Rien ne remplace l’allaitement, mais, selon les experts, le lait maternisé doit contenir du DHA oméga-3 et de l’AA oméga-6

Le développement de l’œil et du cerveau chez le nourrisson est influencé par l’apport alimentaire en DHA oméga-3 et en AA oméga-6 au cours de la grossesse, de l’allaitement et de la petite enfance.

De nouvelles recommandations publiées dans le Journal of Perinatal Medicine soulignent l’importance d’une prise alimentaire adéquate de DHA oméga-3 et d’AA oméga-6 au cours de la grossesse, de l’allaitement et de la petite enfance pour le développement du cerveau et de la vision du nourrisson. Ces recommandations de prise alimentaire de DHA et d’AA au cours de la petite enfance ont été élaborées par un panel d’experts de la santé de l’enfant issus de 11 pays et ont été entérinées par la World Association of Perinatal Medicine, la Child Health Foundation et la Early Nutrition Foundation.

Dans ces recommandations, l’équipe d’experts souligne que l’allaitement constitue la méthode favorite d’alimentation, puisque l’on trouve le DHA et l’AA dans le lait maternel. Toutefois, lorsque la mère n’est pas en mesure d’allaiter ou choisit de ne pas allaiter, le lait maternisé doit comporter du DHA au taux recommandé situé entre 0,2 % et 0,5 % des acides gras, et la quantité d’AA doit être au moins égale au taux de DHA. Les experts notent également que le rajout d’au moins 0,2 % de DHA et d’AA est nécessaire pour obtenir des avantages en termes de développement fonctionnel.

« Au cours de la dernière décennie, plusieurs études et recherches ont souligné l’importance du DHA oméga-3 et de l’AA oméga-6 pour le développement du nourrisson », a déclaré Alexandre Lapillonne, professeur de pédiatrie de l’Université Descartes à Paris. « Il est par conséquent vital que les femmes enceintes et les mères allaitantes consomment des quantités adéquates de DHA et, si elles font appel au lait maternisé, qu’elles donnent à leur nourrisson une formule contenant du DHA et de l’AA aux taux recommandés. »

Concernant le DHA oméga-3 et l’AA oméga-6
L’acide docosahéxaénoïque ou DHA est un acide gras oméga-3 polyinsaturé à longue chaîne, une « bonne graisse » retrouvée dans tout l’organisme. Il s’agit d’une substance adipeuse structurelle majeure du cerveau et de la rétine de l’œil, représentant jusqu’à 97% des graisses oméga-3 de la rétine. C’est également un composant clé du cœur.
Des études ont montré que le DHA oméga-3 est important pour le développement du cerveau, de l’œil et du système nerveux du nourrisson, et s’est avéré favoriser la bonne santé du cœur à long terme. Il est important tout au long de la grossesse, mais en particulier au cours du troisième trimestre durant lequel a lieu une croissance importante du cerveau.
L’acide arachidonique ou AA est un acide gras oméga-6 à longue chaîne, une autre « bonne
graisse ». Il s’agit de l’oméga-6 principal dans le cerveau, représentant environ 48% des graisses oméga-6. Comme le DHA, l’AA oméga-6 est important pour le développement adéquat du cerveau du nourrisson. Il constitue également un précurseur d’un groupe de substances semblables à des hormones appelées eicosanoïdes, lesquelles jouent un rôle dans l’immunité, la coagulation sanguine et d’autres fonctions vitales de l’organisme.
Les nourrissons dont les mères prennent un complément en DHA au cours de la grossesse et de l’allaitement, ou qui reçoivent du lait maternisé enrichi en DHA et en AA, disposent de taux significativement améliorés de ces substances nutritives.1 Une croissance majeure du cerveau survient au cours de la grossesse et tout au long des premières années de la vie de l’enfant. Durant ces périodes, l’enfant a les plus grands besoins en DHA oméga-3 et en AA oméga-6.

Le DHA et l’AA dans l’alimentation
La principale source alimentaire du DHA se trouve dans les poissons gras. L’AA est retrouvé dans des aliments tels que la viande, les œufs et le lait. Alors que la majorité des femmes consomment typiquement suffisamment d’AA dans leur alimentation, celles qui suivent un mode alimentaire occidental typique encourent le risque que leurs réserves de DHA soient faibles. Ceci pourrait être dû au fait que les poissons gras ne constituent pas une nourriture de base du régime occidental typique.
En outre, des panels d’experts ont recommandé aux femmes enceintes et allaitantes de limiter leur consommation de poissons en raison de taux potentiellement élevés de toxines telles que le mercure.

La quantité d’acides gras essentiels fournie au nourrisson à travers la prise maternelle durant la grossesse et / ou l’allaitement, et à travers un lait maternisé enrichi, est importante. Les bébés ne peuvent pas fabriquer eux-mêmes ces graisses essentielles. Il est par conséquent vital de les leur fournir via l’alimentation de la mère au cours de la grossesse et / ou de l’allaitement ou via un lait maternisé enrichi.

Les femmes enceintes et allaitantes peuvent garantir que leur bébé reçoive une quantité suffisante de DHA en consommant des aliments riches en DHA, y compris du poisson et des légumes. Les femmes peuvent respecter la prise recommandée de DHA au cours de la grossesse en consommant une à deux portions de poisson de mer par semaine. Une bonne alternative au poisson gras est de prendre un complément alimentaire d’origine végétale contenant du DHA, ou de consommer des aliments fortifiés en DHA d’origine végétale.

Les femmes qui ne sont pas en mesure d’allaiter ou qui font le choix de ne pas allaiter doivent rechercher un lait maternisé incluant les quantités recommandées de DHA et d’AA. Si les taux ne sont pas indiqués sur les étiquettes, les mères doivent consulter leur médecin traitant, leur pédiatre ou leur gynécologue.

Résumé des recommandations :
• Les auteurs soulignent l’importance d’une alimentation équilibrée chez les
femmes allaitantes, incluant une source régulière de DHA
• Les femmes enceintes doivent cibler une prise alimentaire de DHA d’au moins
200 mg par jour (équivalente à deux portions de poisson de mer gras par
semaine)
• Si du lait maternel n’est pas disponible pour l’enfant, les indications actuelles
recommandent le rajout de DHA et d’AA au lait maternisé
• Le DHA rajouté doit constituer entre 0,2 % et 0,5 % des acides gras, [notant que 0,2 % est le taux minimum nécessaire pour observer des avantages en termes de développement fonctionnel]
• Le lait maternisé doit être enrichi en AA en quantités au moins égales aux
quantités de DHA
• L’EPA, un autre acide gras oméga-3 doit être en quantité inférieure à la quantité
de DHA
• La fourniture alimentaire de DHA et d’AA doit se poursuivre au cours du second
semestre de la vie, mais les experts ne disposent pas d’informations suffisantes
pour recommander des quantités précises

Source : Ketchum au nom de DHABaby.com
Publié le 10 mars 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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