Qu’est ce qu’une fille attend de sa mère ?

UNE QUESTION UNIVERSELLE, TOUCHANT TOUTES LES FEMMES

Malvine Zalcberg, psychanalyste reconnue, explore depuis de longues années les mécanismes de la relation mère-fille.
Travaillant à partir d’observations faite auprès des patientes dans son cabinet privé et en tant que chef du Département de thérapie de Famille du Service de Psychiatrie de l’Université de l’État de Rio de Janeiro, elle a decelé des différentes typologies de comportements spécifiques des relations mère et fille qui nous aident à mieux comprendre comment, par des rouages psychiques particuliers, se construit ce lien si puissant.

N’A-T-ON DEJA PAS TOUT DIT SUR LA QUESTION?

Non. D’abord, parce que l’enjeu est de taille : « on ne naît pas femme, on le devient » (Simone de Beauvoir) et de cette relation de la fille avec sa mère dépend en grande partie sa future vie de femme et l’établissement de cette identité féminine.
Deuxièmement, parce qu’il y a autant de façons de devenir femme qu’il a de femmes : c’est pourquoi chaque femme est unique et singulière.

QUEL EST LE RÔLE D’UNE MÈRE DANS LA CRÉATION DE L’IDENTITÉ FÉMININE DE SA FILLE?

Depuis toute petite la fille observe sa mère. Elle veut savoir comment celle-ci a résolu la question qui préoccupe toutes les femmes (même celles en devenir !), qui est la création d’une identité féminine, dont les marques référentielles ne sont pas aussi définies que celles de l’homme. Mais la mère est dans l’impossibilité de transmettre à sa fille une définition claire de ce que serait une femme car une telle définition n’existe pas. Tout ce qu’elle peut transmettre — et c’est déjà primordial, car la future vie de femme
de l’enfant en dépend c’est le fait qu’elle n’ait pas renoncé à cultiver son côté féminin.

COMMENT LE POUVOIR D’UNE MÈRE SUR SA FILLE PEUT ÊTRE DÉVASTATEUR ?

Lorsqu’à l’adolescence la fille veut prendre son envol, il arrive que la mère (surtout si elle ne s’est pas détachée véritablement de sa propre mère, d’où l’aspect cyclique de cette relation au long des générations), ne puisse pas lâcher prise.

OU, AU CONTRAIRE, LUI PERMETTRE DE S’ÉPANOUIR

Elle justifiera son comportement en disant que «c’est trop tôt ».
Pour certaines, cela sera toujours trop tôt et pourra même durer toute une vie qui sera, dès lors, faite de relations troubles (et probablement pas uniquement avec la mère).

NI TROP PROCHE NI TROP ÉLOIGNÉE, COMMENT S’EN SORTIR…

Pour schématiser, les filles ne réussissaient pas à rester proches de leurs mères sans mésententes, mais toute tentative d’éloignement se soldait par des échecs, car elles ne réussissaient pas non plus à s’en distancer.
À la fille s’offrent plusieurs issues : essayer d’imposer une séparation entre leurs corps et leurs destins ; baisser les bras et s’en accommoder ; ou encore, en ultime instance, couper totalement les ponts, rompre toute relation avec la mère.
Toutes ses issues douloureuses pourraient être évitées si les femmes décelaient les fils complexes qui peuvent la maintenir prisonnière du corps et du désir de la mère et l’empêchent parfois d’accéder à ses propres corps et désir. Les solutions pour que cette union ne se transforme ni en prison, ni en relation pénible – ni en un désistement de la fille à devenir elle-même deviendraient alors d’autant plus faciles.


paru aux Editions Odile Jacob 2010 – 22 €

AU SUJET DE MALVINE ZALCBERG

Malvine Zalcberg est psychologue, psychanalyste et docteur en psychanalyse. Elle vit entre la France et le Brésil où elle est également professeur adjoint à l’institut de psychologie de l’Université de l’Etat de Rio de Janeiro.
Convaincue par la nécessité de vulgarisation des connaissances, elle est très connue des médias brésiliens pour ses interventions franches et pointues, où elle aborde ces questions d’une manière novatrice, à la fois globale et accessible.

Donnant de nombreuses conférences à travers le monde, elle est l’auteure de best sellers destinées au grand public et aux professionnels, dont le premier à être publié en France, Qu’est- ce qu’une fille attend de sa mère? (Editions O. Jacob, préface d’Aldo Naouri), démêle les fils complexes qui tissent cette relation et apporte des réponses claires à toutes les femmes en quête de leur identité féminine.

Publié le 16 janvier 2011 par Anne Vaneson-Bigorgne

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