Pour la première fois, les Français s’expriment sur la prématurité :

Les 2/3 se déclarent inquiets par la prématurité et ses conséquences pour la santé et le développement de l’enfant.

Pour la première fois, les Français ont été interrogés sur ce qu’ils savent et pensent de la prématurité. A la demande de la Fondation de coopération scientifique PremUp, l’institut CSA a réalisé un sondage qui montre que leurs préoccupations et leurs inquiétudes sont directement liées à leur proximité personnelle avec ce phénomène mais qu’ils ont une connaissance limitée des facteurs pouvant déclencher une naissance prématurée, et en particulier des pathologies de la grossesse.

Les naissances prématurées sont en augmentation de 15 % depuis 10 ans. La prématurité frappe chaque année plusieurs dizaines de milliers de familles : 50.000 bébés prématurés voient le jour chaque année1, ce qui représente un peu plus de 6 % des naissances. Parmi eux 15 000 naissent avant 7 mois de grossesse. Sur ces 15.000 grands prématurés, 2 250 (15 %) décèdent. À 5 ans, 1 500 (10 %) présentent une déficience motrice et 1 800 (12 %) montrent des déficiences intellectuelles, avec des retards importants. De 20 à 40 % des grands prématurés souffrent de séquelles plus modérées, liées à des déficits neurosensoriels, comportementaux et respiratoires.


photos Philippe Voisin, copyright PremUp

Une femme sur deux en âge d’avoir un enfant se sent concernée par la prématurité.
Plus on est susceptible d’être touché personnellement par la prématurité, plus on se sent concerné(e). Dans l’ensemble, 41% des Français se déclarent tout à fait ou plutôt concernés par cette problématique.

Les 2/3 des Français estiment que la prématurité a des conséquences sur la santé et le développement de l’enfant.

Si la majorité de la population ne voit pas la prématurité comme une question majeure de santé publique, les 2/3 des Français (les femmes surtout) se déclarent inquiet(e)s à l’idée qu’une naissance prématurée pourrait les toucher directement, eux ou l’un de leurs proches.
Les jeunes générations sont moins inquiètes que les aînés.

Les Français méconnaissent les facteurs de risque de la prématurité.
Si 61 % de la population anticipent assez bien les conséquences défavorables de la prématurité, les Français n’ont pas une conscience très nette des véritables facteurs de risque d’un accouchement prématuré. Ils placent en tête le tabac et l’alcool et la pénibilité des certains métiers pour les femmes enceintes, et en troisième position (64 % d’entre eux), les dangers d’une grossesse tardive après 40 ans. Les grossesses multiples n’apparaissent comme un facteur de risque important que pour 51 % des Français : 64 % des femmes et 35 % seulement des hommes. Enfin 40% des Français associent prématurité et grossesse difficile (38% des hommes et 41% des femmes). Cette corrélation leur parait moins évidente.
Or la réalité est différente. Les phénomènes qui expliquent l’augmentation des accouchements avant terme sont effectivement les grossesses tardives mais aussi la fréquence des grossesses multiples (environ 13 000 naissances par an, avec près de la moitié des jumeaux ou triplés qui naissent prématurés) et les accouchements provoqués avant terme, pour protéger la santé de la mère et du bébé (35% des naissances prématurées).
Pour le docteur Danièle Evain-Brion, Directeur de Recherche Inserm et Directrice de la Fondation PremUp, « ce sondage confirme que si le grand public a bien conscience du risque que la prématurité constitue pour les femmes enceintes et du danger qu’elle représente pour leur bébé, la majorité des Français (en particulier les hommes et les jeunes) semble manquer de repères précis sur les facteurs susceptibles de provoquer une naissance avant terme. C’est à nous chercheurs et médecins spécialistes de la périnatalité, réunis au sein du réseau PremUp, et aux pouvoirs publics – pour qui la lutte contre la prématurité et ses séquelles est une priorité de tous les instants et une cause de santé publique- d’accélérer les connaissances dans ce domaine et de tenir le public informé de nos progrès. Seule l’approche multidisciplinaire et transversale que nous avons mise en place – qui va de la prévention, aux soins et jusqu’au suivi à long terme des enfants- va permettre de préserver la santé de la femme enceinte, de prévenir la prématurité et de protéger le bébé prématuré ».

Créée et reconnue d’utilité publique en septembre 2007, la Fondation PremUp rassemble tous les acteurs de recherche et de soins entourant la grossesse afin de préserver la santé de la femme enceinte, lutter contre l’accouchement prématuré et protéger l’enfant prématuré.
La Fondation a pour vocation de mieux comprendre et de prendre en charge la prématurité, en s’appuyant sur la coopération d’équipes de très haut niveau et sur une approche scientifique innovante.

www.premup.org

(1) Selon le rapport Euro-Péristat (décembre 2008), ce taux supérieur à 6 % place la France en 8ème position (sur 25 pays), au même rang que la Suède et la Slovaquie.

Source : Fondation PremUp

Publié le 18 octobre 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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