Accueil et éducation de la petite enfance dans les pays riches : La France, 3ème dans le classement des politiques de prise en charge des très jeunes enfants en dehors de la famille

80% des enfants de trois à six ans vivant dans les pays riches fréquentent des structures d’accueil et d’éducation de la petite enfance. Pour les enfants de moins de trois ans, la moyenne est de 25% dans l’ensemble de l’OCDE (un peu moins de 30% pour la France)
mais dépassent largement les 50% dans des pays comme le Danemark et l’Islande. Au cours de la dernière décennie, de nombreux pays de l’OCDE ont également connu une brusque augmentation du nombre d’enfants de moins de un an confiés à des structures d’accueil extérieures au foyer.

Ces données, contenues dans une étude publiée aujourd’hui par le Centre de Recherche Innocenti de l’Unicef, révèlent un changement décisif s’opérant dans les pays les plus riches du monde depuis dix ans : parmi la nouvelle génération d’enfants vivant dans ces pays, la majorité passe une grande partie de ses premières années en dehors du domicile familial. « Après avoir constitué pendant des siècles une question d’ordre avant tout privé et familial, la garde des très jeunes enfants est en train de devenir, de manière massive, une activité extérieure au foyer qui concerne de plus en plus les autorités nationales et les acteurs privés », explique Marta Santos Pais, directrice du centre de recherche Innocenti de l’Unicef.

« La transition en cours dans la garde et l’éducation de l’enfant » est la huitième enquête comparative réalisée par le centre de recherche Innocenti de l’Unicef sur le bien-être et la protection des enfants dans les pays de l’OCDE. Elle constitue la première tentative de documenter, à l’échelle globale, la problématique de la prise en charge de la petite enfance en dehors de la famille.

L’étude instaure également un classement de 25 pays de l’OCDE (sur les trente que compte
l’organisation) en matière de services à la petite enfance. 10 points de référence (existence de congés parentaux à 50% du salaire, formation du personnel encadrant, pourcentage du PIB consacré à la petite enfance, etc.) ont été définis par des experts gouvernementaux et académiques comme des normes à minima pour permettre une première évaluation et comparaison des dispositifs mis en œuvre par les différents pays dans ce domaine. La Suède arrive en tête du classement avec une « note » de 10 sur 10 alors que le Canada et l’Irlande arrivent en queue de peloton avec une « note » de 1 sur 10.
En satisfaisant à 8 critères sur dix, la France, quant à elle, se situe en troisième position, ex-æquo avec le Danemark, la Finlande et la Norvège, et juste derrière l’Islande (9/10).

Ce bouleversement dans les pratiques de garde des très jeunes enfants reflète des évolutions
sociologiques profondes comme l’accès de plus en plus répandu des femmes à l’emploi : dans les pays de l’OCDE, plus des deux tiers des femmes en âge de travailler exercent un emploi en dehors de la maison. En France, cette proportion s’élève à 63,9% de toutes les femmes en âge de travailler et de 53,7% des femmes ayant un enfant de moins de deux ans. Cette évolution est positive dans le sens où elle accompagne l’émancipation des femmes mais traduit également une pression économique forte qui pousse les parents, et les femmes en particulier, à reprendre rapidement leur activité professionnelle après une naissance. Plus la famille est pauvre, et plus la nécessité de reprendre le travail se fait pressant.

Source: UNICEF

Publié le 29 décembre 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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