La France n’aime plus ses enfants

Au moment où le rapport du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU met en évidence le bienfondé des efforts fournis par la France en matière de droits de l’enfant et plus particulièrement la dynamique de cette autorité indépendante qu’est l’institution Défenseur des enfants, nous apprenons avec stupeur le projet de remplacer cette institution par celle d’un défenseur des droits. Celui-ci aurait certes des pouvoirs mais gommerait la spécificité des droits de l’enfant en supprimant une institution réservée à l’enfance.

« L’Humanité doit donner à l’Enfant ce qu’elle a de meilleur », c’est ce qu’affirmait déjà en 1924 la déclaration de Genève en introduisant les droits de l’enfant.

La France a rappelé cette volonté en 1990 en étant un des premiers pays à ratifier la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
En 2002, lors de la session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, la France s’est engagée, aux côtés de nombreux autres pays, à prévoir un plan national pour « Un monde digne des enfants ».

Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
A vouloir fondre les droits de l’enfant dans les droits, à vouloir ignorer la spécificité de l’enfance, la France donne l’image d’un pays qui ne s’intéresse plus aux enfants alors même que son taux de natalité est supérieur à bien d’autres pays.

Le COFRADE s’inquiète.
Qui va désormais veiller au respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ? Quel sens peut encore avoir la célébration du 20ème anniversaire de cette Convention ? Qui va dorénavant se préoccuper de défendre l’intérêt supérieur de l’enfant ? La France n’aime-t-elle plus ses enfants ?

Une fois de plus, le COFRADE constate que la politique actuelle de notre gouvernement n’œuvre pas en faveur de l’intérêt supérieur de l’enfant, que les recommandations du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU semblent devoir rester lettre morte, que la mise en œuvre d’un plan d’action national pour « un monde digne des enfants » n’est pas à l’ordre du jour et qu’au contraire, on tente de noyer les droits de l’enfant dans une instance plus générale.

Le COFRADE se demande jusqu’où la dégradation des droits de l’enfant doit aller avant que le Gouvernement n’engage à nouveau le dialogue avec la Société civile pour travailler ensemble à une politique respectueuse de l’enfance ?

Source : COFRADE – Conseil Français des Associations pour les Droits de l’Enfants

Publié le 16 novembre 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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