L’école maternelle idéale, elle est comment ? (2)

Résultats* du Questionnaire N°2 mis en ligne le 29/01/2009

Commentés par Christine Passerieux*, conseillère pédagogique, responsable nationale du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle).
Christine Passerieux a dirigé l’ouvrage collectif « La Maternelle, première école, premiers apprentissages », ed. Chronique sociale.

1. Pensez-vous que l’école maternelle soit une école à part entière ?
Oui : 96,5 %
Non : 3, 5 %
Christine Passerieux : « Cette réponse correspond à l’intérêt des parents pour l’école maternelle. Ils sont massivement satisfaits que leur enfant la fréquente. Au- delà du fait que c’est un lieu d’accueil gratuit, ils ont compris la nécessité pour leur enfant d’être en contact avec d’autres. Ils savent que c’est une vraie école qui les prépare bien pour la suite des études. Ce résultat correspond à mon ressenti. J’ai longuement enseigné à la maternelle et je voyais à quel point les parents étaient conscients de cela. »

2. Etes-vous favorable au maintien de l’accueil des enfants de 2-3 ans en maternelle ?
Oui : 28 %
Oui, s’il est adapté et progressif : 58 %
Non : 14 %
Christine Passerieux : « Aujourd’hui, ce sont les parents de milieux favorisés qui bénéficient de l’école à 2 ans. Ils savent qu’elle a une incidence sur la scolarité future de leurs enfants. Si 58% des internautes votent pour un accueil progressif, cela signifie qu’ils ont compris qu’on ne scolarisait pas de la même façon à 2 ans qu’à 3 ans. En effet, des adaptations paraissent indispensables comme le nombre d’enfants par classe, le matériel mis à disposition et la formation des enseignants. »

3. Pensez-vous qu’il soit nécessaire de rendre l’école maternelle obligatoire ?
Oui. Pour qu’elle soit considérée comme une vraie école : 49 %
Non. Pour que l’accueil des tout-petits reste souple et adapté : 51 %
Christine Passerieux : « Les parents sont hésitants et partagés. Dans ce « oui », je vois qu’il y a un désir que ce soit une vraie école, reconnue. Peut-être se sentiraient-ils plus rassurés si elle était obligatoire. Les parents qui ont répondu « non » ont besoin de souplesse. Mais l’école maternelle est déjà souple. Par ailleurs, on sait que les enfants qui y sont inscrits la fréquentent assidûment. Il y a très peu d’absentéisme en maternelle. Enfin, je ne pense pas que ce soient les contraintes qui fassent avancer les choses. On ne réglera pas les problèmes actuels de l’école maternelle en la rendant obligatoire. »

4. Il est question de supprimer les Rased*. Pensez-vous qu’il faille les maintenir ? (*Rased : Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté).
Au moins pour la maternelle : 11 %
Pour l’ensemble du primaire : 89 %
Christine Passerieux : « Ce résultat est assez imposant. Il montre l’idée que l’école se doit d’aider et d’accompagner les élèves lorsqu’ils sont en difficulté. C’est aussi l’idée de la nécessaire existence d’un corps spécifique d’enseignants spécialisés. Les parents comprennent qu’il faut un enseignement ordinaire et des accompagnements spécifiques pour permettre de relancer la machine quand elle est en panne. »

5. Pensez-vous que l’école maternelle puisse encore progresser ?
Oui, un peu : 41, 5 %
Oui, beaucoup : 53, 5 %
Non. : 5 %
Christine Passerieux : « La part des parents qui pensent qu’elle peut progresser est importante, 95% tout de même. Parmi eux, certains estiment que l’école maternelle ne joue peut être pas entièrement son rôle. Je trouve cela positif. Non, contrairement à ce qu’on entend ici ou là, les parents, comme les enseignants et les chercheurs, ne sont pas frileux. Ils souhaitent une réflexion, une évolution. La maternelle doit profiter à tous les élèves, ce n’est pas toujours le cas. Les parents ont bien compris qu’elle était nécessaire, qu’il fallait la défendre et la développer. »

* Résultats au 05/02/2009

Source : Bayard Presse

Publié le 28 février 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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