PARLER OU PAS AVEC SES ENFANTS DE L’ATTENTAT DE NICE ?

Quelle tristesse d’avoir pour la quatrième fois, en un peu plus d’un an, à traiter de ce sujet : faut-il parler à ses enfants des attentats et comment le faire ?

Sur le fond, l’article que j’ai écrit le 8 janvier 2015 après l’attentat perpétré chez Charlie Hebdo, que j’ai actualisé le 16 novembre 2016 et le 23 mars dernier restent d’actualité.

Les enfants sont sensibles à nos émotions, même tout petit. Ils comprennent que quelque chose ne va pas, ce sont des « éponges ». Les rassurer en les câlinant et en leur expliquant que vous avez de la peine peut suffire.

A partir de 3 ou 4 ans, ils entendent beaucoup de choses que nous ne soupçonnons pas toujours. Pour les « sécuriser », il est préférable de devancer ce qu’ils vont entendre à la télévision, à la radio, au centre aéré, dans la rue, en discutant avec d’autres personnes, en en parlant avec eux avec vos propres mots, pour que le discours tenu soit adapté à leur âge.

Avec des plus grands, être vigilant avec les mots employés reste important pour éviter la mauvaise compréhension des faits. Ils ont aussi besoin d’être rassurés, ils se posent des questions et les choses peuvent être confuses pour eux. C’est notre rôle de parents de leur rendre la lecture des événements la plus simple et claire possible.

En fonction de leur âge, pour certains d’entre nous, nous avons déjà dû leur expliquer avec des mots choisis des événements dramatiques tels que le 11 septembre 2001, le 21 avril 2002, les tueries de Toulouse et de Montauban les 11 et 15 mars 2012, les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, le magasin cacher), Bruxelles (le 22 mars dernier), Istambul (le 28 juin, il y moins d’un mois)… mais également de façon plus large tous les conflits politiques et/ou religieux qui sévissent dans le monde et qui donnent lieu à des exactions et à des images insoutenables auxquels ils sont susceptibles d’avoir accès malgré notre vigilance.

Depuis ce matin, il nous faut revenir sur ce que nos enfants ont entendu ou vu, et ce quel que soit leur âge. Nous nous dispenserions bien d’avoir à trouver les mots justes pour expliquer à nos bambins ce qu’il s’est passé, les émotions qui nous submergent, la peur qui nous envahit, pourquoi et comment de tels crimes peuvent être perpétrés… nous le faisons par devoir de parents.

Que nous ayons pris les devants ou que nous nous apprêtions à parler avec nos enfants, à répondre à leurs questions, employons des mots simples et adaptés à leur âge ce matin ou dans la journée. Au besoin, invitons-les à prendre le crayon pour dessiner leur perception. Aidons-les à verbaliser et/ou extérioriser leur ressenti par la parole ou par le dessin. Avec les plus grands, il est également possible d’aller plus loin, non pas forcément parce que le cœur nous en dit, mais parce que nous sommes nombreux à nous sentir orphelins de cette liberté de pensée si brutalement bafouée.

Dans la nuit du 14 au 15 juillet 2016, des adultes et des enfants sont morts écrasés et/ou sous les balles, d’autres ont été blessés, d’autres encore sont en état de choc… parce  qu’un camion dont le conducteur a foncé délibérément sur la foule présente au feu d’artifice sur la promenade des Anglais à Nice. Un attentat de plus perpétré pour la « seule » raison que le monde est en proie à des terroristes qui veulent faire tomber les gouvernement occidentaux, et peut-être aussi parce que ces personnes étaient libres, joyeuses en cette soirée de fête nationale. Elle n’ont eu le seul tort que de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment… Aujourd’hui encore de nombreuses personnes dans le monde entier payent un lourd, un trop tribu à l’obscurantisme, au fanatisme, à l’extrémisme, à l’intégrisme…

Passée l’émotion, nous reparlerons différemment avec nos enfants, nous leur expliquerons les conséquences de ces acte terroristes à chaque fois qu’une sortie sera annulée avec le centre aéré, la colonie de vacances, voire tout simplement avec leurs parents, dans les prochains jours / les prochaines semaines.

Nos enfants en bas âge feront peut-être des cauchemars de « vilains », de « méchants ». Notre rôle de parents est de les amener à s’exprimer, de les protéger autant que faire se peut et de les rassurer.

Ecoute, bienveillance, protection, respect, liberté, justice, tolérance… sont des mots qui me viennent spontanément à l’esprit.
Et pour continuer à rassurer nos bambins, après avoir discuté avec eux, reprenons nos « routines » pour que nos enfants ne sentent pas leur univers menacé : après le repas du soir, finir tendrement la journée avec nos petits par une histoire, des câlins, des bisous, doudou, le marchand de sable… pour que la vie reprenne ses droits et son cours, même si au fond de nous, nous nous disons un peu plus à chaque fois, que plus rien ne sera comme avant, surtout pour toutes les personnes cruellement affectées par la disparition d’un ou plusieurs proches.

Quelle connerie la barbarie !

Supports sur lesquels s’appuyer pour aller plus loin avec vos enfants

La presse a publié des éditions spéciales sur les précédents attentats pour tous les âges pour trouver les mots qui vous permettront de leur expliquer ce qu’on préférerait peut-être taire pour les protéger.

En parler en images

  • France 5 : Les Maternelles : émission spéciale le 17 novembre à 9 heures
  • Arte : Journal Junior
  • 1 jour 1 actu
  • Brainpop : site de vidéos pédagogiques pour tout expliquer aux enfants

En parler avec des mots

 

Publié le 15 juillet 2016 par Anne Vaneson-Bigorgne

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