Avis de la CSC relatif à la sécurité de remorques de vélo

Les remorques de vélo destinées au transport des jeunes enfants, très présentes en Amérique du Nord, en Allemagne ou en Suisse, conquièrent peu à peu l’hexagone. Près de huit mille remorques y seraient vendues chaque année et leur utilisation devient de plus en plus polyvalente : sur la chaussée pour des balades estivales, sur le trottoir pour un usage en poussette, en tous chemins sous forme de kit jogging. A partir d’une analyse des risques prenant en compte la fragilité des passagers transportés, la CSC a estimé, dans un avis rendu le 17 avril dernier, que ces remorques sont susceptibles de provoquer de sérieux accidents.

A la suite d’une série d’essais menées sur cinq modèles représentatifs du marché, la Commission a constaté que certaines remorques présentaient des risques de basculement (en virage serré, lors d’un parcours d’évitement ou en franchissement d’un petit obstacle) et ce, même à allure modérée : parfois dès 10 km/h, alors qu’un cycliste chevronné peut tracter une remorque à plus de 50 km/h. D’autre part, si les essais de fatigue ont montré une relative bonne résistance des timons et dispositifs d’accrochage, les tests de chocs arrières, réalisés à faible vitesse (5 km/h), laissent supposer une possible déformation de l’habitacle de la remorque à une plus grande vitesse.

La conception de ces engins s’avère donc largement perfectible. Aussi, la Commission recommande-t-elle aux autorités chargées de la normalisation d’intégrer dans la norme européenne, actuellement en préparation, des prescriptions relatives à la stabilité de ces remorques : rouler dans un virage serré, éviter un obstacle, affronter les irrégularités de la chaussée ou freiner en courbe sans basculer, jusqu’à une certaine vitesse. Autres prescriptions requises : la présence d’une signalisation adaptée de jour comme de nuit et le renforcement de l’habitacle, faisant en sorte que dans une situation de renversement ou de heurt par un véhicule, celui-ci assure une protection adéquate à son passager.

Afin de mieux encadrer sur le sol français la sécurité de ces remorques, qui aujourd’hui relèvent de la réglementation sur les produits de puériculture, la Commission recommande aux pouvoirs publics d’intégrer dans le code de la route des dispositions autorisant leur circulation sur la voie publique, fixant certaines exigences techniques, en particulier le poids total en charge et l’empattement maximal, et rendant obligatoire le port du casque pour les enfants ainsi transportés.

Par ailleurs, la Commission recommande aux utilisateurs de remorques pour enfants :

– de ne pas fréquenter les routes où le trafic s’avère rapide et d’éviter les voies trop pentues
– de ne pas y installer un enfant qui n’est pas apte à tenir en position assise de manière autonome
– de veiller à équiper l’enfant d’un casque et à le sangler correctement
– d’équiper le cycle de rétroviseurs et la remorque de dispositifs de signalisation (fanion, catadioptres)
– de garder à l’esprit que tout changement brutal de trajectoire peut provoquer un retournement.

Source: CSC

Publié le 26 mai 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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