AUTISME : DES PARENTS PRIS ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME

Entre la politique défaillante du gouvernement et la levée de boucliers des psychiatres psychanalystes

Le 3e Plan autisme annoncé le 2 mai dernier par le gouvernement est au cœur de multiples tensions et oppositions. Le présent et l’avenir de 650 000 personnes autistes en France ne cessent d’être remis en jeu, alors que la situation est urgente et non négociable.

DES PARENTS FACE A UN 3e PLAN INSUFFISANT

Dès la sortie du 3e Plan autisme, les parents d’enfants autistes ont manifesté leur découragement de ne pas être pris en compte, se sont montrant plus que tout déçus par un plan dans lequel le Ministère de l’Education Nationale ne prend toujours pas ses responsabilités. En effet, en dehors de la mise en place d’unités d’enseignement spécialisées, avec de bonnes intentions mais menant toujours à l’exclusion des enfants autistes, aucune action concrète n’est prévue pour la scolarisation des enfants autistes en milieu ordinaire.

Certes, ce 3e plan autisme met en avant le diagnostic précoce et les interventions éducatives connues et reconnues dans le monde entier, mais en renforçant l’existant et l’institutionnalisation de l’autisme. Les Centres Ressources Autisme (CRA) deviennent référents alors qu’en presque dix ans, ils n’ont jamais rempli leur mission de catalyser les données médicales et scientifiques reconnues au niveau international.

Si le 2e Plan autisme avait ouvert la porte aux structures innovantes mettant en place des prises en charge adaptées et éducatives, le 3e Plan autisme ne souffle mot sur le développement et la pérennisation de celles-ci. Par ce 3e Plan autisme, les financements seront donnés à des centres qui n’ont jamais répondu aux besoins en matière de diagnostic, et dont le personnel a reçu une formation allant à l’encontre des Recommandations de la Haute Autorité de Santé.

Car si LA grande avancée du 3e Plan autisme est de se prononcer enfin en faveur des Recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de la Haute Autorité de Santé, rappelons toutefois que ces Recommandations ne restent qu’incitatives, que le gouvernement ne met pas en place les moyens juridiques pour qu’elles soient appliquées, alors que la situation de l’autisme en France demande une législation spécifique, telle qu’elle existe déjà en Suède et même en Roumanie… Une législation urgente.

… ET FACE A LA LEVEE DE BOUCLIERS DES PSYCHIATRES PSYCHANALYSTES.

C’est précisément cette avancée capitale du 3e Plan autisme que les psychiatres psychanalystes cherchent à faire tomber par tous les moyens, lui reprochant d’ « exclusion des points de vue différents ». Un point de vue différent n’est-il pas à exclure dès lors qu’il a fait la preuve de son inefficacité, et pire encore des dommages causés au « patient » ?

Par leur position et leurs mouvements, les psychiatres psychanalystes essaient de ranimer un débat qui n’a plus lieu d’être. Les dernières avancées médicales et scientifiques disponibles au niveau international sont bien loin des postulats de la psychanalyse, reconnaissant l’autisme comme un trouble d’origine neurobiologique. Pour preuve, l’intervention du Pr Christopher GILLBERG (Psychiatre de l’Enfance et de l’Adolescence – Suède et Royaume-Uni) au Congrès de l’Autisme du 1er octobre 2011 : http://www.vaincrelautisme.org/content/le-congres-de-l-autisme-2011

Plus que jamais en danger, dépassés par les compétences et les résultats obtenus grâce à une éducation adaptée, structurée et permanente, les psychiatres psychanalystes essaient de maintenir leur idéologie passéiste en tentant de faire annuler les Recommandations de la Haute Autorité de Santé…

LE DROIT DES ENFANTS AUTISTES EST NON NEGOCIABLE

Dans ce contexte, la situation des personnes autistes et de leurs proches n’est pas aisée : comment continuer à dénoncer l’un (un 3e Plan autisme ne comportant pas les avancées tant attendues) sans favoriser l’autre (largement plus défaillant) ? Doivent-ils se résoudre à accepter ce qui est proposé, faute de mieux et, surtout, sachant que le gouvernement peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux avec un budget équivalent ?

VAINCRE L’AUTISME continuera à se battre :

– Pour la reconnaissance, le respect et la mise en application des Recommandations de la Haute Autorité de Santé pour le diagnostic et les prises en charge adaptées. VAINCRE L’AUTISME s’engage à mener toute action citoyenne ou juridique nécessaire face à toute action menée en vue de nuire aux Recommandations de la Haute Autorité de Santé

– Pour le développement des prises en charge adaptées, éducatives et comportementales, à travers les structures innovantes.

– Pour la mise en place par le gouvernement et les pouvoirs publics d’une commission d’enquête parlementaire pour dresser un état des lieux de la situation de l’autisme en France

– Contre les prises en charge inadaptées, voire maltraitantes (packing, pataugeoire, etc.)

– Contre la marginalisation de l’autisme.

VAINCRE L’AUTISME envisage de travailler à la proposition d’un contre-plan, faisant état de ses recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de l’autisme en France.

www.vaincrelautisme.org

Publié le 3 juillet 2013 par Anne Vaneson-Bigorgne

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