J’aime la galette, savez-vous comment ?

« Quand elle est bien faite avec du beurre dedans… » raconte J’aime la galette, la comptine de notre enfance la plus célèbre de l’Epiphanie. Au titre des grands classiques qui se partagent de génération en génération à cette occasion, il y a également Roule Galette le fameux album du Père Castor paru pour la première fois en 1950 chez Flammarion, sous la plume de Natha Caputo et les traits de Pierre Belvès.

Sèche, à la frangipane, à la pomme, couronne briochée aux fruits confits ou à la fleur d’oranger… il y en a pour tous les goûts. Mais d’où vient la tradition de la galette des Rois, que symbolise-t-elle et quand doit-on la manger ?

Partager une galette n’avait rien à voir avec la religion à l’origine, cela faisait partie des célébrations autour du solstice d’hiver, propice aux divinations.

Une tradition régionale

En fonction des régions, elle peut être ronde comme un soleil au Nord, avoir la forme d’une couronne de fruits confits au Sud, ou d’un kugelhof au motif de fleur de lys en Alsace. Flamusse dans la région de la Bresse, goumeau en Franche-Comté, coque des rois dans l’Ariège, garfou en Gascogne et dans le Béarn, patissous dans le Périgord, royaume dans les Cévennes, pogne dans le Dauphiné, gâteau des rois en Provence, Aquitaine et Languedoc, galette des rois en Ile-de-France, elle a bien des noms différents.

La fève comme promesse de fécondité

La fève est importante dans ce gâteau : c’est un légume naturel qui symbolise la fécondité et la promesse d’une renaissance, puisque l’embryon qu’elle contient germera au printemps. Elle doit être plate, ni trop grande (pour pouvoir être cachée), ni trop petite (pour ne pas être avalée).

Des fèves de plus en plus élaborées

Les premiers sujets en porcelaine de Saxe apparaissent en 1875. Ceux en porcelaine de Limoges en 1913. Aux poupées, baigneurs, bébés emmaillotés (signe de fécondité) ont succédé les santons pour constituer la crèche puis des symboles de chance et des animaux, avant l’apparition des fèves publicitaires au début du XXe siècle et des fèves en plastique en 1960. Pour les fabophiles (ou encore favophiles), elles sont même devenues objet de collection : chaque année, des personnages différents sont déclinés

L’origine de l’Epiphanie

Il s’agit d’un mot d’origine grecque qui signifie « apparition ». L’Epiphanie est associée au jour où les trois rois mages Gaspar, Melchior et Balthazar, guidés par la lumière de l’Etoile du Berger, arrivèrent à l’étable où est né l’enfant Jésus. Pour célébrer sa naissance et en guise de respect, les rois Mages lui offrirent de l’encens, de la myrrhe (résine issue du balsamier, un arbre d’Arabie) et de l’or.

Jusqu’au Concile Vatican II (1962-1965) qui a décidé que l’Epiphanie serait célébrée le premier dimanche suivant le 1er janvier, il s’agissait d’un jour férié et la galette était souvent partagée la veille au soir.

La désignation des parts 

La tradition veut que la galette soit découpée en parts égales entre le nombre d’invités auquel il faut ajouter la part du pauvre. Le plus jeune invité va sous la table et désigne à qui revient chaque part. La personne qui a la fève doit normalement apporter la prochaine galette, mais cela, on le sait moins que le fait de recevoir la couronne !

Alors que du XVIIe siècle aux années 1910, les boulangers avaient pour coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients, cet usage s’est perdu pour laisser place à un gâteau devenu « commercial ».

Bonne dégustation et bravo aux futurs rois et reines du 6 janvier 2019 !

Anne Vaneson-Bigorgne

Publié le 1 janvier 2019 par Anne Vaneson-Bigorgne

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