La petite fille gaie et curieuse de notre enfance, à nous les mamans voire les grands-mamans, est septuagénaire et compte bien fêter cela dignement !
En effet, Martine, née en 1954 de l’imagination de Marcel Marlier et Gilbert Delahaye pour les éditions Casterman, en 70 ans a vécu mille aventures -sans prendre une ride (Martine, quel est ton secret ?)- et incarne toujours l’enfance, le bonheur et la délicatesse.
Le contexte de la création de Martine
Dans les années 1950, la littérature jeunesse est en plein renouveau : elle reflète les changements culturels et sociétaux de cette époque. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, auteurs et éditeurs optent pour des récits plus joyeux, plus optimistes et plus imaginatifs afin de proposer aux enfants des histoires qui les font voyager dans des mondes enchantés.
L’aventure, l’amitié, la découverte… sont des thèmes qui sont au cœur de nombreux livres pour enfants, offrant ainsi des échappatoires et des occasions d’explorer de nouveaux horizons. La demande des éditions Casterman aux auteurs était alors d’imaginer une héroïne féminine pour les enfants de 5 à 8 ans.
Un symbole de l’enfance
Au fil du temps, Martine est devenue un symbole de l’enfance et de l’innocence dans un monde en mutation, offrant aux lecteurs une bulle de bonheur et d’optimisme plus bienvenu que jamais.
Martine, c’est un peu comme Tintin, Tom-Tom et Nana, Petit Ours brun, Babar… on a grandi avec selon notre âge et les personnages nous ont permis de nous réfugier ou de nous évader dans l’innocence des enfants autant que de besoin.
Un succès jamais démenti
La collection Martine est un phénomène éditorial : les 60 albums publiés se sont vendus à 120 millions d’exemplaires en langue française et 45 millions en langues étrangères. L’attachement des petites lectrices à Martine s’est transmis de mère en fille sur plusieurs générations et, phénomène plus étonnant encore, sa notoriété a dépassé son lectorat : aujourd’hui Martine est connue de tous et fait partie de notre vie comme de notre histoire. Souvent citée et associée aux événements que nous traversons, elle est devenue une véritable icône populaire.
L’ensemble des albums retrace un voyage enchanteur à travers l’enfance. Au fil des parutions annuelles, la série évolue pour refléter les changements de son époque. En 1960, Martine découvre les joies du camping grâce aux congés payés notamment !
Après le décès de Gilbert Delahaye, c’est Jean-Louis Marlier qui lui a succédé en apportant de nouveaux scénarios, tout en préservant l’esprit et le charme des albums précédents. Aujourd’hui, malgré la disparition des deux auteurs à l’origine de la création de la série, Martine découvre des lieux chargés d’histoire comme le Louvre, Versailles, la Bretagne, et Paris… et les dessins de Marcel Marlier se mélangent assez naturellement avec des décors photographiques.
Martine découvre Paris à 70 ans !
La série des albums s’est arrêtée avec la disparition de Marcel Marlier en 2011, mais en 2021 Martine au Louvre paraît ! L’héroïne se promène au milieu des collections du plus célèbre musée du monde ! Suivront Martine à Versailles et Martine en Bretagne. Et pour ses 70 ans, Martine débarque dans la capitale de son pays pour visiter Paris !
Les plus belles gouaches de l’adorable petite fille sont à découvrir à l’occasion de l’exposition L’éternelle jeunesse d’une icône qui se tient jusqu’au 9 mai 2024 à la Galerie Gallimard (entrée gratuite – 30, rue de l’Université 75007 Paris).
Catherine Monbreault
Anne Vaneson-Bigorgne
