Un DVD magique pour les petits

Sortie DVD le 6 juillet 2011

Charmant, drôle, poétique, lumineux, PANDA PETIT PANDA contient avant l’heure tous les éléments qui feront le succès des génies Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Une pépite pour petits et grands à découvrir sans modération !

L’histoire.

La petite orpheline Mimiko, habite dans la maison de sa grand-mère. Alors que cette dernière s’absente quelques jours, un bébé panda et son papa, échappés du zoo voisin, pénètrent dans la maison… et s’y installent ! Tous trois deviennent rapidement les meilleurs amis du monde… même si le petit panda se révèle être un habitué des bêtises : il sème la panique à la cantine de l’école, manque de se noyer dans la rivière… Jusqu’au jour où il découvre un intrus couché dans son lit : un tigre qui ne retrouve pas le chemin de son cirque. C’est ainsi que Mimiko et les deux pandas le ramènent vers sa maman et qu’ils passent des instants merveilleux au milieu de gens du cirque, allant même jusqu’à sauver tous les animaux d’une inondation ! Cela vaut bien une magnifique parade dans les rues de la ville pour la plus grande joie des enfants !

Panda petit panda est composé de deux moyens-métrages : Les Aventures de Petit Panda (38 mn) d’une part et Panda Kopanda, le cirque sous la pluie (33 mn) d’autre part. Le second a été produit à la suite du succès du premier, sorti en décembre 1972 au Japon. Il n’aura fallu que cinq mois de production, deux pour Les Aventures de Petit Panda et trois pour Panda Kopanda, le cirque sous la pluie, pour donner vie à ces aventures de pandas. Cette oeuvre est principalement destinée à un jeune public à partir de 2/3 ans.

La genèse du projet
Panda petit panda provient d’une idée d’Isao Takahata dont il a longuement discuté avec Hayao Miyazaki avant de la mettre en forme… Le studio A pro, pour lequel les deux hommes travaillent à l’époque, n’adhère pas au projet. La proposition ne connaît pas de suite et les deux hommes poursuivent leurs travaux d’appoint télévisés à A Pro en attendant de pouvoir s’atteler à un projet à leur idée. Un coup de pouce providentiel va alors déterminer la production de ce film : le 29 septembre 1972, la Chine et le Japon rétablissent leurs relations diplomatiques et à cette occasion, un couple de pandas est offert par la Chine au Japon. Quasiment inconnu des Japonais jusqu’alors, le panda fait l’objet d’un véritable phénomène de mode, provoqué par l’arrivée des deux animaux et leur présentation au zoo d’Ueno, à Tokyo. Au sein d’A Pro, la production du projet précédemment ignoré, est alors relancée en urgence, tandis qu’en parallèle, le studio Tôei, ex-employeur des deux compères, met en production un film intitulé Les Aventures de Petit Panda… Chacun veut profiter du phénomène de mode à sa façon…

Au final, Les Aventures de Petit Panda sortira en salles le 17 décembre 1972 et Panda Kopanda, le cirque sous la pluie, pile trois mois plus tard, le 17 mars 1973 au Japon. Panda petit panda ne sort qu’en 2009 dans les salles françaises.
Hayao Miyazaki et Isao Takahata se sont rencontrés dans les années 60, alors qu’ils travaillaient ensemble dans le studio d’animation Tôei . Ainsi, leur première collaboration sera Horus, prince du soleil. En 1971, lorsqu’ Isao Takahata, sanctionné pour du retard pris dans la production, quitte les studios Tôei , il a le projet d’adapter Fifi Brindacier et convainc son ami Hayao Miyazaki de le suivre.
Grisés par leur désir d’indépendance, ils rejoignent le studio A productions. L’auteur de Fifi ne veut pas entendre parler d’une adaptation. Takahata parle alors de l’une de ses idées à Miyazaki : Les Aventures de Petit Panda. Deux ans plus tard, suite à un fait divers provoquant une mode du panda au Japon, naît enfin le projet des deux compères, Panda Petit Panda, composé d’abord de Les Aventures de Petit Panda puis de sa suite Panda Kopanda, le cirque sous la pluie.
Isao Takahata produira Nausicaä de la vallée du vent, et grâce au succès du film, ils prennent une décision. Ensemble, accompagnés par Tokuma Shoten, producteur japonais du Château dans le ciel , ils vont fonder le studio Ghibli en 1985. Le studio produira leurs films respectifs. Aujourd’hui, chaque nouvelle œuvre sortie du studio Ghibli est attendue dans le monde entier, et le studio est devenu gage de qualité. De Mon voisin Totoro devenu l’emblème de Ghibli à Le Voyage de Chihiro, ours d’or à Berlin, Hayao Miyazaki est un véritable auteur populaire. Le Tombeau des lucioles a rendu célèbre Isao Takahata, et sa dernière œuvre, Pompoko, a reçu le grand prix du festival du film d’animation d’Annecy en 1995.

Papa Panda et Totoro

L’image du papa panda souriant dans l’encolure de la porte fait inévitablement songer à un autre personnage clé de l’œuvre de Hayao Miyazaki : Totoro. Panda Petit Panda est une des premières œuvres de Hayao Miyazaki et Isao Takahata, ainsi, on peut y apercevoir des éléments clés de leurs futurs univers visuels. Explication de Ilan Nguyên, de l’Université des arts de Tokyo : « De manière prépondérante, l’univers visuel décrit dans Panda Petit Panda est celui de Miyazaki . Le papa panda en constitue le signe le plus évident, qui préfigure très clairement ce qui deviendra la figure emblématique de l’œuvre de ce réalisateur, à savoir le personnage-titre de Mon voisin Totoro. La parenté dans l’aspect rassurant et réjouissant induit par la seule présence de ce personnage, est à ce point évidente que le réalisateur affirme de lui-même qu’en ce sens, »Totoro et le Panda incarnent la même chose à [ses] yeux ». » Miyazaki est en fait le concepteur de Panda Petit Panda alors que Takahata en est le metteur en scène.

Motifs récurrents : mer et mère.

Comme l’explique l’universitaire Ilan Nguyên, on peut observer dans Panda Petit Panda deux motifs récurrents de l’œuvre de Hayao Miyazaki. Tout d’abord la montée des eaux. « Déjà évoquée dans le village englouti de Horus, prince du soleil, à nouveau présente dans Le Château de Cagliostro et surtout dans Ponyo sur la falaise, où le voyage en bateau des deux enfants après l’inondation, évoque très nettement l’atmosphère de Panda Kopanda, le cirque sous la pluie.
Le second motif, l’absence parentale, et en particulier celle de la mère, constitue un trait de caractérisation fréquent dans l’œuvre de Isao Takahata ( Horus, prince du soleil , Heidi , Anne des Pignons Verts, Kié la petite peste, Le Tombeau des lucioles…) comme dans celle de Hayao Miyazaki (Nausicaä de la vallée du vent, Le Château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière, Ponyo sur la falaise).
Si dans le cas de ce dernier, son vécu personnel n’est pas sans lien avec la prégnance d’une telle situation, chez Isao Takahata, cet isolement affectif s’inscrit avant tout dans le cadre plus large de la littérature pour la jeunesse, registre où l’absence de la mère constitue à la fois un procédé permettant d’intensifier la portée dramatique des événements et situations auxquels se trouve confronté le protagoniste, et un aspect commun à la littérature des contes et ses symboliques. » précise Ilan Nguyên.

Publié le 6 juillet 2011 par Anne Vaneson-Bigorgne

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