UNESCO / Respectez votre promesse d’aide à l’éducation des enfants d’Afrique

Alors que les responsables politiques de toute l’Afrique se préparent pour le Sommet de l’éducation organisé en marge de la Coupe du monde le 11 juillet à Pretoria, l’UNESCO avertit que l’insuffisance de l’aide menace d’entraver les actions entreprises pour scolariser les 32 millions d’enfants africains actuellement exclus de l’école.

Le Sommet de l’éducation, qui a été convoqué par le Président sud-africain Jacob Zuma, constitue le point d’orgue de l’opération « Un but : éducation pour tous » et des efforts de la FIFA pour faire de la crise de l’éducation en Afrique une priorité des initiatives internationales. Cette crise entrave la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et les progrès dans des domaines tels que la santé publique.

« L’éducation est le plus puissante antidote contre la pauvreté en Afrique », déclare la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. « Les responsables doivent saisir cette occasion d’apporter leur soutien total aux enfants africains en leur fournissant une éducation de qualité. »

Le Sommet en Afrique du Sud a lieu à un moment où l’aide internationale pour l’éducation affiche un recul inquiétant. Le Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous de l’UNESCO analyse comme suit les données les plus récentes de l’OCDE sur l’aide :

Les niveaux d’aide à l’éducation de base en Afrique subsaharienne sont passés de 1,72 milliard de dollars en 2007 à 1,65 milliard de dollars en 2008 ;
En considérant la hausse des inscriptions en primaire, l’aide par élève a diminué de 7%.
L’UNESCO souligne que les niveaux d’aide actuels sont incompatibles avec l’engagement pris par les donateurs il y a dix ans lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar, au Sénégal. Les gouvernements qui s’étaient engagés à atteindre l’Education pour tous d’ici 2015 avaient promis qu’aucune stratégie nationale ne se verrait contrariée par le manque de ressources. Le Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous de l’UNESCO estime qu’environ 11 milliards de dollars annuels sont nécessaires pour tenir cette promesse dans les pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne, un montant bien supérieur aux 2 milliards de dollars dépensés en 2008.

« Les donateurs doivent réunir davantage de fonds », affirme le Directeur du Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous, Kevin Watkins qui ajoute qu’ils « doivent agir rapidement. D’ici un cycle d’école primaire, la promesse faite aux enfants africains n’aura pas été tenue. »

Malgré l’ampleur du déficit de financement de l’éducation, de nombreux pays ont réalisé des progrès considérables en la matière depuis 2000. Au Bénin, en Ethiopie et en Tanzanie par exemple, les inscriptions en primaire et les constructions d’écoles ont fortement augmenté. En l’espace d’un cycle primaire, le Sénégal a atteint la parité garçons-filles dans les écoles. Si ces réussites sont à porter au crédit de l’engagement politique et de l’importance donnée à l’éducation dans les budgets nationaux, l’aide a également joué un rôle important en permettant aux gouvernements de réduire les frais de scolarité, de construire des salles de classe et de former des enseignants.

Malgré les progrès réalisés, l’Afrique subsaharienne reste confrontée à de grandes difficultés. Au rythme actuel, plus de 23 millions d’enfants ne seront toujours pas scolarisés d’ici 2015. Un peu plus d’un adulte sur trois ne sait ni lire ni écrire. En outre, l’Afrique est le continent le plus fortement marqué par les inégalités liées au sexe, à la langue et au lieu de vie.

« Les gouvernements de la région doivent agir davantage pour remédier à ces inégalités mais il est également essentiel d’accroître l’aide », commente Kevin Watkins. Celui-ci rappelle par ailleurs que le Rapport chiffre à 1,2 million le nombre d’enseignants supplémentaires nécessaires dans la région.

Les défis de l’éducation auxquels est confrontée l’Afrique subsaharienne sont semblables à ceux que doivent relever les pays pauvres du monde entier, qui ont besoin de toute urgence d’une augmentation de l’aide à l’éducation de base. Pourtant, en 2008, l’aide internationale à l’éducation fondamentale a stagné à 4,7 milliards de dollars. Seuls 2 milliards ont été affectés aux pays les plus pauvres, alors que ces derniers auraient besoin de 16 milliards de dollars annuels pour atteindre leurs objectifs d’éducation de base d’ici 2015.

« La Coupe du monde illustre l’énergie, l’esprit et l’espoir de l’Afrique, déclare Irina Bokova. Faisons en sorte qu’elle ait des répercussions tangibles et durables pour ses enfants. »

Source: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO)
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Publié le 10 juillet 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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