« La précocité chez l’enfant, du mythe à la réalité »

La conférence organisée par l’école du CERENE a permis d’aborder le mode de diagnostic de la précocité, sa prise en charge, l’échec scolaire chez les enfants précoces et les troubles des apprentissages qui sont parfois cachés par la précocité.

La précocité intellectuelle chez lʼenfant, également appelée le « haut potentiel », est un concept flou, utilisé à tort pour recouvrir une multitude de réalités diverses, et qui sert trop souvent de justification à l’échec scolaire dʼun enfant. Ainsi, lorsquʼun enfant est en difficulté à lʼécole, il lui sera certainement proposé de passer un test pour évaluer son quotient intellectuel, le QI.

Le test dʼévaluation du QI conduit à sur-diagnostiquer la précocité chez lʼenfant.

Ce test consiste en une série dʼépreuves variées, verbales, perceptives, qui testent la mémoire de travail et la vitesse de traitement des informations. Si le QI est un excellent outil de débroussaillage neuropsychologique, il ne constitue quʼun point de départ dans les investigations des aptitudes et des fragilités de lʼenfant. En effet, le test du QI est loin dʼêtre complet et certaines facultés ne sont pas du tout évaluées : le langage écrit et lʼécriture, par exemple, mais aussi le sens des nombres, la cognition sociale, les fonctions attentionnelles, exécutives, presque rien sur la mémoire, les praxies, etc. De plus, il sʼavère que les résultats au test du QI sont très liés à lʼenvironnement dans lequel lʼenfant évolue : les enfants de parents qui exercent des fonctions de cadres ont un QI de 109 en moyenne, contre 95 pour les enfants dʼouvriers (source : étude Schiff & Coll., 1986).

La précocité nʼexplique pas un échec scolaire

Trop souvent diagnostiqués « précoces », les enfants en échec scolaire sont ensuite mal orientés vers des classes spécialisées mais inadaptées et leur handicap réel nʼest pas pris en charge. Or, pour Hervé Glasel « un résultat élevé au test du QI ne peut à lui seul imposer un diagnostic de précocité. De plus, même si précocité il y a, elle ne peut pas être une cause de lʼéchec scolaire. Lʼintelligence consiste en particulier à savoir sʼadapter, à une situation, un problème, etc. Par essence, lʼintelligence supérieure ne peut être en soi une cause dʼinadaptation scolaire.

Si un enfant pertinent et intelligent est en échec scolaire, alors il souffre probablement dʼun ou plusieurs troubles des apprentissages

« Lʼenfant intelligent qui présente des difficultés scolaires est exposé aux troubles instrumentaux ou troubles des apprentissages liés à des dys : dyscalculie, dysorthographie, dyslexie, dysphasie, dyspraxie… », précise Hervé Glasel.

Trop peu souvent détecté, le diagnostic une fois posé permet pourtant aux parents de prendre en compte les difficultés de leur enfant et de les orienter au mieux. Car en apprenant à contourner leurs difficultés d’apprentissage, les enfants « dys » sont tout à fait capables de suivre une scolarité classique et de devenir de brillants étudiants.

L’école du CERENE, créée par Hervé Glasel en 2010 et dédiée à l’accueil et à la scolarité des enfants souffrant de troubles des apprentissages, a été conçue en ce sens. L’école adapte les programmes scolaires de l’Education Nationale aux besoins pédagogiques spécifiques des élèves afin qu’ils accèdent aux apprentissages et maîtrisent à terme des outils sur lesquels ils s’appuieront durant toute leur scolarité.

A propos d’Hervé Glasel :

Neuropsychologue, spécialiste du développement de l’enfant et de l’adolescent, Hervé Glasel est le fondateur et dirigeant de l’école du CERENE. Passionné de sciences cognitives, il complète sa formation initiale par un parcours universitaire en psychologie. Il se spécialise dans les questions de développement de l’enfant et d’éducation.
En 2008, il obtient un Master de Recherche en Neuropsychologie. Parallèlement à ses activités au sein de l’école du CERENE, Hervé Glasel poursuit des activités de recherche au sein d’un laboratoire d’imagerie cognitive, en particulier sur les questions concernant l’émergence du langage. Hervé Glasel est diplômé de l’Ecole Polytechnique (promotion 1985) et a tout d’abord suivi une carrière internationale dans le secteur de la finance pendant 15 années, avant de décider de se consacrer entièrement à la neuropsychologie de l’enfant et de l’adolescent.

A propos du CERENE :

L’école du CERENE accueille les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage liés à des « dys » : dyscalculie, dysorthographie, dyslexie, dysphasie, dyspraxie… Conçue comme une passerelle entre l’école primaire et le collège, l’école du CERENE accueille les élèves du CE1 à la 3ème, l’objectif étant que les élèves réintègrent un établissement scolaire classique à l’issue de leur passage au CERENE. Pour ce faire, l’école du CERENE dispense les programmes de l’Education Nationale en s’appuyant sur des méthodes de travail adaptées aux besoins pédagogiques spécifiques de l’enfant pour qu’il puisse contourner ses difficultés, accéder aux apprentissages et maîtriser certains outils sur lesquels il s’appuiera ensuite pendant toute sa scolarité.
Le CERENE accueille aujourd’hui une quarantaine d’élèves, sur deux sites : 134 rue de Saussure, Paris 17e et 38 rue Poliveau, Paris 5e.

Publié le 15 août 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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