Remise du rapport e-Educ sur les technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement

Le rapport de la mission d’étude e-Educ a été remis à Xavier Darcos le 21/05/08. Il concerne les Technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement (TICE).Le ministre s’est déclaré convaincu que les propositions de la mission « contribueront de manière décisive à la promotion des TICE dans les écoles et les établissements scolaires, et en particulier à la valorisation des usages dont l’apport pédagogique est attesté ».

« Le 23 janvier dernier, j’ai confié à Monsieur Jean Mounet, Président de Syntec informatique une mission d’étude intitulée « e-Educ ». Je lui ai alors demandé de me faire des propositions pour favoriser le déploiement de ressources numériques adaptées aux besoins de la communauté éducative. Je l’ai en outre invité à imaginer une coopération nouvelle et fructueuse entre l’Éducation nationale et les représentants du monde professionnel, et en particulier du secteur informatique.
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D’emblée vous avez identifié deux enjeux majeurs :
1) éviter la fracture entre les familles et l’école. En effet, aujourd’hui, plus de 80% des familles avec enfants scolarisés disposent d’un ordinateur et d’une connexion à internet. Cela montre bien que les parents ont compris tout l’intérêt d’un développement des compétences numériques de leurs enfants. Or, l’Éducation nationale n’est pas toujours en mesure de répondre à ce défi et de mettre partout à disposition les ressources et les outils nécessaires à la formation numérique de haut niveau que nous voulons dispenser. Je crois donc qu’il est nécessaire de prolonger le travail avec les collectivités territoriales pour que nos élèves puissent bénéficier partout d’un environnement numérique de qualité.

2) éviter l’inégalité entre les écoles et les établissements. En effet, vous avez relevé qu’en matière d’équipements, de services numériques, d’infrastructures, la qualité du service fourni aux enseignants, aux élèves et aux personnels est fondamentale. Il ne saurait en effet y avoir de pratiques ou d’usages pédagogiques réguliers si la fiabilité, la disponibilité et la pérennité ne sont pas au rendez-vous.

À ce double enjeu, vous avez en particulier proposé de développer les partenariats public-privé, les PPP, qui permettent de bénéficier de l’expertise des partenaires sur des domaines technologiques en constante évolution. Il n’existe aujourd’hui qu’un seul PPP en Eure-et-Loir. Je propose donc que d’autres initiatives voient le jour afin que nous puissions évaluer la pertinence des différentes formes de partenariats de ce type.

Compte-tenu de l’ampleur et de la diversité des pistes de travail envisagées au terme de la mission « e-Educ », il est nécessaire de se donner un peu de temps pour les examiner.

Pour autant, 5 propositions peuvent être dès à présent retenues, pour une mise en œuvre dans les écoles et les établissements à partir de la rentrée prochaine :
-Dans le cadre du projet « école numérique », chaque lycée, chaque collège et chaque école, devra l’année prochaine inclure un volet « numérique  » dans son projet d’école ou son projet d’établissement. Le développement des espaces numériques de travail (ENT) comme l’organisation de la préparation au Brevet informatique et internet (B2i) constituent à mon sens une bonne opportunité pour concevoir et engager la mise en œuvre de ce nouveau volet du projet d’école ou d’établissement.
-Dans les années à venir, un « projet d’école ou d’établissement numérique » à part entière devra être conçu, négocié avec la collectivité locale de référence et les autorités académiques, avant d’être mis en œuvre.
La généralisation des ENT dans les établissements scolaires,doit s’accompagner d’innovations très concrètes. J’en propose deux d’ici 2010 :
– l’obligation pour les établissements d’utiliser le cahier de texte électronique, ce qui permettra de mieux informer les familles, tout en introduisant une souplesse nouvelle dans la personnalisation des travaux demandés aux élèves,
– l’objectif « zéro papier » pour les échanges internes à l’établissement scolaire. Cette dématérialisation des échanges administratifs ou pédagogiques entre les personnels de l’établissement scolaire est facile à réaliser à travers un ENT, et cela de façon sécurisée.
– C’est donc une véritable révolution des pratiques qui devra être engagée. On peut d’ailleurs estimer qu’avec le développement des équipements numériques dans les écoles et les établissements, les importants budgets aujourd’hui consacrés aux photocopies se déplaceront vers l’acquisition de ressources collectives pour tous les élèves.
Une plate-forme d’identification et de présentation des ressources, des usages et bonnes pratiques sera créée courant 2008 afin de mieux informer les enseignants sur les ressources disponibles pour l’enseignement de leur discipline. Il s’agira de valoriser les ressources numériques éducatives de toute nature (documents, vidéos, logiciels, etc.) en renvoyant sur les sites ou les portails des différents producteurs, qu’il s’agisse d’éditeurs publics et privés, d’associations d’enseignants ou de sites académiques.

Parallèlement, je veux créer très rapidement un observatoire national des TICE. Cette structure permettra de réunir sur le long terme les acteurs compétents de l’Éducation nationale et des collectivités territoriales, ainsi que des représentants de la Caisse des dépôts et consignations, des pôles de compétitivité, des entreprises du secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication), des associations, des éditeurs privés, des organismes de recherche travaillant sur ces sujets.
L’objectif sera de recenser les expériences nationales et internationales, de produire des analyses et de faire des propositions pour alimenter le fonds commun de compétences qui permettra le développement de l’École numérique du futur.
Pour que ces réformes et ces innovations portent leurs fruits rapidement, il faut veiller à ce qu’elles soient conduites et accompagnées efficacement à tous les niveaux du système éducatif. Un programme de formation de l’encadrement aux TICE et aux projets numériques sera en place dès l’année prochaine.
– Pour y parvenir, la formation initiale des chefs d’établissement et des inspecteurs (IEN et IPR -IA) devra intégrer le management de projet et l’acquisition de compétences liées aux TICE, sur le modèle des compétences qui sont désormais acquises par tout jeune professeur sortant d’IUFM.
– La formation continue des chefs d’établissement et des inspecteurs aux TICE devra également être privilégiée.
Comme pour la formation aux TICE des enseignants, je souhaite que l’on ait davantage recours aux nouveaux moyens d’enseignement en ligne qui favorisent l’acquisition de compétences dans les nouvelles technologies.
Voici, les propositions issues de la mission « e-Educ » qui seront mises en œuvre à partir de la rentrée prochaine. Je suis convaincu qu’elles contribueront de manière décisive à la promotion des technologies de l’information et de la communication dans les écoles et les établissements scolaires, et en particulier à la valorisation des usages dont l’apport pédagogique est attesté.
Au-delà, il serait intéressant de déterminer dans quelles conditions la coopération inédite entre l’Education nationale et les entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication pourrait être poursuivie. En effet, si le dialogue engagé à l’occasion de cette mission était véritablement inédit, la richesse des conclusions dévoilées ce matin montre qu’il serait utile que les échanges puissent se prolonger à l’avenir. »

Discours Xavier Darcos, 21/05/2008
© www.education.gouv.fr – M.E.N.

Source: Ministère de l’Education Nationale

Publié le 28 mai 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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