps ancien qui remonte bien à 1521 et qui est consigné dans un ouvrage encore visible à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat. Dans ce livre de comptes, le comptable fait mention d’une dépense de 4 schillings pour payer les gardes forestiers chargés de surveiller les sapins de la forêt durant l’hiver et d’une note qui permet aux habitants de la ville de prélever gratuitement un sapin afin de le décorer comme cela se pratique depuis des temps immémoriaux. En 1546, la ville de Sélestat entérina cette tradition autorisant les habitants à couper un sapin vert en forêt le 21 décembre, jour de la saint Thomas.
Des sapins suspendus
En 2016, une exposition à l’Ecomusée d’Alsace revenait sur le pourquoi des sapins suspendus avant qu’ils ne soient posé par terre. En effet, au début des sapins de Noël, il était suspendu par la cime au plafond pour que les rongeurs dans les habitations ne puissent pas manger les Christkindel, ces pommes rouges qui faisaient partie des décorations classiques.
Les Christkindel, décorations historiques
Outre les pommes rouges, des hosties et des fleurs de papier multicolores décoraient également les sapins. Cet arbre dont on aime la parure prend place dans le chœur des églises alsaciennes pour y symboliser l’arbre du Paradis. Les paroissiens le reproduisent dans leurs habitations et ajoutent aux décorations originelles des confiseries des petits gâteaux et des fruits secs.
L’arrivée des anges, des étoiles et des boules
C’est au XVIIe siècle que les angelots, les étoiles en papier, les images brillantes collées sur les sujets en sucre et en chocolat et les illuminations enrichissent les décorations traditionnelles du sapin.
Les boules font leur apparition en 1858 après un hiver très rude qui fit se raréfier les pommes rouges. Un artisan des alentours de Meisenthal (petite commune de Moselle) a eu l’idée de les remplacer par des boules en verre rouge soufflée. Depuis, les boules de Noël se sont matérialisées sous des formes et matières diverses et variées, mais une édition spéciale en verre est toujours créée chaque année à Meisenthal pour le plus grand bonheur des collectionneurs.
Que vous le suspendiez ou que vous le posiez par terre, l’essentiel n’est-il pas qu’avec vos enfants, vous mettiez tout votre cœur pour le décorer.
Je vous souhaite un très beau sapin de Noël à parer de ses plus beaux atours en famille et en chansons.
Anne Vaneson- Bigorgne