AFPA – Rythme scolaire : 3 questions au Dr de Leersnyder, pédiatre spécialiste des troubles du sommeil (2/2)

Quel est l’intérêt des temps d’activité sportives/artistiques ?

« Les rythmes scolaires correspondent à l’alternance de repos et d’activités intellectuelles à visée cognitive. Les activités cognitives doivent être réparties sur 4 jours 1/2, car le cerveau du jeune enfant ne peut pas intégrer des connaissances pendant des journées trop longues. Les temps d’activités sportives/artistiques sont des temps de repos intellectuel. Au même titre que les temps de récréation.

Lorsque la réforme va être adoptée dans toutes les communes, les temps libres vont s’organiser et tous les enfants vont pouvoir profiter de la danse, du judo et du piano pendant le temps passé à l’école. Les activités périscolaires et extrascolaires contribuent à l’épanouissement physique et psychique de l’enfant.

Alors oui, cela demande du temps et des moyens financiers, mais il est indispensable de savoir exactement ce que l’on demande à une société pour à la fois protéger et éduquer ses enfants. »

Êtes-vous pour ou contre le raccourcissement des vacances d’été ?

« Les études sur les rythmes scolaires et les rythmes biologiques montrent qu’idéalement, pendant l’année scolaire, les enfants devraient travailler 7 semaines et se reposer 15 jours. Pendant la première semaine, l’enfant récupère de sa fatigue et pendant la seconde, il peut avoir des activités qui favorisent son épanouissement.

Dans le même ordre d’idée, l’enfant aurait besoin de 2 mois d’été sans activité visant à l’amélioration des performances intellectuelles et à l’acquisition de connaissances scolaires. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’apprenne rien de la géographie en traversant les Alpes ou rien de l’histoire en visitant les châteaux de la Loire, mais on ne lui demandera pas de résultat objectif sur ce qu’il a lu, retenu, compris, pendant ses vacances. En fonction de son âge, l’idéal serait qu’il puisse partir 1 à 3 semaines dans des circuits de découverte avec ses parents ou en séjour organisé (ex : la mairie, les comités d’entreprise, les associations…).

Mais les 2 mois de vacances sont souvent longs et difficiles à occuper, surtout si les parents et les grands-parents ne sont pas disponibles. Il serait dommage que l’enfant se retrouve dans l’enceinte scolaire, au centre aéré, avec toujours les mêmes camarades et les mêmes amitiés mais aussi les mêmes conflits-rivalités. Le risque est de voir se constituer des bandes de quartier avec des enfants livrés à eux-mêmes à l’adolescence. En ce sens, les vacances sont trop longues.

Cependant, il faut aussi penser que beaucoup de familles sont séparées et que les vacances sont alors réparties entre les 2 parents. Les vacances sont alors un temps indispensable pour partager et mieux se connaître. Pour des raisons économiques et touristiques, il est probable que les vacances d’été, si elles sont raccourcies, seront néanmoins étalées et réparties en zones, comme les vacances d’hiver et de printemps. Ce qui risque de créer beaucoup de tensions dans les familles.

On pourrait peut-être raccourcir les vacances en partant quelques jours plus tard en juillet, comme c’est déjà le cas, et recommencer l’année scolaire fin août. Mais cela permettrait surtout que les enfants travaillent à l’école tout le mois de juin et gardent ces quelques jours de juillet pour les fêtes et sorties de fin d’année, pour ranger la classe et dire adieu à l’année écoulée. Fin août, ils auront quelques jours pour se retrouver, prendre le temps de découvrir de nouveaux locaux, de nouveaux camarades, de nouveaux enseignants afin d’être prêts à reprendre les apprentissages dans de bonnes conditions dès début septembre. »

À propos de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire

L’AFPA est une association nationale regroupant plus de 1 400 pédiatres ayant un mode d’exercice à prédominance libérale (cabinets de ville et maternités privées). Bon nombre d’entre eux exercent aussi une activité publique hospitalière ou communautaire (crèches, Protection Maternelle Infantile -PMI-, maisons et établissements d’enfants à caractère sanitaire -MECS-, structures de prise en charge des handicaps, médecine scolaire, etc.).

Ses différentes missions visent à développer les actions de formation continue, élaborer une réflexion sur les programmes et les moyens de cette formation, promouvoir la recherche médicale dans le domaine de la pédiatrie ambulatoire, réaliser des actions et des programmes de pédiatrie humanitaire.
Sites Internet : www.afpa.orgwww.mpedia.fr

Publié le 11 juin 2013 par Anne Vaneson-Bigorgne

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