Les conseils de l’ANPDE pour mieux comprendre le sommeil des bébés

Le sommeil est un temps indispensable dans la vie d’un enfant mais peut représenter une source d’angoisse pour les nouveaux parents : pourquoi pleure-­t-­il ? Pourquoi ne s’endort-­‐il pas ? Dort-­il suffisamment ? Pour toutes ces questions, Thomas Aubrège, directeur de crèche à Vandroeuvre-­lès-­Nancy en Meurthe-­et-­Moselle et membre de l’ANPDE, apporte ses conseils pour rassurer les nouveaux parents et apaiser leurs appréhensions.

Les rythmes du sommeil de bébé

La phase de sommeil du nouveau-­‐né est de “18h à 20h par jour”, explique Thomas Aubrège. Plus le bébé va grandir, plus les périodes d’éveil dans la journée et les cycles de sommeil vont s’allonger. “Si à la naissance, les cycles de sommeil sont de 50 minutes, les rythmes de vie vont s’organiser autour de temps d’éveil plus longs. Les siestes vont progressivement diminuer entre 6 mois et 6 ans, passant de 3 à 4 siestes dans la journée vers 6 mois à 2 vers 12 mois, puis à une seule vers 18 mois, moment où disparaît celle du matin, tandis que s’allonge un peu celle de l’après midi”, précise Thomas Aubrège

Sur le plan physique, c’est au cours du sommeil que bébé fabrique l’hormone de croissance et qu’il récupère de ses activités, et sur le plan psychique, qu’il poursuit sa construction neuronale, intègre les apprentissages de la journée, met en ordre sa mémoire et gère ses émotions.

Instaurer des rituels pour endormir bébé
”Un enfant après 18h peut se mettre à pleurer de façon intense mais pas d’inquiétude, ce sont des pleures de tension accumulée durant la journée“, tient à rassurer Thomas Aubrège. “Cela signifie tout simplement que l’enfant commence à fatiguer”.

“L’endormissement est un moment important qui prépare l’enfant à un sommeil calme et réparateur.” Chaque parent repérera les signes de fatigue que l’enfant montre (bâillements, frottements des yeux, nez qui pique…) mais il peut arriver que, chez un enfant anxieux, le signe principal soit davantage une forme de surexcitation. Quand les premiers signes apparaissent, bébé doit s’endormir sans précipitation. Il est important d’expliquer à bébé qu’il va aller au lit afin de le sécuriser. Ainsi, il sait ce qui l’attend. “Accompagnez-­‐le dans son coucher avec un câlin, une chanson, une histoire, une musique, un doudou…Ces rituels sont importants pour que bébé s’endorme dans des conditions sécurisantes. Installez-­‐le confortablement, vérifiez que la température de la chambre avoisine les 19° C et que le calme l’entoure”, conseille-­‐t-­‐il. Les parents peuvent installer une veilleuse ou un mobile au dessus du lit, par exemple. Néanmoins, ce n’est pas une obligation, le jeu favori du bébé est de jouer avec ses mains.

Il est préférable d’éviter l’endormissement-­bras, l’endormissement-poussette, l’endormissement-­biberon… Lorsque bébé est bien installé et rassuré, il peut s’endormir seul.

Un environnement sécurisant pour bébé
Tous les spécialistes de la santé de l’enfant s’accordent à dire que le nouveau-­né doit être couché sur le dos durant ses temps de sommeil au moins pendant la première année de vie. Il s’agit de la position la plus sûre. Elle sera maintenue jusqu’à ce que l’enfant trouve sa position naturelle quand il sera plus grand et qu’il se tournera seul. De plus, il est recommandé d’éviter tout confinement pour le nouveau-­‐né. Ainsi, il faut éviter de mettre un tour de lit et bien aérer la chambre. Il est préférable de l’installer dans une turbulette ou gigoteuse pour qu’il dorme en toute sécurité. Ensuite viendra le temps du drap et de la couverture ou de la couette, “mais surtout il faut bannir les oreillers dans le lit du très jeune enfant”, explique Thomas Aubrège.

“Les parents ne doivent pas dormir avec leur bébé. Il peut arriver que, les premiers mois, bébé dorme dans la chambre des parents mais il doit impérativement dormir dans son lit. Les parents ont également des phases profondes de sommeil et c’est là où le risque d’étouffement ou d’écrasement peut survenir”, poursuit-­‐il.

Thomas Aubrège conseille de ne pas laisser un bébé trop longtemps dans sa coque ou sa nacelle de voiture lorsqu’il dort, surtout lors de long trajet par exemple. “Des arrêts fréquents sont à prévoir lors de départ en vacances.”

Il pleure, que faire et comment réagir ?
Les nouveau-­‐nés ont un sommeil fragile qui met du temps à se régler. Il n’est pas nécessaire de prendre systématiquement bébé dans les bras. “Le plus souvent, le seul fait de sentir votre présence suffit à le rassurer”, souligne Thomas Aubrège. Il est important que bébé investisse petit à petit son lit. Ensuite, les pleurs diminueront et il pourra prendre confiance dans ses propres capacités d’auto-­consolation. “Il faut lui procurer le plus de calme possible”.

Lorsque bébé pleure longtemps et n’arrive pas à s’endormir, cela peut créer des tensions nerveuses auprès des parents. Si cela devient trop dur à supporter, il ne faut surtout pas hésiter à passer le relai auprès du conjoint, d’un ami ou quelqu’un de la famille. “Il n’y a aucune honte et cela ne signifie pas que vous êtes une mauvaise mère ou un mauvais père ! Si vous êtes seul(e) et que vous craquez nerveusement, il est préférable de le poser dans un endroit sécurisé comme dans son lit. Vous pouvez, enfin, appeler un spécialiste de la santé (pédiatre, puéricultrice,…) pour lui faire part de vos ressentis et inquiétudes. Et bien sûr, je rappelle que secouer bébé est très dangereux poursa
santé et ne résoudra jamais le problème”, conclut Thomas Aubrège.

Pour plus de conseils et d’informations rendez-vous sur www.anpde.asso.fr

A propos de l’ANPDE: Elle est l’unique association professionnelle française, représentant les infirmières puéricultrices et les étudiants de la spécialité infirmière puéricultrice de métropole et des DROM-COM (Départements et régions d’outre-mer – Collectivités d’outre-mer). Ses objectifs sont de promouvoir cette spécialité infirmière, d’en défendre le diplôme, d’engager une réflexion en regroupant les professionnels de terrain et en organisant des journées d’études nationales et régionales permettant l’échange des pratiques.
L’association représente près de 3 000 puériculteurs et puéricultrices recensés à ce jour, issus du secteur hospitalier, des établissements d’accueil pour enfants de moins de 6 ans, de services de protection maternelle et infantile, du secteur libéral, des réseaux de soins et de la formation.
L’association est attentive à l’ensemble des réformes entrainant une modification de la prise en charge de l’enfant et de sa famille, autant dans le système de soins traditionnel que dans la santé
communautaire, afin de garantir la qualité et la sécurité des soins pour cette population particulière, tout en répondant à l’évolution des besoins et des innovations de la société. www.anpde.asso.fr

Publié le 19 juillet 2012 par Anne Vaneson-Bigorgne

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