Obésité infantile, et si c’était aussi une question de sommeil ?

Journées Nationales d’Etudes de l’ANPDE – 23 et 24 juin 2011

L’année 2011 signe la fin du PNNS 2 (Programme National Nutrition Santé) et donne naissance au PNNS 3. Les infirmières puéricultrices, soucieuses de cette pathologie, informent et accompagnent les parents dès la naissance sur les réflexes à adopter. Laurence Guéry, infirmière puéricultrice, coordinatrice du Réseau de Prévention et Prise en charge de l’Obésité des Yvelines (REPOP 78) et membre de l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiantes), recommande le triptyque « dormir-bouger-manger » pour lutter contre l’obésité chez l’enfant.
« Les premiers résultats des deux PNNS sont encourageants ! », déclare Laurence Guéry. Même si, chez l’adulte la courbe de l’obésité poursuit sa croissance, celle de l’enfant connaît une réduction de 20 % et coïncide avec la mise en place du PNNS 1 et 2. Une légère augmentation de la consommation de fruits et légumes et une prise de conscience vis à vis de l’alimentation, notamment face au sel et aux aliments sucrés, sont à noter. « C’est la première fois depuis 40 ans que la courbe de l’obésité fléchit », précise-t-elle.

Savoir dormir
« Face à l’obésité de l’enfant, il faut une véritable hygiène de vie dont le sommeil fait partie », affirme Laurence Guéry. Une mauvaise qualité ou un manque de sommeil augmenteraient les risques d’obésité. Len effet, le sommeil joue un rôle prépondérant dans la mise en place des mécanismes de régulation de l’appétit et de la dépense énergétique. Le manque de sommeil perturbe les secrétions hormonales, en particulier celle de l’insuline, augmentant ainsi le risque d’obésité.

Savoir bouger
L’environnement est de plus en plus incitatif pour permettre aux enfants de bouger avec plaisir.
Pourtant, le manque d’activité physique est un facteur important de l’obésité. Les jeux vidéo, notamment, ont pris une place primordiale dans leur vie de tous les jours, même chez les plus petits.
« Même s’il pleut, il y a toujours des activités qui permettent de faire bouger les enfants. Bouger au quotidien doit devenir systématique, au moins 30 minutes par jour ! Les parents doivent également limiter le temps que passent les enfants devant les écrans quels qu’ils soient », précise Laurence Guéry.

Savoir manger
Selon Laurence Guéry, manger de façon conviviale et en famille protège de l’obésité. « Les parents devraient apprendre à leurs enfants à manger avec plaisir. C’est un moment de partage, de découvertes de nouvelles saveurs, de transmissions familiales et culturelles. » Or, de mauvais réflexes peuvent facilement s’installer : les repas ne sont plus structurés et les plus jeunes ont pris l’habitude de manger seuls et, souvent, devant la télévision. « C’est une pratique alimentaire délétère », poursuit-elle.

Du goût et du rythme
« Nous sommes programmés pour préférer les aliments gras et sucrés. Ainsi, apprécier une variété alimentaire est un vrai apprentissage ! Si on veut que nos enfants mangent de tout, il faut précocement les mettre en lien avec tous les aliments et ne pas être rebuté par la surprise d’un enfans face à un nouveau goût. Au contraire, il faut verbaliser son émotion car cela ne veut pas dire qu’il ne l’apprécie pas. Il faut aller au-delà du « bon, pas bon » ou « j’aime, j’aime pas » », explique Laurence Guéry.

La bonne quantité
Lorsqu’un enfant est obèse, lui interdire de manger des produits sucrés ou gras n’est pas une solution.
Il faut recadrer le rythme alimentaire et diversifier. « C’est une question de quantité. On mange moins à 2 ans qu’à 4 ans ou qu’à 15 ans ! Les besoins sont également différents en fonction de l’activité et du sexe. » Un jeune en surpoids a toujours tendance à sous-évaluer la quantité : il ne comptabilise pas tout ce qu’il mange. Sur le plan cognitif, l’obèse présente des distorsions : « il va manger une boîte entière et aura l’impression de n’avoir pris qu’une cuillère » conclut Laurence Guéry.

Pour plus de conseils et d’informations rendez-vous sur www.anpde.asso.fr

A propos de l’ANPDE : Elle est l’unique association professionnelle française, représentant les infirmières puéricultrices et les étudiants de la spécialité infirmière puéricultrice de métropole et des DOM-TOM. Ses objectifs sont de promouvoir cette spécialité infirmière, d’en défendre le diplôme, d’engager une réflexion en regroupant les professionnels de terrain et en organisant des journées d’études nationales et régionales permettant l’échange des pratiques.
L’association représente près de 3 000 puériculteurs et puéricultrices recensés à ce jour, issus du secteur hospitalier, des établissements d’accueil pour enfants de moins de 6 ans, de services de protection maternelle et infantile, du secteur libéral, des réseaux de soins et de la formation.
L’association est attentive à l’ensemble des réformes entrainant une modification de la prise en charge de l’enfant et de sa famille, autant dans le système de soins traditionnel que dans la santé communautaire, afin de garantir la qualité et la sécurité des soins pour cette population particulière, tout en répondant à l’évolution des besoins et des innovations de la société. www.anpde.asso.fr

Publié le 13 mai 2011 par Anne Vaneson-Bigorgne

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