Mon enfant a-t-il une intelligence supérieure à la moyenne ?

Intelligence, précocité, surdouance : Hervé Glasel passe en revue les idées reçues qui entourent ces notions et rétablit la vérité

L’intelligence constitue bien souvent une obsession éducative, car elle est garante du brio intellectuel de son enfant. Notre société est fascinée par les enfants et les adultes au potentiel intellectuel supérieur à la moyenne.
Cependant, la surdouance ne concerne que 0,1% de la population. C’est donc un phénomène rare, et pourtant, c’est un sujet qui revient très souvent dans les discussions avec les parents, les professeurs, dans les médias, etc.

Le 23 avril dernier, Hervé Glasel, neuropsychologue, scientifique, a organisé une conférence consacrée à l’intelligence, la précocité et le lien avec les apprentissages.
Ce fut l’occasion de revenir sur de nombreuses idées reçues qui entourent les notions d’intelligence et de précocité.

Mon enfant a un comportement inadapté en classe parce qu’il s’ennuie, les exercices sont trop faciles pour lui
FAUX. Cette idée a été largement répandue mais il n’en est rien ! Lʼintelligence consiste en particulier à savoir sʼadapter, à une situation, un problème, etc. Par essence, lʼintelligence supérieure ne peut être en soi une cause dʼinadaptation scolaire. Un enfant particulièrement pertinent et intelligent saura adapter son comportement à toutes les situations de la vie courante, et donc à la vie en classe.

La précocité diagnostiquée chez un enfant peut dissimuler un trouble « dys ».
VRAI. Les enfants en échec scolaire sont trop souvent mal diagnostiqués et
désignés comme enfants précoces alors qu’en réalité ils sont en échec car ils présentent des troubles des apprentissages tels que la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie, un trouble de l’attention ou de l’interaction sociale. Il est malheureusement très facile d’établir un diagnostic erroné si l’évaluation de l’enfant est faite trop rapidement ou sur la base du seul test de QI. Le problème c’est qu’ensuite les enfants sont mal orientés vers des classes spécialisées pour enfants précoces et leur handicap réel n’est pas pris en charge.

Mon enfant a été diagnostiqué « précoce », sa scolarité va être compliquée.
FAUX. Au contraire ! Si un enfant a été diagnostiqué précoce, cela signifie qu’il aura des facilités à exécuter les tache demandées. Par conséquent, sa scolarité n’en sera que plus facile. Un enfant n’a aucune raison d’échouer à l’école s’il est intelligent.

Mon enfant a obtenu un excellent résultat au test de QI, cela signifie qu’il a une intelligence supérieure à la moyenne.
FAUX. Il faut observer une grande prudence par rapport aux tests de QI car ces outils ont été conçus au début du 20e siècle, au départ pour détecter les problèmes chez les enfants scolarisés. Par conséquent, ils informent beaucoup plus sur les enfants en difficulté que sur les enfants brillants. De plus, un test de QI seul ne signifie rien. Pour poser un diagnostic, c’est toute une batterie de tests et d’exercices qui devront être réalisés sur plusieurs heures et à plusieurs jours d’intervalle.

Qu’est-ce que l’intelligence ?
L’intelligence désigne en particulier deux types de compétences :
– le sens de l’abstraction, qui permet de catégoriser, simplifier le monde pour lui donner du sens. Exemple : en quoi une bougie et une ampoule sont
semblables ? Ce sont des lumières.
– Le raisonnement, qui permet de tirer un savoir nouveau à partir de données initiales. Exemple : j’ai 10 bonbons, j’en mange 3, combien en reste-t-il ?

A propos du CERENE :
L’école du CERENE accueille les enfants présentant des troubles de l’apprentissage liés à des « dys » : dyscalculie, dysorthographie, dyslexie, dysphasie, dyspraxie… Conçue comme une passerelle entre l’école primaire et le collège, l’école du CERENE accueille les élèves du CP à la 3ème, l’objectif étant qu’ils réintègrent un établissement scolaire classique à l’issue de leur passage au CERENE. Pour ce faire, l’école du CERENE dispense les programmes de l’Education Nationale en s’appuyant sur des méthodes de travail adaptées aux besoins pédagogiques spécifiques de l’enfant pour qu’il puisse contourner ses difficultés, accéder aux apprentissages et maîtriser certains outils sur lesquels il s’appuiera ensuite pendant toute sa scolarité.
Le CERENE accueille aujourd’hui 72 élèves, sur deux sites : 134 rue de Saussure, Paris 17e et 38 rue Poliveau, Paris 5e
. Un 3e site ouvre ses portes à la rentrée 2013 afin à proximité de Porte de Versailles, 3 rue Léon Delagrange.

http://www.cerene-education.fr

A propos d’Hervé Glasel :
Neuropsychologue, spécialiste du développement de l’enfant et de l’adolescent, Hervé Glasel est le fondateur et dirigeant de l’école du CERENE. Passionné de sciences cognitives, il complète sa formation initiale par un parcours universitaire en psychologie. Il se spécialise dans les questions de développement de l’enfant et d’éducation. En 2008, il
obtient un Master de Recherche en Neuropsychologie. Parallèlement à ses activités au sein de l’école du CERENE, Hervé Glasel poursuit des activités de recherche au sein d’un laboratoire d’imagerie cognitive, en particulier sur les questions concernant l’émergence du langage.
Hervé Glasel est diplômé de l’Ecole Polytechnique (promotion 1985) et a tout d’abord suivi une carrière internationale dans le secteur de la finance pendant 15 années, avant de décider de se consacrer entièrement à la neuropsychologie de l’enfant et de l’adolescent.

Publié le 5 juin 2013 par Anne Vaneson-Bigorgne

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