Médicaments homéopathiques dans la bronchiolite aiguë du nourrisson

La Bronchiolite Aiguë (BA) du nourrisson est une infection virale respiratoire épidémique saisonnière.
Sa fréquence est élevée : on estime que plus de 450 000 nourrissons sont concernés chaque année en France.
20% des enfants concernés sont hospitalisés. La bronchiolite est le quatrième motif d’hospitalisation en pédiatrie (6% des admissions).
L’épidémie annuelle sévit dans l’hémisphère nord entre octobre et mars, avec un pic en novembre et décembre.
Le virus survit 30 minutes sur la peau et 6 à 7 heures sur les objets et le linge.
La période d’incubation est de 2 à 8 jours et le virus se multiplie d’abord dans les cavités naso-pharyngées avant de gagner l’arbre bronchique.
L’élimination du virus dure en général 8 jours mais peut se prolonger jusqu’à 4 semaines.
Le nombre d’enfants atteints augmente régulièrement chaque année depuis 1992. Le taux d’augmentation est de 9% par an depuis 19963 avec, cependant, des fluctuations d’une année sur l’autre.

Action du virus
Le virus principalement responsable de la bronchiolite est le virus respiratoire syncytial (VRS). Le virus se transmet par les secrétions contaminées, soit par voie aérienne (toux, éternuement…), soit indirectement par les mains ou du matériel souillé (mouchoirs, linges, jouets…). Sa propagation a lieu dans les voies inférieures de l’appareil respiratoire et il touche essentiellement les jeunes enfants : près de 84% des bronchiolites aiguës sont diagnostiquées chez l’enfant de moins de 30 mois , le pic de fréquence se situant entre 2 et 7 mois.

Quelques particularités des bronchioles du nourrisson expliquent les phénomènes physiopathologiques et notamment :
> Chez l’enfant de moins de 2 ans, les bronches et les bronchioles sont plus étroites et l’écoulement de l’air est alors entravé par l’inflammation virale. Les nourrissons de 3 à 9 mois sont les plus exposés pour des raisons tenant, notamment, au calibre des bronchioles.
> Les cellules à mucus sont relativement plus nombreuses chez le nourrisson que chez l’enfant, ce qui favorise l’hypersécrétion et l’encombrement.
> Les bronchioles du nourrisson sont plus près de la bouche (20% de la distance totale versus 80% chez l’adulte). De ce fait, plus un nourrisson est jeune, plus la distance à parcourir par un agent pathogène pour atteindre les bronchioles sera faible.

Selon la conférence de consensus, la promiscuité, l’urbanisation et la mise en collectivité précoce des enfants représentent des facteurs environnementaux pouvant favoriser la contamination.
On parle de bronchiolite lorsque les bronches et les bronchioles sont obstruées. Cette obstruction est principalement due à deux phénomènes :
> l’inflammation qui épaissit la paroi des bronchioles,
> la formation d’un bouchon muqueux lié à l’accumulation de cellules mortes et de sécrétions.

La gêne respiratoire peut entraîner, pour certains enfants, un épuisement ou des troubles de l’alimentation.

Symptômes de la maladie
La bronchiolite survient souvent après une rhino-pharyngite et se poursuit par une atteinte inflammatoire des bronchioles. Elle débute comme un rhume accompagné de fièvre, d’un écoulement nasal et d’une toux. L’enfant présente en général une toux sèche et une difficulté respiratoire marquée : bronchospasme (rétrécissement des bronches), augmentation de la fréquence respiratoire, expiration prolongée et sifflante. L’inspiration, difficile, s’accompagne de signes visibles : creusement au niveau du sternum, battement des ailes du nez.

Chez certains enfants, les épisodes se répètent dans les deux premières années. Ces rechutes de BA concernent 20 à 60% des enfants qui ont déjà eu une bronchiolite. A partir du troisième épisode obstructif, on peut parler de crise d’asthme et non plus de bronchiolite, et il est d’usage d’utiliser le terme « d’asthme du nourrisson ».

L’évolution de l’asthme du nourrisson vers celui du grand enfant concerne seulement 20 à 25% des patients. L’existence d’un terrain atopique est le principal facteur de risque vers cette évolution.

Les traitements de la bronchiolite du nourrisson
Une fois le diagnostic établi, le traitement médical recommandé se résume à :
> une désobstruction du nez par instillation de sérum physiologique,
> une kinésithérapie respiratoire quotidienne si cela est nécessaire.

Les antibiotiques n’ont aucune action sur les virus responsables des bronchiolites : ils pourront toutefois être utilisés en cas de surinfection bactérienne suspectée : fièvre élevée et prolongée, sécrétions purulentes ou otite.

La kinésithérapie vise à augmenter le flux expiratoire, l’objectif étant d’évacuer les sécrétions. La pression exercée sur le thorax pendant la phase expiratoire permet d’amener les sécrétions dans la trachée puis de les évacuer via la bouche grâce à un réflexe de toux provoqué par une pression.

Comment prévenir les récidives ?
Pour éviter la contamination, quelques règles d’hygiène :
> se laver les mains à l’eau et au savon avant un contact avec un nourrisson ;
> éviter les lieux confinés trop fréquentés (transports en commun, grandes surfaces, etc.) ;
> aérer régulièrement et ne pas surchauffer l’intérieur ;
> ne pas soumettre l’enfant à un tabagisme passif.

Le traitement homéopathique
Pour traiter les bronchiolites du nourrisson, différents médicaments homéopathiques adaptés aux réactions individuelles de chaque petit patient peuvent être prescrits dans les situations suivantes :

Au stade de début
> en cas de toux rauque et sifflante aggravée au couché
> en cas de quintes asphyxiantes aggravées la nuit avec obstruction nasale 

Au stade d’hypersécrétion
> en cas de sécrétions difficiles à expulser, avec amélioration en position assise 
> en cas de vomissements glaireux ou alimentaires. Toux sifflante, face pâle 
> en cas d’encombrement important 

Pour prévenir les récidives
> affections ORL à répétition avec tendance aux bronchites et aux otites
> bronchiolites d’emblée graves évoluant vers un foyer pulmonaire inflammatoire et/ou infectieux avec toux persistante 

Intérêt des médicaments homéopathiques dans la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson

Etant donné le contexte actuel dans lequel évolue cette pathologie, une étude a été menée afin d’évaluer – en médecine ambulatoire – la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson par 3 types de médecins : des spécialistes pédiatres, des généralistes « allopathes » et des généralistes « homéopathes ».

Les résultats de cette évaluation menée en France entre octobre 2002 et avril 2003 auprès de 520 patients, ont fait l’objet d’une publication dans la revue Le Pédiatre en juillet 2004.

Les stratégies thérapeutiques mises en place par 192 médecins, spécialistes pédiatres, généralistes « allopathes » et généralistes « homéopathes » ont été comparées en termes :
de diagnostic, de respect des recommandations de la conférence de consensus (septembre 2000),
de coûts de prise en charge, d’efficacité sur cinq critères (durée, intensité et sévérité des épisodes, fréquence des complications, persistance d’obstruction bronchique).

Cette étude montre que l’efficacité de la prise en charge par les médecins généralistes homéopathes est supérieure concernant la durée des épisodes et la fréquence des complications, et comparable sur les critères d’intensité et de sévérité des épisodes, ainsi qu’en termes de persistance d’obstruction bronchique.
On note par ailleurs que la prise en charge « homéopathique » des bronchiolites du nourrisson est la moins coûteuse des 3 stratégies thérapeutiques observées.
Les auteurs estiment que la pratique des médecins homéopathes, « mériterait une attention particulière dans le cadre de cette pathologie, compte tenu des résultats d’efficacité obtenus ».

Source Boiron

Publié le 29 octobre 2007 par Anne Vaneson-Bigorgne

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