10 questions sur la nutrition infantile Dr Brigitte Nisolle-Taourel Pédiatre Neuilly-sur-Seine

1. Aujourd’hui, la France a le nombre de naissances le plus élevé de l’Union Européenne.
VRAI
En 2010, 833 854 naissances (dont 802 224 en France métropolitaine) ont été enregistrées en France (c’était le point le plus haut depuis la fin du baby-boom en 1974). Dans l’Union Européenne, seul le Royaume-Uni enregistre un nombre de naissance proche (807 000). Viennent ensuite l’Allemagne avec presque 678 000 naissances et l’Italie avec près de 562 000.1,2
En terme de taux de fertilité total3, en 2009, les irlandaises restaient les championnes de la natalité, avec en moyenne 2,07 enfants par femme. Les françaises étaient 2èmes avec 2,00 enfants par femme. Tous les autres pays de l’UE étaient en-dessous du seuil de « renouvellement » de leur population avec un gradient nord-sud : fertilité élevée dans les pays nordiques (proche du taux de renouvellement, >1,90), faible et avec une tendance à la baisse du côté de l’Allemagne et de la Méditerranée (de 1,32 à 1,52).

2. En France, 60% des mères allaitent après 6 mois.
FAUX
En France, en 2007 (données validées les plus récentes), la prévalence de l’allaitement maternel était de 66,3 % à 8 jours et de 22,9 % à 6 mois (allaitement exclusif et mixte)4. La reprise du travail est souvent un obstacle à la pérennité de l’allaitement maternel, même si certaines mamans réussissent à poursuivre un allaitement mixte.

3. La réglementation des aliments de l’enfance définit des règles strictes afin que les produits soient parfaitement sains et adaptés aux besoins nutritionnels spécifiques des bébés jusqu’à 3 ans.
VRAI
Les aliments de l’enfance sont soumis à une réglementation stricte se basant majoritairement sur deux points5:
– une sécurité et une qualité accrues pour tenir compte de la fragilité du petit enfant,
– une composition adaptée aux besoins nutritionnels spécifiques du petit enfant jusqu’à 3 ans : les aliments infantiles couvrent les besoins nutritionnels du petit enfant en lui apportant la juste dose en glucides, protéines, lipides, minéraux et vitamines.
De plus, l’emploi de conservateurs, colorants et édulcorants est interdit.

1 http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF02215
2 http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000436391
3 http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/product_details/dataset?p_product_code=TSDDE220
4 www.drees.sante.gouv.fr/ Les certificats de santé de l’enfant au 9ème mois (CS9). Validités 2006 et 2007. Juin 2010.
5 SFAE : http://www.syndicatdesalimentsdelenfance.com/qui-sommes-nous

4. Avant d’être commercialisé, un lait/une préparation infantile doit obligatoirement avoir fait l’objet d’une étude clinique.
FAUX
Toutes les préparations pour nourrissons et les préparations de suite présentes sur le marché doivent répondre à des critères de composition, conformément à la réglementation. Mais des études cliniques ne sont pas réalisées de manière systématique.
Elles permettent néanmoins de s’assurer que certains critères, propres à la préparation étudiée, sont satisfaits (tels que l’incidence de la formule sur la croissance du bébé, la bonne acceptabilité ou la bonne digestibilité de la formule).
Elles apportent, de plus, une crédibilité scientifique au produit étudié.

5. Entre 6 mois et 3 ans, la consommation de lait infantile doit être en moyenne de 250 ml/j.
FAUX
La consommation de laitages devra représenter en moyenne entre 500 et 600 ml par jour.
Il est par ailleurs important d’utiliser une préparation infantile jusqu’à 3 ans, beaucoup plus adaptée aux besoins nutritionnels d’un enfant de cet âge, en raison de son apport en fer et en acides gras essentiels, que le lait de vache ordinaire.6,7

6. Les laits infantiles sont principalement issus du lait de vache.
VRAI
Le lait de vache et ses composants sont les constituants de base de la majorité des formules infantiles. Elles subissent cependant des modifications importantes : réduction et amélioration de l’apport protéique, modification de l’apport glucidique (sucres), optimisation de l’apport lipidique, supplémentation en vitamines et minéraux pour obtenir des formules conformes aux besoins des nourrissons et être au plus proche du lait maternel.

6PNNS : http://www.sante.gouv.fr/programme-national-nutrition-sante-2006-2010.html
7 Guide de nutrition de la naissance à 3 ans. INPES, Déc. 2005.

7. Le lactose est utilisé dans les préparations infantiles pour son
intérêt nutritionnel.
VRAI
Le lactose, principal sucre du lait maternel, est un composant très intéressant.
Son effet bifidogène contribue à la bonne qualité de la flore digestive. Par ailleurs, il permet d’améliorer le transit intestinal.

8. Il existe des préparations infantiles à base de protéines de soja.
VRAI
Il existe sur le marché des préparations infantiles à base de protéines de soja.
Cependant, ces préparations infantiles contiennent des phyto-oestrogènes.
Par principe de précaution, l’ANSES (anciennement appelée AFSSA) recommande d’éviter ces préparations chez les enfants de moins de 3 ans.8

9. Les jus végétaux, le lait de chèvre et de brebis sont bien adaptés pour l’alimentation des nourrissons et enfants en bas âge.
FAUX
Les jus végétaux comme par exemple les « laits » de châtaignes ou d’amandes ne sont pas adaptés aux besoins nutritionnels spécifiques des enfants de moins de 3 ans. Les jus végétaux sont souvent présentés sous le terme abusif de « lait ». La composition de ces jus révélant d’emblée leurs points faibles9:
– grande pauvreté en calcium, voire déficit total,
– grande pauvreté en minéraux, acides gras essentiels et fer,
– moindre richesse en protéines
– faiblesse d’apport en calories
De même, le lait de chèvre expose l’enfant à des carences en fer, en vitamines A, C, D, B9 et B12. Il contient aussi trop de protéines.
Le lait de brebis est beaucoup trop gras et riche en protéines. Il est d’autre part souvent peu apprécié des bébés9.
La composition nutritionnelle des laits infantiles est strictement encadrée par une réglementation spécifique, ce qui n’est pas le cas des jus végétaux et autres laits fantaisistes. Ces derniers ne répondent pas aux besoins nutritionnels spécifiques des bébés.

8 Afssa. Vous et les phyto-estrogènes. Juillet 2005.
9 Extrait du communiqué de presse du Syndicat français des aliments de l’enfance SFAE – juin 2011

10. Depuis peu, il existe sur le marché des produits à base de protéines de riz.
VRAI
Il existe des préparations infantiles à base de protéines de riz et sans lactose, vendues exclusivement en pharmacie, conformes à la réglementation en vigueur. Elles répondent à des besoins spécifiques et sont indiquées, pour la plupart, en cas d’allergie aux protéines de lait de vache (APLV).
Pour les bébés en bonne santé, il existe maintenant une formule à base de protéines de riz et avec du lactose.

Publié le 28 juin 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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