Avis de la CSC relatif aux oublis d’enfants dans les véhicules

Le drame des décès d’enfants oubliés dans les voitures fait régulièrement les gros titres de la presse et suscite l’émotion et l’incompréhension du public. Saisie, en février 2009, par le Secrétaire d’Etat chargé de la consommation, la CSC a tenté, dans un avis adopté le 10 décembre dernier, de faire le point sur ce phénomène et d’émettre quelques recommandations pour le prévenir.
Entre juin 2007 et août 2009, la Commission a recensé, en France, 24 oublis d’enfants dans des véhicules (dont 2 Outre-Mer), ayant donné lieu à 5 décès. Dans la même période, nos voisins Belges ont déploré 2 morts. Aux Etats Unis, une étude publiée en 2005 a estimé le nombre d’enfants décédés après avoir été oubliés dans des véhicules à une trentaine par an.

Phénomène rare avant les années 90, les oublis se sont accrus après la généralisation du transport des enfants à l’arrière des véhicules. Leurs causes demeurent complexes. L’oubli, mécanisme de « maintenance » de la mémoire, touche particulièrement la mémoire prospective, celle qui enregistre nos actions à réaliser. Or, celle-ci est particulièrement fragile et peut être altérée par un événement imprévu brisant une routine, ou encore par un stress ou une fatigue particulière. Un phénomène qui touche en priorité les populations actives, bien intégrées socialement et ayant parfois plusieurs enfants.
Dans l’habitacle d’un véhicule, la température peut augmenter, selon les conditions climatiques, de 10 à 15°C par quart d’heure, pour atteindre 40°C au bout d’une demi-heure et jusqu’à 47 °C après une heure. L’enfant risque alors la déshydratation, risque aggravé par le fait que la régulation thermique du jeune enfant n’est pas adaptée aux chaleurs extrêmes, face auxquelles sa température corporelle augmente trois à cinq fois plus vite que celle de l’adulte. Vomissement, convulsions, accélération du rythme cardiaque, chute de la tension artérielle : on a observé des décès d’enfant après moins de deux heures passées dans une voiture.

Pour prévenir ces drames, les solutions techniques sont rares. A ce jour, aucun constructeur ne propose dans sa gamme de dispositif d’alerte couplé au véhicule. Ces dispositifs, potentiellement optionnels, pourraient coûter, aux dires des constructeurs, entre 1 500 et 3 000 € et se déclencheraient parfois de façon intempestive, incitant alors leurs propriétaires à les désactiver. Certains, pourtant, semblent prometteurs, comme les « analyseurs de séquences » qui permettent de lancer une alerte après avoir détecté la non ouverture des portes arrière alors qu’une personne ou un objet est resté à l’intérieur du véhicule. Existent également des systèmes d’alerte reliés au siège-auto, mais dont la fiabilité reste à démontrer.

Dans ce contexte, la CSC invite les constructeurs automobiles à engager des recherches sur les dispositifs techniques d’alerte, en liaison avec les fabricants d’articles de puériculture. Elle demande également aux pouvoirs publics de lancer des campagnes de prévention sur ce risque, invitant les mutuelles, les sociétés d’assurance, les professionnels de santé et de la petite enfance à s’y associer.
Elle invite les parents à être attentifs aux signes de fatigue et de stress qui peuvent provoquer ce genre d’oubli et leur conseille de créer des « pense-bêtes » personnels, en posant par exemple près de l’enfant un objet indispensable à l’adulte : badge d’entrée dans l’entreprise, sac, vêtement, etc. Elle leur suggère de demander à être systématiquement prévenus par les professionnels de la petite enfance, dès que ces derniers constatent l’absence imprévue d’un enfant qu’ils auraient dû prendre en charge.

Les avis de la CSC peuvent être consultés sur son site internet :
www.securiteconso.org

Source : CSC

Publié le 22 janvier 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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