Dix ans après l’Étude Machel, un rapport montre que les enfants continuent de subir des sévices lors des conflits

La nature des conflits change et les enfants sont de plus en plus souvent pris en cible, affirme le rapport

Des dizaines de conflits dans le monde continuent de priver les enfants de leur enfance, affirme un nouveau rapport de l’ONU qui examine les progrès accomplis depuis l’étude sur les enfants en période de conflit armé, une étude sans précédent réalisée en 1976 par Mme Graça Machel.

Le rapport, élaboré par la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, montre que l’impact des conflits sur les enfants change mais reste catastrophique. Il fait valoir que des progrès ont été réalisés en ce qui concerne la protection des enfants contre les crimes de guerre, contre leur recrutement illégal par des forces et des groupes armés et contre la violence sexuelle, par exemple. Il demande aussi instamment à la communauté internationale de prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux sévices infligés aux enfants en période de conflit armé.

« La communauté internationale a beaucoup travaillé pour développer un solide cadre de protection juridique, a dit la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy. Il reste cependant beaucoup à faire pour s’assurer que ce cadre de protection sera respecté, que l’on combattra l’impunité et que l’on s’intéressera à tous les cas de violations des droits de l’enfant ».

Au cours de la dernière décennie, l’impact des conflits sur les enfants n’a cessé de s’aggraver. Ils sont victimes d’attaques commises contre leurs écoles et d’enlèvements qui ont pour but de les obligés à combattre ou à servir d’esclaves sexuels ou de domestiques. Et dans les zones de conflit, ils sont souvent encore plus vulnérables parce que la violence supprime leur première ligne de défense –leurs parents.

« Les enfants qui vivent dans des situations de conflit sont de plus en plus menacés, a dit la Directrice générale de l’UNICEF Ann M. Veneman, ils ne sont plus seulement pris entre deux feux. Ils sont de plus en plus souvent la cible délibérée de la violence, des mauvais traitements et de l’exploitation, et sont les victimes des innombrables groupes armés qui s’attaquent aux civils ».

Mais dans la guerre, il n’y pas que les combats qui bouleversent la vie des enfants; la malnutrition, les maladies, les déplacements forcés et la misère les menacent aussi.

Le rapport demande instamment à tous les Etats Membres de s’acquitter de leurs responsabilités envers les enfants en leur donnant accès à des services de base comme l’éducation, la santé, la nutrition, l’eau et l’assainissement. « Il faut donner la priorité aux besoins des enfants avant, pendant et après le conflit, ils doivent faire partie de tous les processus de rétablissement de la paix et de consolidation de la paix », a dit Mme Coomaraswamy.

Parmi les principales recommandations du rapport, on note l’appel à la fin de l’impunité pour tous les responsables de crimes odieux contre les enfants. Cela signifie qu’il faut poursuivre en justice les criminels de guerre et adhérer aux normes internationales pertinentes, dont une grande partie ont été établies après la publication de l’Etude Machel d’origine.

Il y a dix ans, cette Etude Machel avait alerté la communauté internationale en lui montrant les réalités brutales qu’affrontaient les enfants recrutés par les groupes armés et l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. Ce nouveau rapport note des progrès dans la prévention du recrutement des enfants et leur démobilisation et l’aide à leur réinsertion dans la société. Les actions menées de concert par la communauté internationale ont permis aussi de progresser contre la violence sexuelle.

A cet égard, il convient de noter plusieurs succès majeurs : les premières poursuites en justice par des tribunaux internationaux, l’engagement du Conseil de sécurité à aborder et à surveiller ces questions et l’adoption de nouvelles lois et normes internationales. Parmi ces dernières, on note le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, et les Principes de Paris pour protéger les enfants contre le recrutement illégal ou l’utilisation par des forces armées.

Mais aider les enfants à surmonter les traumatismes subis et assurer leur réinsertion à long terme dans leurs communautés, cela représente toujours un défi considérable.

Cet examen stratégique offre des recommandations concrètes pour la prochaine décennie, notamment un appel lancé aux Etats Membres et à la société civile pour qu’ils protègent les enfants qui vivent dans la cinquantaine de zones de confit du monde entier, ainsi que ceux qui tentent de survivre dans des situations d’après conflit.

Pour lire l’intégralité du rapport de Mme Graça Machel (1996) intitulé « Impact des conflits armés sur les enfants », l’Examen stratégique décennal 2007 de l’Etude Machel, ainsi que le rapport des enfants « Saurez-vous nous écouter ? Voix de jeunes en zones de conflit », veuillez visiter le site : http://www.un.org/children/conflict/machel/

À propos de l’UNICEF:

L’UNICEF est à pied d’œuvre dans plus de 150 pays et territoires du monde entier pour aider les enfants à survivre et à s’épanouir, de leur plus jeune âge jusqu’à la fin de l’adolescence. Premier fournisseur mondial de vaccins aux pays en développement, l’UNICEF soutient la santé et la nutrition des enfants, l’accès à de l’eau potable et à des moyens d’assainissement, une éducation de base de qualité pour tous les garçons et toutes les filles et la protection des enfants contre la violence, l’exploitation sous toutes ses formes et le SIDA. L’UNICEF est entièrement financé par des contributions volontaires de particuliers, d’entreprises, de fondations et de gouvernements.

À propos du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés

En 1996, en réponse à l’Étude Machel, l’Assemblée générale a adopté une résolution recommandant au Secrétaire général de nommer un Représentant spécial sur l’impact des conflits armés sur les enfants. Mme Radhika Coomaraswamy, qui a pris ses fonctions en avril 2006, est le deuxième Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Le Représentant spécial doit être une « voix morale » et militer pour la protection et le bien-être des garçons et des filles touchés par les conflits armés. L’année dernière, Mme Coomaraswamy s’est rendue en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, au Burundi, au Soudan, à Myanmar, dans le Territoire palestinien occupé, au Liban et en Israël. Pour en savoir plus sur le travail du Représentant spécial : www.un.org/children/conflict

Source: UNICEF

Publié le 19 octobre 2007 par Anne Vaneson-Bigorgne

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