En 2010, la loi Grenelle II posait le principe de l’interdiction des épandages aériens, sous réserve de dérogations exceptionnelles.
Aujourd’hui encore, les préfectures délivrent de très nombreuses dérogations, si bien que sur certains territoires, l’exception devient la règle !
Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Gers, Loiret, etc. Ces préfectures ont autorisé les épandages de pesticides par voie aérienne sur du maïs pour l’été 2012. D’autres départements seraient en passe de les suivre, comme les Landes. En Rhône-Alpes et en Bourgogne, les dérogations sont nombreuses sur la vigne. Tous ces épandages ont lieu en ce moment même, ou se dérouleront dans le courant de l’été.
Ce mode d’application présente des risques sanitaires réels pour les riverains. Les produits susceptibles d’être utilisés comportent des matières actives cancérigènes, des perturbateurs endocriniens ou des substances entrainant un risque d’effets néfastes pour le développement prénatal de l’enfant. Et dans la majorité des cas, la distance de sécurité de 50 m n’est pas de nature à rendre ces risques acceptables, comme l’indique un rapport co-rédigé par l’AFSSE et l’INERIS en 2005(1).
La biodiversité est aussi touchée. Par le passé, les abeilles en ont payé le prix fort. Les apiculteurs s’inquiètent des dérives inévitables de pesticides, d’autant plus en pleine floraison du tournesol. Ces mêmes dérives préoccupent grandement les agriculteurs biologiques, qui encourent le déclassement de leurs cultures.
Nos organisations demandent enfin le respect de la loi sur l’interdiction des épandages aériens. Une concertation doit être ouverte pour la révision de l’arrêté du 31 mai 2011 encadrant ce mode de traitement.
(1) Lire p.78 :
http://www.anses.fr/ET/DocumentsET/09_epandage_aerien_rapport_afsse.pdf
Source :
président de l’UNAF, Confédération Paysanne, responsable de la Commission Pesticides, Agir pour l’environnement, coordinatrice de campagnes, président de la FNAB, Générations futures