Depuis la mise en place du nouveau gouvernement, VAINCRE L’AUTISME n’a cessé d’agir sur tous les fronts et auprès de tous les ministères concernés par l’autisme, notamment par notre implication dans le Comité National Autisme (CNA) pour élaborer le 3e plan autisme. Nous avons à plusieurs reprises salué les initiatives et la réactivité du gouvernement à se saisir de la question épineuse de l’autisme en France. Cependant, au fil des réunions du CNA se dessinent et se confirment des perspectives contraires à l’intérêt de l’autisme et des personnes concernées.
Dans sa Lettre ouverte à Mme Marisol TOURAINE et au gouvernement français, VAINCRE L’AUTISME soulève de sérieuses inquiétudes sur le tournant que va prendre le 3ème plan autisme
La ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Mme Marie-Arlette CARLOTTI, a lancé la concertation pour le 3e Plan autisme en juillet 2012. Les orientations annoncées ne pouvaient que réjouir toute personne touchée par l’autisme en France. Elles n’ont pourtant servi qu’à noyer une politique floue, reposant sur la mise en place de « groupes de travail » et de « comité adhoc » aux missions et objectifs non définis. Mme CARLOTTI use du prétexte de concertation du Comité National Autisme pour déguiser une politique « à l’ancienne », en train de se remettre en place avec les pouvoirs établis, allant à l’encontre des évolutions significatives menées par le gouvernement précédent (structures innovantes, socle de connaissance, recommandations, label Grande Cause nationale, etc.).
Au lieu de se référer aux connaissances existantes, le gouvernement délègue ce problème grave de santé publique qu’est l’autisme à des personnes novices en la matière, qui ne connaissent pas le sujet et cherchent à ménager les « spécialistes » de la psychiatrie psychanalytique, du sanitaire et du médico-social, ceux-là même pour lesquels la France est pointée du doigt dans le monde entier. C’est ainsi que se profile un retour en arrière, à travers le renforcement du cloisonnement institutionnel de l’autisme : retour des forces du fonctionnariat, maintien du système défaillant à travers les CAMSP, les hôpitaux de jour, les CRA, etc.
Ce système a des conséquences graves : déscolarisation, mise en hôpital psychiatrique, décès, etc. En 2012, le gouvernement français a le devoir de mettre en place des mesures coercitives et de cesser de financer les structures inadaptées. Cette situation exige une législation dédiée à l’autisme prenant en compte ses besoins spécifiques.L’autisme appelle à des mesures fermes de la part du gouvernement français afin que cessent les mauvais et faux diagnostics, les traitements inadaptés, les discriminations, les délaissements, la dégradation de l’état de santé. Sans réactivité et prise en compte sérieuse de cette problématique, le gouvernement se retrouvera très vite confronté à la colère grandissante des parents.
Le gouvernement français a le devoir de se responsabiliser de la question de l’autisme et de prendre des mesures fermes. VAINCRE L’AUTISME se mobilisera avec les familles en tant qu’association avant-gardiste et proactive pour l’innovation en matière d’autisme.