Déjeuner débat « La programmation du goût chez l’enfant » : les habitudes alimentaires façonnent‐elles les préférences de demain ? (1/2)

Le déjeuner débat autour de la programmation du goût chez l’enfant, organisé par Blédina le 2 juin dernier, a donné la parole à 3 experts de l’alimentation infantile. L’enjeu de ces interventions était d’aborder la question des origines et de la diversification des habitudes alimentaires.

1. Formation et plasticité des préférences alimentaires
Luc Marlier, Professeur au CNRS de Strasbourg et au Laboratoire d’Imagerie et de Neurosciences Cognitives, a expliqué qu’un répertoire alimentaire diversifié dès la petite enfance accroit les chances d’une alimentation adulte diversifiée et équilibrée entre les grands groupes d’aliments participant au maintien d’une bonne santé. Il est donc important de s’interroger sur l’origine et la formation précoce des préférences et des habitudes alimentaires.

Comment se fabriquent les préférences alimentaires ?
Des données récentes montrent que certaines préférences olfactives et gustatives sont façonnées très tôt au cours de l’ontogenèse, et que la période périnatale pourrait constituer une période clé dans la construction des fondations de notre histoire alimentaire. Ainsi, un arôme perçu in utero peut‐il modifier la manière dont l’enfant réagira ultérieurement à ce stimulus. Un apprentissage effectué au cours de la période néonatale peut aussi s’avérer très robuste puisque les préférences acquises peuvent subsister pendant plusieurs années, voire jusqu’à l’âge adulte. Les expériences précoces pourraient ainsi participer à l’aiguillage de nos préférences alimentaires, et pourraient contribuer à la mise en place de différences individuelles dans la perception, l’appréciation et la sélection des aliments par l’enfant, l’adolescent et l’adulte.

2. Boire et manger, une éducation au goût
Françoise Mosser, Diététicienne Nutritionniste à Paris, a montré qu’en France, la diversification alimentaire se fait par les céréales, les fruits et les légumes introduits soit dans le biberon soit à la cuillère. Elle débute entre 4 et 6 mois.

Quand faire intervenir la diversification ?
Varier la palette des goûts par petites touches est une première étape de cette diversification. L’idée est d’habituer peu à peu l’enfant à de nouvelles saveurs, tout en optimisant la protection vis‐à‐vis des allergies. Cette diversité acquise progressivement est un gage d’équilibre alimentaire pour son avenir. Attention cependant à la préférence naturelle pour les aliments les plus denses en énergie (sucre, gras). Enfin, il est primordial de se rappeler que l’eau représente 85% du volume du biberon.
Il faut également tenir compte de la texture des aliments : les morceaux sont à introduire entre 6 et 9 mois. Au‐delà, les parents prennent le risque d’un refus persistant des morceaux par l’enfant, même après 1 an. Pour dépasser cet éventuel refus des morceaux auprès d’enfants plus âgés, ils peuvent lui proposer un repas entier craquant constitué d’aliments qui ont du succès.

Quelle stratégie à adopter face au refus de l’enfant ? La diversification alimentaire peut néanmoins se heurter au refus de l’enfant (d’un aliment connu et consommé auparavant) ou à la néophobie ; soit le refus d’un aliment nouveau, par le goût, la texture ou l’aspect. La néophobie apparaît entre 2 et 5 ans (75% enfants sont concernés entre 2 et 10 ans).
L’apprentissage doit donc se faire par exposition et socialisation via une exposition répétée par petites quantités mais aussi par imitation des parents ou des autres enfants. Un enfant qui manipule de la nourriture peut le pousser à s’intéresser à son origine naturelle : cultiver, acheter, cuire, préparer.
Face au rejet d’un aliment, les parents doivent adopter un dialogue incitatif, éventuellement ludique avec leur enfant, tout en restant toujours ferme mais sans jamais forcer ou brusquer.

Le rythme alimentaire reflète le rythme de vie sociale : codes de politesse, repères de vie…
Manger est une exploration sensorielle forte et une interaction avec le parent dès le début de la vie. Ce rythme alimentaire peut connaitre des dérives progressives après par exemple un trouble de santé, une fatigue de l’enfant le soir, un refus du plat principal. Cela se traduit alors par un retour au biberon du soir, la compensation d’un plat sauté par un double dessert etc… Il est donc essentiel de retrouver rapidement un bon rythme. Différentes astuces pour y arriver : diluer progressivement le biberon nocturne, ne pas donner de nourriture entre les repas, continuer l’exposition à l’aliment rejeté.

Enfin, il est important de rappeler que la solitude est mauvaise pour l’appétit. Petit déjeuner ou diner tout seul face à son biberon ou à son assiette n’est pas souhaitable pour maintenir et installer l’appétit de l’enfant. Manger est un acte social source d’imitation ou de recherche d’intérêt de la part de l’adulte

Comment éveiller et accompagner à chaque âge ?
Blédina propose une gamme évolutive de produits suivant pas à pas le processus de diversification alimentaire et d’éveil au goût : petit pot mono goût dès 4/6 mois, pot plat complet dès 6 mois avec des recettes simples et plats plus cuisinés pour la découverte des classiques de la gastronomie dès 12 mois. Blédina accompagne également les parents souhaitant cuisiner eux‐mêmes les repas de leur bébé : recettes sur le site Internet de la marque, service consommateurs proposant des conseils personnalisés, email hebdomadaire de menus pour la semaine…Ainsi, cuisiner peut rester un plaisir et non une source de stress pour les parents ayant fait ce choix.

Publié le 2 août 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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