Pollution intérieure changez d’air

C’est LE sujet de la rentrée ! De nombreux acteurs de la société civile se préoccupent de la qualité de l’air intérieur. Nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espace clos et semi-clos (habitat, lieu de travail, école, commerces, transports, etc.) dont 14 heures à notre domicile.

Malgré les idées reçues, l’air intérieur est plus pollué que celui que nous respirons à l’extérieur : une étude de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur conduite en 2006 montrait qu’il était huit fois plus pollué ! Produits d’entretien, peintures, meubles, appareils de chauffage, animaux, bougies, tabac… les sources de pollution ne manquent pas. La respiration de ces polluants, parmi lesquels figurent en première position le formaldéhyde et le benzène (composé organique volatil – COV) peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne (odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau) jusqu’à l’aggravation ou le développement de pathologies comme les allergies respiratoires.

Parmi les mesures déjà prises par les pouvoirs diction de commercialiser des produits contenant certains COV en quantité supérieure à 1 micron gramme / m3. Mais aujourd’hui rien ne permet au consommateur d’identifier les matériaux les moins émissifs. La loi Grenelle du 1er août 2009, prévoit, dès janvier 2012, un étiquetage obligatoire des polluants émis par les produits de construction et de décoration utilisés pour les revêtements des murs, sols et plafonds. Dans cette optique, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), a établi la liste de 165 composés susceptibles d’être émis par ces produits et qui contribuent à la dégradation de la qualité de l’air intérieur. Elle devrait prochainement faire de même pour les produits d’entretien, encens et désodorisants.

Afin de mobiliser l’ensemble de la classe politique, l’UFC-Que choisir a évalué, avec leur accord, la qualité de l’air des logements de 35 parlementaires et de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Les résultats, publiés en septembre dernier dans le magazine de l’association, montrent que, en matière de qualité de l’air, ils ne sont pas mieux lotis que leurs concitoyens. En effet, 100 % des locaux analysés contiennent du formaldéhyde et du benzène. Au vu de ces résultats, qui corroborent les enquêtes conduites par le passé, l’UFC-Que choisir « demande aux législateurs, particulièrement à ceux qui ont participé à cette expérience, d’adopter les mesures qui s’imposent : évaluation des substances dans les conditions réelles d’utilisation, interdiction des molécules dangereuses, instauration d’un étiquetage draconien, incitation à installer dans tous les logements une ventilation à double flux ».

Le sujet dépasse largement la sphère privée et concerne également les espaces accueillant du public, comme les écoles. Le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, a dévoilé fin août les résultats de la première phase de la campagne pilote de surveillance de la qualité de l’air dans les écoles et les crèches engagée en septembre 2009 dans 160 établissements répartis sur 13 régions. Les conclusions de l’étude révèlent que la qualité de l’air est jugée bonne dans la plupart des établissements, mais que quelques situations nécessitent des diagnostics complémentaires et des mesures correctives ; environ 20 % des salles de classe semblent insuffisamment ventilées.

Si les fabricants doivent faire un effort dans la composition de leurs produits et les acteurs de la construction concevoir des bâtiments intégrant des systèmes de ventilation et un nombre d’ouvrants suffisant, chacun peut agir au quotidien afin d’assainir l’air de son logement.

Il faut tout d’abord prendre l’habitude d’aérer matin et soir, en hiver comme en été, les pièces. En cas d’insuffisance de ventilation, il est préférable de faire installer un système de ventilation et d’aération, comme une hotte aspirante, une ventilation mécanique contrôlée (VMC) ou un purificateur d’air. Il est préconisé également de bannir l’usage du tabac à l’intérieur du domicile, de faire entretenir régulièrement les appareils susceptibles d’émettre du monoxyde de carbone et de sélectionner des produits d’entretien, de jardinage et de bricolage portant l’Eco-label européen ou la marque NF Environnement.

CSC, Immeuble Atrium – 5, place des Vins de France – 75573 Paris Cedex 12 | E-mail : csc@cscnet.org | www.securiteconso.org

Publié le 8 novembre 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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