Le dernier rapport de l’OCDE montre la nécessité d’investir dans l’éducation en temps de crise

L’Internationale de l’Education (IE) a réagi au lancement du dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé « Regards sur l’Education ». Ce rapport se prononce en faveur d’investissements publics dans l’éducation, en soutenant que le fossé entre les personnes ayant bénéficié d’un niveau d’instruction élevé et les personnes peu instruites s’est élargi, en conséquence de la récession mondiale. Il réitère également que l’accès à l’enseignement (supérieur) est crucial pour le retour à la stabilité économique et au développement social.

Le rapport de cette année accorde une plus grande attention à l’impact de la récession économique mondiale sur l’éducation et les marchés du travail dans les pays de l’OCDE. Il montre que l’impact des conditions économiques sur la probabilité qu’une personne trouve un emploi et ait un revenu plus élevé varie de manière significative, à la fois en fonction du niveau de formation et du genre.

Le rapport note que, durant la crise économique récente, l’augmentation du taux de chômage moyen des personnes qui ne sont pas diplômées du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était 1,1 point de pourcentage plus élevée que pour les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, et 2,4% points de pourcentage plus élevée que pour les diplômés de l’enseignement tertiaire.

Pour l’IE, au travers de son analyse de l’impact de la crise économique sur les taux de chômage, l’interprétation et les recommandations politiques de l’OCDE sont axées sur les systèmes éducatifs qui correspondent aux exigences du marché du travail sur le plan des compétences. Cette approche mine le concept d’éducation en tant que droit humain, en le limitant à sa dimension économique.

Regards sur l’Education 2012 indique également que les dépenses publiques consacrées à l’éducation, en tant que pourcentage des dépenses publiques totales, ont diminué dans 19 pays sur 32, entre 2005 et 2009, bien qu’elles soient restées à 13% des dépenses publiques totales en moyenne dans tous les pays de l’OCDE. Les étudiant(e)s et leurs familles ont été accablé(e)s par une augmentation des coûts de l’éducation dans de nombreux pays de l’OCDE (par le biais de l’introduction ou de l’augmentation de droits d’inscription); une tendance qui, selon le rapport, peut gêner la réussite scolaire.

Concernant l’équité des genres, le rapport indique que le taux d’emploi des femmes est bien en-dessous de celui des hommes de mêmes niveaux d’instruction, en dépit du fait que les femmes atteignent en moyenne des niveaux d’instruction plus élevés dans de nombreux pays de l’OCDE. En outre, le rapport précise que la réussite récente des femmes dans l’enseignement supérieur n’a que faiblement contribué à réduire le fossé salarial entre les hommes et les femmes.

Dans le chapitre concernant les facteurs incitant les individus à investir dans l’éducation, l’OCDE observe que « Réduire le coût de la poursuite des études est un moyen qui permet d’atténuer l’effet dissuasif d’un rendement peu élevé sur le marché du travail », en finançant les coûts directs de l’éducation ou en octroyant aux étudiant(e)s des bourses et des prêts d’études qui augmentent l’attrait de l’éducation et en améliorent l’accès. L’OCDE souligne également les effets de la fiscalité et des coûts directs de l’éducation (frais de scolarité).

Dans la dernière partie de son éditorial, Angel Gurría, le Secrétaire général de l’OCDE, souligne que, parce que les changements subis par l’économie mondiale affectent tant les pays que les individus, les pays devraient veiller à trouver un juste équilibre entre l’offre d’un soutien public approprié pour l’éducation et la nécessité pour les étudiant(e)s et leurs familles de couvrir une partie des frais. Comme plusieurs indicateurs le prouvent au travers de l’analyse de l’OCDE, les étudiant(e)s et leurs familles supportent une part accrue des coûts de l’éducation dans de nombreux pays de l’OCDE.

« Regards sur l’Education 2012 corrobore ce que dit l’IE depuis le début de la crise », a indiqué le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « L’éducation est un droit humain et, par conséquent, un financement public suffisant et continu de l’éducation est nécessaire en dépit de toute récession économique ou de toute contraction budgétaire, afin de réaliser ce droit pour toutes et tous. L’IE prône une éducation financée sur fonds publics, autonome et démocratiquement responsable, comme faisant partie de la solution à long terme à toute récession économique. Un système d’éducation efficace et bien financé garantit le potentiel futur de succès, de bien-être et la capacité à travailler de la prochaine génération. Tel est le raisonnement à la base de la campagne de l’IE « L’éducation en crise ».

Vous pouvez vous rendre sur le site de l’IE « Education in crisis » en cliquant ici.

Publié le 12 septembre 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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