Tout savoir sur l’incontinence urinaire chez les femmes

Bien qu’environ 35 femmes souffrent d’incontinence urinaire, seules 20 consultent un médecin. Les spécialistes de la ménopause expliquent que c’est principalement à cause de la honte. C’est d’ailleurs le premier ennemi de la maladie, car l’impact psychologique conduit à ne pas en parler, ce qui altère non seulement la qualité de la vie personnelle, mais aussi les relations familiales, sexuelles et la relation de couple.

Qu’est-ce que l’incontinence urinaire ?

Mouiller ses sous-vêtements avec de l’urine sans s’en apercevoir, en libérer une quantité minime quand on éternue ou avoir une envie incontrôlable d’aller aux toilettes sans y arriver est des situations auxquelles il faut être attentif. En effet, elles permettent de constater l’existence d’une incontinence urinaire (IU). Un état qui n’est pas une maladie en soi, mais le reflet d’autres changements qui se produisent dans le corps. Par conséquent, il faudra le prendre comme un signe d’avertissement et éviter d’attendre que ces fuites urinaires inconfortables passent d’un état léger à un état grave, altérant davantage la qualité de vie et parfois la santé.

Les naissances et la ménopause : quel impact sur l’IU ?

Les femmes sont sans aucun doute les plus susceptibles de souffrir de l’incontinence, car elles doivent faire face à diverses situations comme les naissances et la ménopause. Des études montrent que plus de 90 % des femmes ayant déjà eu deux accouchements ont un certain degré d’infection urinaire. Et si on ajoute le surpoids et le manque d’exercices pour maintenir le plancher pelvien pendant la grossesse et les accouchements par voie basse ou encore les bébés de grande taille, ce chiffre peut atteindre 98 %.

Certains spécialistes de la ménopause ajoutent que plus de 50 infections urinaires sont détectées pendant cette phase. Un chiffre très significatif si l’on considère qu’une femme avec une espérance de vie de 83 ans devra vivre la ménopause pendant plus de 30 ans. Le manque d’œstrogènes est associé à une modification de la musculature pelvienne et de la vessie ainsi que du vagin, modifiant également le pH. Ainsi, les gynécologues doivent souvent proposer une thérapie hormonale qui permette aux femmes de maintenir leur vie habituelle.

Cependant, ni la naissance ni la ménopause ne sont les principaux facteurs de développement et d’aggravation de l’incontinence. Il s’agit en réalité d’un facteur social qui se termine souvent par un rendez-vous médical tardif et donc un traitement qui aurait dû commencer dès l’apparition de l’affection. Tout cela, à cause de la honte ! Bien qu’environ 35 femmes souffrent de pertes urinaires, seules 20 d’entre elles les consultent.

Les spécialistes ajoutent que ces femmes altèrent leur qualité de vie, mais pas seulement, elles dégradent aussi la vie sexuelle. Certains patients urinent au moment de l’orgasme, ce qui génère un désarroi avec leur partenaire, on parle principalement de femmes de 45 ou 50 ans. Par conséquent, la honte de dire ce qui leur arrive a un impact psychologique énorme.

Causes de l’incontinence urinaire

L’incontinence urinaire ne répond pas à un certain schéma et ne représente en rien un signe de vieillesse. Elle peut survenir à tout moment de la vie. Elle apparaît comme une conséquence ou un début de certaines maladies et souvent causée par l’utilisation de certains médicaments ou par des infections urinaires. En cas de grossesse, par exemple, cette dernière peut se produire en étant incluse asymptomatique, de sorte qu’un test pour en détecter la cause est essentiel.

Les autres symptômes qui ne peuvent pas passer inaperçus sont, entre autres, l’incapacité d’uriner, les odeurs associées à une vessie pleine ou lors de l’évacuation, la faiblesse progressive du jet urinaire et le besoin accru d’aller aux toilettes.

L’incontinence est également classée en fonction du trouble. L’urgence fait référence à l’incapacité de retenir l’urine suffisamment longtemps pour atteindre les toilettes. Elle est fréquente chez les personnes atteintes de diabète, d’accident vasculaire cérébral, de démence, de maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques. Le type de manifestation le plus courant c’est le stress. Il est associé à des fuites d’urine lors d’exercices physiques, de toux, d’éternuements, de rires, de soulèvement d’objets lourds ou de mouvements qui exercent une pression sur la vessie. Le trouble fonctionnel indique par ailleurs que le patient a un système urinaire normal, mais ne peut l’utiliser correctement. Pour finir, il y a également l’incontinence par surcharge notamment lorsque la quantité d’urine lors du déversement dépasse la capacité de stockage de la vessie.

Quels sont les traitements possibles ?

Chaque cas est unique et particulier, c’est pourquoi les examens, l’évaluation médicale et la consultation en temps sont essentiels au traitement. Tout d’abord, il faut évaluer cliniquement le patient pour savoir s’il y a un prolapsus. Les muscles de la vessie et de l’urètre sont également analysés grâce à une étude urodynamique et en d’autres occasions, un urologue effectue une cystoscopie, procédure permettant de voir l’intérieur de l’urètre et de la vessie à travers une minuscule caméra.

Le traitement correspondant sera ensuite déterminé en fonction des résultats de l’examen. Il peut s’agir de simples changements de comportement, comme la modification de l’heure de prise de certains médicaments ou la réduction de consommation de liquides dans les heures précédant le repos. Il peut également porter sur le fait de commencer à utiliser des produits pour l’absorption de l’urine (patchs ou couches) qui permet de poursuivre le déroulement normal du quotidien. En d’autres cas, il est possible d’utiliser l’électrostimulation des muscles périnéaux, les médicaments ou les opérations chirurgicales.

Aujourd’hui, le marché national offre une large gamme de produits conçus pour couvrir tous les besoins en fonction du degré d’incontinence. Vous pouvez trouver des serviettes, des patchs, des protections et des draps pour les degrés légers et même des sous-vêtements jetables ou des couches pour les degrés plus avancés. Ces articles sont fabriqués avec des housses souples qui protègent la peau tout en la gardant sèche, du gel absorbant qui gélifie les fluides, des rubans adhésifs amovibles, un neutralisant d’odeurs, des barrières anti-pertes et parfois, des indicateurs d’humidité.

Les experts expliquent qu’en général, il n’y a pas de traitement définitif pour soigner ces pertes involontaires. Dans le passé, les traitements utilisés avaient de mauvais résultats et au bout de 5 ans, entre 20 et 40 patients pouvaient faire une rechute. Avec les méthodes actuelles, on peut dire qu’après 7 ans, les patients qui reviennent consulter ne représentent plus qu’entre 10 et 15 %.

Laisser la honte de côté est certainement la première étape dans la lutte contre l’incontinence urinaire. C’est pourquoi les spécialistes insistent sur le fait qu’il faut faire totalement confiance au gynécologue, puisqu’il est le médecin et dans 90 % des cas, il se charge du diagnostic, du suivi et de la prescription d’un traitement efficace pour aider la femme et lui offrir une meilleure qualité de vie. Il peut par ailleurs vous orienter vers des séances de rééducation notamment pour muscler le périnée et la pression du sphincter ou encore des exercices à réaliser régulièrement. Un gynécologue pourra également vous conseiller sur les bons gestes à adopter afin d’éviter les pertes involontaires.

Publié le 9 décembre 2020 par Anne Vaneson-Bigorgne

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