Compte rendu de la 1ère journée de l’Ostéopathie dédiée à l’enfance et aux sportifs (2/2)

Devenir ostéopathe en maternité demande donc une parfaite maîtrise de son art, mais également une grande volonté et une capacité à saisir les rares opportunités qui peuvent se présenter.

« Intégrer une maternité ne se fait pas du jour au lendemain. Nous essuyons encore les plâtres dans ce domaine. La reconnaissance de l’ostéopathie en tant que profession favorisera sans aucun doute son développement à l’hôpital, mais le chemin risque d’être encore long, c’est pourquoi nous ne devons pas baisser les bras. » Enchaîne Michèle Barrot.

L’ostéopathie à la maternité concrètement
Dans une maternité, tous les bébés ne bénéficient pas d’une assistance ostéopathique, pour des raisons évidentes de temps. Les consultations découlent d’une concertation entre les différents corps de métiers (sages-femmes, puéricultrices, pédiatres et ostéopathes) et se fondent essentiellement sur la reconnaissance de ce que l’on nomme les signes d’appels.

Il peut s’agir de pleurs ou de geignements continus, laissant penser à une douleur non encore identifiée, d’une difficulté à téter, notamment en néo-natalité puisque la faculté de s’alimenter conditionne bien souvent la sortie du bébé, d’une position anormale de la tête due à un torticolis, d’une hypotonie ou encore d’un accouchement difficile.

Parents, enfant, ostéopathe : naissance d’un dialogue à 3 voix

Pour Bruno Ducoux, ostéopathe DO l’ostéopathie n’est rien de moins qu’un enjeu de santé publique. Ce professionnel, exerçant depuis 30 ans, a travaillé de longues années dans l’illégalité la plus totale. En 1982, lorsqu’il devient père, il se concentre sur l’ostéopathie

pédiatrique et s’évertue depuis à faire tomber les derniers bastions de résistance en axant son discours sur l’intégration de l’ostéopathie auprès de l’enfant dès sa naissance dans ce qu’il nomme « un dialogue à 3 voix ».

« Mon expérience m’a prouvé que la vie ne commence pas le jour de la naissance et qu’elle n’est pas l’opposée de la mort. Toutes les d’informations qui passent entre la mère et l’enfant pendant la grossesse, mais aussi au moment de l’accouchement, ont des incidences sur la vie future. On se rend compte, avec l’humilité de nos mains, que les corps nous parlent et que des échanges sont possibles et bénéfiques pour le petit enfant ». Explique Bruno Ducoux.

Lors de la naissance, les parents, au terme d’une longue attente, découvrent le visage et le corps d’un bébé dont ils ont longtemps rêvé. La maman l’a porté durant 9 mois sans le voir, mais en ayant déjà instauré avec lui un dialogue intime, cœur à cœur. Et, pendant le temps de la gestation, le bébé a également développé une expérience sensorielle très riche. À cela s’ajoutent les informations génétiques et l’expérience initiatique de la naissance, qui peut être douloureuse, difficile mais qui reste essentielle pour son développement futur.

« Il est intéressant que l’ostéopathe puisse intervenir dans les heures qui suivent la naissance dans le cadre d’un dialogue à trois voix entre le bébé, la maman et le professionnel.
Cette première rencontre doit être placée sous le signe de l’échange tactile plutôt que de la manipulation à proprement parler. Elle naît de l’intention des parents de montrer leur nouveau-né à un ostéopathe et c’est la disponibilité, la compétence professionnelle et l’attitude juste de ce dernier qui seront prépondérantes pour ouvrir le champ de communication et d’échange avec le bébé et son environnement. » Précise Bruno Ducoux.

Les réactions émotionnelles du nouveau-né sont partie intégrante du traitement ostéopathique, et il est important que les parents mettent des mots sur ces émotions afin de permettre à l’enfant d’éliminer de sa mémoire corporelle, un passé récent qui peut déjà être un fardeau et qui peut se traduire par des troubles dans la petite enfance : des pleurs, des difficultés respiratoires, pour téter ou pour digérer, une mauvaise posture de la tête ou encore un sommeil perturbé. Ce sont ces troubles fonctionnels qui peuvent être prévenus dès la naissance par l’ostéopathie.

L’instauration de ce dialogue à 3 voix peut-être une aide puissante pour le futur de ce bébé.
Son système immunitaire s’en trouvera renforcé et sera plus harmonieux.

Une conception de l’ostéopathie pédiatrique, qui rejoint celle de Jean-Pierre Relier, chef du service de néonatalogie de Port-Royal pendant 20 ans et professeur de pédiatrie à l’hôpital René-Descartes pendant 30 ans, également auteur de « Adrien ou la colère des bébés ».

Pour lui, l’ostéopathie pratiquée tôt après la naissance doit avoir comme but de

« reconstituer l’univers sensoriel auquel l’enfant a été habitué durant 9 mois de vie intra-utérine : olfactif, auditif et gustatif. »

Publié le 8 août 2011 par Anne Vaneson-Bigorgne

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