Prématuré et retour à la maison : les conseils des infirmière​s puéricultr​ices (1/2)

Le retour à la maison avec un bébé prématuré peut paraître inquiétant pour des parents qui se posent beaucoup de questions : sommes-nous réellement prêts ? Sommes-nous capables d’assurer le suivi à la maison ?

Madeleine Collombier, puéricultrice membre de l’Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et desEtudiants et cadre supérieur de santé, ainsi que Maud Godillot, puéricultrice membre de l’Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants reviennent sur les fondamentaux pour rassurer et conseiller les parents soucieux.

Pour anticiper le retour à la maison sans stress

Après la naissance d’un bébé prématuré, il est difficile pour les parents de devoir rentrer à la maison et laisser leur nouveau-né à l’hôpital pour qu’il bénéficie des soins nécessaires pour son bon développement. Alors, lorsque le médecin annonce aux parents qu’ils peuvent désormais rentrer à la maison avec bébé cela représente beaucoup d’émotions, à la fois un soulagement mais également une grande inquiétude. “Si les médecins acceptent le retour à domicile du bébé, c’est parce qu’il est autonome sur les plans cardio-respiratoire et alimentaire et qu’il parvient à maintenir sa température corporelle. Le bébé est à cet instant considéré comme un bébé né à terme avec une santé plus fragile. Il est prêt à affronter et découvrir le monde extérieur”, rassure Maud Godillot. Avant le retour à la maison, il convient de prévenir un professionnel de santé. Pour cela, les parents doivent prendre contact avec une puéricultrice de PMI pour avoir un interlocuteur en cas de besoin. De plus, les parents doivent choisir un pédiatre et prendre contact avec lui pour qu’il suive le bébé dans son bon développement. “Le retour à la maison peut, par la suite, se faire sans inquiétude !”, insiste Maud Godillot.

Il existe, néanmoins, des cas particuliers où le bébé prématuré sort d’un environnement hospitalier en étant oxygéné par exemple. “Un bébé prématuré ne peut pas rester trop longtemps hospitalisé, il a besoin de retrouver rapidement un environnement familial”, explique-t-elle. Dans ce cas, il y a un réel suivi par les professionnels de santé qui accompagnent les parents jusqu’à ce que le bébé soit autonome.

Un bébé presque comme les autres

Lorsque les parents emmènent leur bébé au sein du cocon familial, ils doivent avant tout faire preuve de patience. “Même si l’enfant a quelques mois, il a connu exclusivement un milieu médical. La maison représente donc un changement d’environnement important et les premières semaines peuvent être difficiles”, souligne Maud Godillot. Les parents doivent refaire connaissance avec leur nouveau-né même s’ils étaient tous les jours à l’hôpital près de lui. “Ils ne doivent pas s’inquiéter s’il pleure beaucoup. Le bébé doit trouver ses marques”, poursuit-elle. Un peu plus qu’un bébé né à terme, un bébé prématuré a
besoin de beaucoup d’attention, d’affection et de tendresse de la part de ses parents tout en ayant un environnement normal pour qu’il puisse se développer. Il est essentiel de le considérer comme un enfant né à terme tout en sachant qu’il est plus fragile et qu’il a plus de risques infectieux et respiratoires. Les parents doivent avoir prévu un espace à lui, un endroit calme pour dormir. La température de la chambre doit avoisiner les 19°C. La chambre doit être aérée régulièrement, lorsque le bébé est hors de la pièce.

Le bébé prématuré, en plus du suivi standard par son pédiatre, aura un suivi spécifique par le(s) pédiatre(s) du service de néonatologie de l’hôpital afin de suivre son développement neuro-moteur, jusqu’à, en moyenne, l’âge de 6 ans.

Le rythme du sommeil jour-nuit, d’un bébé prématuré peut prendre du temps pour s’installer. Il faut donc lui laisser le temps de s’acclimater à son nouvel environnement. “A l’hôpital les bébés prématurés reçoivent des soins même la nuit, si besoin, notamment pour les nourrir très régulièrement. Ainsi, ils ont acquis un rythme de veille et de sommeil qu’il va falloir progressivement changer pour amener son enfant à dormir principalement la nuit”, explique Madeleine Collombier. Ils peuvent donc les premières semaines avoir des difficultés pour s’endormir. En effet, “ils ont eu l’habitude d’avoir des nuisances sonores telles que les alarmes des scopes et de la lumière en milieu hospitalier. Si le bébé a des difficultés à s’endormir, les parents peuvent installer dans sa chambre une musique de fond et une veilleuse pour le rassurer”, poursuit Maud Godillot. Un bébé prématuré a besoin de beaucoup de sommeil et se réveillera néanmoins beaucoup avant de trouver son rythme.
Madeleine Collombier conseille “de coucher le bébé sur le dos, à plat sur le matelas, sans oreiller ni couette. L’enfant peut être mis dans une turbulette ou un surpyjama”.

Publié le 17 juin 2013 par Anne Vaneson-Bigorgne

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