PARLER DES ATTENTATS A NOS ENFANTS ?

Quelle tristesse d’avoir pour la troisième fois, en un peu plus d’un an, à traiter de ce sujet : faut-il parler à ses enfants des attentats et comment le faire ?

Sur le fond, l’article que j’ai écrit le 8 janvier 2015 après l’attentat perpétré chez Charlie Hebdo et celui que j’ai actualisé le 16 novembre 2016 restent d’actualité.

Les enfants sont sensibles à nos émotions, même tout petit. Ils comprennent que quelque chose ne va pas, ce sont des « éponges ». Les rassurer en les câlinant et en leur expliquant que vous avez de la peine peut suffire.

A partir de 3 ou 4 ans, ils entendent beaucoup de choses que nous ne soupçonnons pas toujours. Pour les « sécuriser », il est préférable de devancer ce qu’ils vont entendre à l’école -en classe comme dans la cour- en en parlant avec eux avec vos propres mots, pour que le discours tenu soit adapté à leur âge.

Avec des plus grands, être vigilant avec les mots employés reste important pour éviter la mauvaise compréhension des faits. Ils ont aussi besoin d’être rassurés, ils se posent des questions et les choses peuvent être confuses pour eux. C’est notre rôle de parents de leur rendre la lecture des événements la plus simple possible.

En fonction de leur âge, pour certains d’entre nous, nous avons déjà dû leur expliquer avec des mots choisis des événements dramatiques tels que le 11 septembre 2001, le 21 avril 2002, les tueries de Toulouse et de Montauban les 11 et 15 mars 2012, les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, le magasin cacher), mais également de façon plus large tous les conflits politiques et/ou religieux qui sévissent dans le monde et qui donnent lieu à des exactions et à des images insoutenables auxquelles ils sont susceptibles d’avoir accès malgré notre vigilance.

Depuis ce soir, il nous faut revenir sur ce que nos enfants ont entendu ou vu, et ce quel que soit leur âge. Nous nous dispenserions bien d’avoir à trouver les mots justes pour expliquer à nos bambins ce qu’il s’est passé, les émotions qui nous submergent, la peur qui nous envahit, pourquoi et comment de tels crimes peuvent être perpétrés… nous le faisons par devoir de parents.

Que nous ayons pris les devants ou que nous nous apprêtions à parler avec nos enfants ce soir, à répondre à leurs questions, employons des mots simples et adaptés à leur âge. Au besoin, invitons-les à prendre le crayon pour dessiner leur perception. Aidons-les à verbaliser et/ou extérioriser leur ressenti par la parole ou par le dessin. Avec les plus grands, il est également possible d’aller plus loin, non pas forcément parce que le cœur nous en dit, mais parce que nous sommes nombreux à nous sentir orphelins de cette liberté de pensée si brutalement bafouée.

Aujourd’hui mardi 22 mars 2016, des personnes sont mortes ou ont été blessées dans des attentats terroristes pour la « seule » raison qu’elles se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment, dans un aéroport ou dans le métro… Aujourd’hui encore des personnes payent un lourd tribut à l’obscurantisme, au fanatisme, à l’extrémisme, à l’intégrisme…

Passée l’émotion, nous reparlerons différemment avec nos enfants, nous leur expliquerons les conséquences de ces acte terroristes à chaque fois qu’une sortie sera annulée dans les prochains jours / les prochaines semaines.

Nos enfants en bas âge feront peut-être des cauchemars de « vilains », de « méchants ». Notre rôle de parents est de les amener à s’exprimer, de les protéger autant que faire se peut et de les rassurer.

Ecoute, bienveillance, protection, respect, liberté, justice, tolérance… sont des mots qui me viennent spontanément à l’esprit.
Et pour continuer à rassurer nos bambins, après avoir discuté avec eux, reprenons nos « routines » du soir pour que nos enfants ne sentent pas leur univers menacé : après le repas du soir, finir tendrement la journée avec nos petits par une histoire, des câlins, des bisous, doudou, le marchand de sable… pour que la vie reprenne ses droits et son cours, même si au fond de nous, nous nous disons que plus rien ne sera comme avant, surtout pour toutes les personnes cruellement affectées par la disparition d’un ou plusieurs proches.

Quelle connerie la barbarie !

Anne Vaneson-Bigorgne

 

Quelques supports sur lesquels s’appuyer pour aller plus loin avec les enfants

La presse a publié des éditions spéciales pour tous les âges pour trouver les mots qui vous permettront de leur expliquer ce qu’on préférerait peut-être taire pour les protéger.

En parler en images

  • France 5 : Les Maternelles : émission spéciale le 17 novembre à 9 heures
  • Arte : Journal Junior
  • 1 jour 1 actu
  • Brainpop : site de vidéos pédagogiques pour tout expliquer aux enfants

En parler avec des mots

 

Publié le 23 mars 2016 par Anne Vaneson-Bigorgne

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