Comment aider les enfants à surmonter la peur de la mort ?

Qu’y a-t-il après la mort ? Parce que c’est une question à laquelle personne ne peut répondre réellement, elle alimente souvent les peurs des enfants, qui ont jusqu’ici pris l’habitude d’avoir des réponses concrètes à leurs interrogations.

La peur de la mort touche de nombreux enfants à partir de 7 ans avec le passage à ce que l’on appelle « l’âge de raison » quand ils commencent à vraiment prendre conscience du monde qui les entoure, avec ses bons côtés et ses aspects plus difficiles aussi.

La peur de la mort peut se manifester chez certains après avoir lu une histoire, après un décès d’un membre de la famille d’amis, d’un animal de compagnie, etc. Quelles que soient les circonstances, il existe quelques méthodes pour les aider à surmonter cette peur naturelle.

Que faire pour aider un enfant qui a peur de la mort

Avant toute chose, il est essentiel de prendre au sérieux sa peur et de ne pas partir dans de vagues explications en espérant lui faire « oublier » sa question. Lorsqu’il pose la question, il fait lui prêter attention et lui montrer que l’on se sent concerné en choisissant d’expliquer soi-même la mort avec ses propres mots ou de s’appuyer sur un livre. C’est tout l’intérêt d’un livre Montessori, conçu spécifiquement autour de la psychologie et des besoins des enfants.

La méthode Montessori pour aider les enfants à surmonter leurs peurs

La pédagogie Montessori, qui fait de nombreux adeptes dans le monde, constitue une aide pour les parents qui cherchent à rassurer leur enfant. En effet, elle leur permet de mieux comprendre et accueillir les besoins des plus petits, car en tant qu’adultes, il est parfois difficile de se mettre réellement à la place des enfants. Cette méthode d’éducation positive permet de renforcer les liens avec l’enfant et à améliorer sa confiance en lui, qui est l’une des clés pour surmonter les angoisses du quotidien.

En recourant à des ouvrages tels que Parler pour que les enfants écoutent, mais aussi Ecouter pour que les enfants parlentParents épanouis, enfants épanouis : Votre guide pour une famille plus heureuse de A.Faber et E.Mazlish, ou encore Montessori à la maison – 0-3 ans, cela donne des idées pour mieux communiquer avec son enfant, y compris dans des situations difficiles, comme la mort.

Confirmer la réalité de la vie

Parler de la mort est un sujet grave, mais qui fait partie de la vie. Il ne s’agit pas ici d’embellir le sujet en le rendant presque « enviable », mais de trouver les mots voire la métaphore qui permettra aux parents d’expliquer que tout ce qui est vivant meurt un jour : les humains mais aussi les plantes, les animaux… Cette « vérité biologique » concrète lui permettra de comprendre que ce que dit l’adulte est vrai.

Éviter de parler d’endormissement éternel

Beaucoup de parents pensent être rassurants en affirmant qu’il s’agit d’un sommeil « pour la vie », dont on ne se réveille pas, mais qui ne fait pas souffrir. Dormir profondément et mourir sont deux concepts très différents et il est important de ne pas faire d’amalgame qui serait susceptible de développer des troubles du sommeil chez l’enfant qui pourrait alors avoir peur de ne pas se réveiller.

Rester positif

La plupart des enfants ont peur de l’abandon au moins à un moment de leur vie. La mort fait partie de ces possibilités d’abandon. C’est pourquoi il est nécessaire d’expliquer qu’elle arrive à tout le monde, y compris à des gens qu’il aime mais que s’agissant de ses parents,  ce ne sera que dans très très longtemps !

Lorsque l’on est jeune et en bonne santé, il n’y a a priori pas raison que cela arrive. Si un enfant demande ce qu’il se passe après la mort d’une personne ou d’un animal, il faut lui répondre de la manière la plus positive possible mais de façon simple et pour que cela ne tourne pas dans son esprit. On peut dire à un enfant que même morte personne continue de vivre dans les souvenirs des gens et dans leur cœur mais il est conseillé d’éviter de se lancer dans des considérations religieuses qui pourraient le perturber.

Profiter de la vie

La mort met un terme à la vie, il faut donc qu’elle vaille la peine d’être vécue ! Et de passer en revue tout ce que l’on prend plaisir à faire de son vivant, le bonheur que l’on peut avoir lorsqu’on se balade à vélo, passe du temps entre camarades ou avec son animal de compagnie par exemple. Il faut penser avant tout à toutes ces choses qui rendent la vie plus belle et qui rendent l’issue presque accessoire.

Instaurer un cadre de vie rassurant

Les enfants ont besoin d’un cadre stable. Cela passe notamment par « routines » telles que des horaires de coucher réguliers, des créneaux réservés au jeu, à l’apprentissage, aux activités… qui rassurent l’enfant. Sans tomber dans une routine trop rigide, il est important de garder les mêmes repères chaque jour, repères qui évolueront naturellement au rythme de l’enfant.

Mettre en place des séances de discussion régulières

On peut proposer de discuter en fin de journée, quotidiennement, des différentes peurs ou questionnements que l’enfant a pu éprouver au cours. Il saura alors qu’il pourra décharger ses émotions en rentrant chez lui. Savoir qu’il pourra se confier sans crainte est déjà le premier recours pour surmonter ses angoisses.

Lire

Les livres pour enfants permettent d’aborder le sujet de façon plus concrète, mais aussi plus légère, loin des images sombres et tristes qu’ils peuvent s’imaginer : cela permet de donnent à la mort un aspect plus concret et rassurant. À travers les personnages et les images, il parviendra mieux à se projeter et réalisera qu’il n’est pas tout seul à avoir peur !

Consulter un professionnel

Si malgré les mots, les images, la bienveillance… l’enfant ne parvient pas à outrepasser sa peur de la mort, il peut être nécessaire qu’il consulte un pédopsychiatre ou un thérapeute tel qu’un hypnothérapeute par exemple pour évoquer avec un professionnel ce qui l’angoisse. Un spécialiste du conscient et de l’inconscient, un pédiatre, un spécialiste de la petite enfance… sont autant de professionnels qui peuvent aider l’enfant à verbaliser un problème qui peut paraître mineur mais qui est important pour lui. Il peut s’agir d’une dispute à l’école ou au centre de loisirs, d’un échec à l’école ou dans le cadre d’une activité qui a fait l’objet d’un comportement moqueur de la part de camarades… et dont vous n’avez pas forcément connaissance. Les enfants ont une sensibilité voire une hypersensibilité qui a besoin d’être apaisée, mais pour ce faire, il faut avoir identifié la cause de son mal-être pour qu’il puisse dire « même pas peur » !

Anne Vaneson-Bigorgne

 

Publié le 27 avril 2020 par Anne Vaneson-Bigorgne

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