De nombreux enfants sont victimes de maltraitances au quotidien et il est important de les aider à en parler et de les protéger. C’est ce que font plusieurs associations, dont Enfance Majuscule.
La Convention internationale des droits de l’enfant est un traité international qui a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.
Elle comprend 54 articles qui énoncent que chaque enfant a notamment :
- le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité ;
- le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée ;
- le droit d’aller à l’école ;
- le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation ;
- le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination ;
- le droit de ne pas faire la guerre ni la subir ;
- le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes ;
- le droit de jouer et d’avoir des loisirs ;
- le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation ;
- le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé.
4 types de maltraitance
La maltraitance revêt différentes formes :
- La négligence ;
- La maltraitance psychologique ;
- La maltraitance physique ;
- La maltraitance sexuelle.
Quelle que soit la forme dont un enfant est victime, cela va à l’encontre des Droits de l’enfant et il est indispensable de faire de la prévention et de mettre en place des dispositifs qui peuvent aider les victimes à se rendre compte de la situation puis à en parler.
Des chiffres qui font peur
Bien que 197 pays aient ratifié la convention internationale, l’Unicef annonce des chiffres glaçants : dans le monde 300 millions d’enfants âgés de 2 à 4 ans subissent régulièrement des violences physique et/ou psychologiques ; plus de 40 000 enfants de moins de 18 ans sont victimes d’homicide chaque année ; une fois adulte, 1 femme sur 5 et 1 homme sur 13 déclarent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance.
S’agissant de la France, un plan de lutte contre les violences faites aux enfants est mis en place par le gouvernement via un Comité interministériel. Les chiffres recensés et communiqués par le Ministère de la santé, du travail et des solidarités sont les suivants :
- Violences physiques :
- Chaque semaine 1 enfant meurt sous les coups de ses parents ;
- En 2021, +16 % de violences intrafamiliales non conjugales par rapport à 2020 dont des violences physiques et sexuelles ;
- En 2022, le 119 a traité les situations de 40 334 enfants en danger ou en risque de danger ;
- 24 % des Français de plus de 18 ans estiment avoir été victimes de maltraitances graves dans leur enfance (sur un échantillon de 1 000 Français).
- Violences sexuelles :
- Chaque année 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, dont 77 % au sein de la famille ;
- Les enfants en situation de handicap ont un risque 2,9 fois plus élevé d’être victime de violences sexuelles ;
- En 2021, 13 % des femmes et 5,5 % des hommes disent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance, dont 4,6 % des femmes et 1,2 % des hommes disent avoir subi des violences incestueuses.
- Sport :
- Chaque année, 1 enfant sur 7 est victime de violences dans le sport.
- Numérique :
- En 2022, 31 % des parents déclarent que leur enfant a été au moins une fois victime de cyber-violence au cours de sa vie numérique.
Les missions de l’association
Créée en 1956, par Simone Chalon, l’association Enfance Majuscule lutte pour :
- les droits de l’enfants ;
- la protection de l’enfance ;
- la prévention en matière de violence et maltraitance ;
- la bientraitance et la résilience des enfants.
Aujourd’hui, c’est Patricia Chalon -la fille de la fondatrice- qui en est présidente et qui continue à mobiliser les pouvoirs publics pour défendre les enfants. C’est en partie grâce en partie au travail mené par l’association, que le 15 avril 2021, le Parlement a adopté la loi renforçant la protection des mineurs contre les violences sexuelles en fixant un seuil de consentement à 15 ans et à 18 ans en cas d’inceste.
Enfance Majuscule a également rejoint en 2020 le programme « la Grande Cause, comment protéger les enfants contre toutes les formes de violences » avec la fondation Make.org.
10 actions ont été menées ou sont encore en cours, telles que :
- Clépsy: un projet pédopsychiatrique numérique né en plein contexte de Covid, pour aider parents et enfants à mieux appréhender leurs troubles
- Premières fois: un dispositif en ligne de sensibilisation et de lutte contre les violences infantiles à destination des 10-14 ans, offrant ressources et espaces de discussions pour les jeunes adolescents en difficulté ;
- Tu dis, tu stoppes: une série de petits clips animés pour sensibiliser les 6-8 ans autour de toutes les formes de violences qu’ils peuvent subir ;
- L’Application 3018: apportant conseil et assistance face aux situations de cyberharcèlements et diffusions de contenus non désirés sur les réseaux ; L’Application 3018, apportant conseil et assistance face aux situations de cyberharcèlements et diffusions de contenus non désirés sur les réseaux.
La 12e édition de remise des prix
Le Prix Média Enfance Majuscule est destiné à récompenser des émissions de télévision qui, par leur qualité et leur contenu, ont cherché à améliorer l’information et la sensibilisation du public dans les domaines soutenus par l’association.
Cette année, c’est le jeudi 6 juin 2024 que s’est tenue la cérémonie de remise de Prix Média Enfance Majuscule qui a été animée par le docteur Michel Cymes, parrain de l’association depuis 20 ans, Patricia Chalon, Présidente d’Enfance Majuscule, et commentée par le Professeur Bernard Golse, pédopsychiatre.
Le jury qui était composé de professionnels du terrain psycho-social et des spécialistes des médias a récompensé 7 projets :
- l’émission T’es au topprésenté par Théo Curin ;
- le film Le colosse aux pieds d’argile avec Éric Cantona;
- 3 documentaires tournés en France : Ne le dis à personne, leur combat contre l’inceste ; Un silence si bruyant ; Foot et violences sexuelles : la bombe à retardement ;
- 2 documentaires tournés à l’étranger : Éclats d’enfance ; Les enfants de Las Brisas.
Pour aider les petites victimes, il faut éduquer les adultes et expliquer aux enfants qu’ils n’ont pas à subir de maltraitances et que différents organismes en plus du numéro 119 sont là pour les écouter et les aider à parler.
Emma Devanlay
Anne Vaneson-Bigorgne