L’Assemblée nationale se dote d’un groupe d’études parlementaire sur l’autisme

A l’initiative de Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais, l’Assemblée nationale dispose maintenant d’un groupe d’étude composé de 76 députés regroupant les principales sensibilités politiques. Ce groupe d’étude a pour but, comme l’avait expliqué M. Fasquelle à l’occasion de son lancement, de « faire de l’autisme une priorité nationale ». Ce sujet n’est en effet pas encore assez justement pris en compte. Il a pourtant des répercussions à de nombreux niveaux, tant économique que social ou sanitaire, et ce sans parler de la détresse des familles et de la maltraitance des personnes autistes.

En effet, alors qu’on assiste à une prise de conscience mondiale à ce sujet, le retard de la France concernant la prise en charge des personnes autistes est considérable, et la situation des personnes autistes, dont le nombre est estimé à 600 000, est extrêmement préoccupante.

Ce retard se manifeste à tous les niveaux : insuffisance de diagnostic précoce, mauvaise prise en charge des enfants et des adultes, retard en termes de recherche. Cette situation montre à quel point il est urgent que la France réagisse. Cette dernière a d’ailleurs été condamnée en 2004 [1] par le Conseil de l’Europe pour le non respect de la charte sociale en matière d’autisme.

M. Fasquelle énonce les axes de réflexion du groupe d’études :

– sensibiliser l’opinion : les Français ont un problème de connaissance de ce handicap. Cette sensibilisation pourrait être opérée grâce à la mise en place d’Autisme Info Service, numéro d’appel destiné à renseigner les familles et les professionnels, 7 jours sur 7 ;
– renforcer le dépistage précoce, afin de permettre une meilleure prise en charge et de renforcer les possibilités d’autonomie – et donc réduire le coût réel de l’autisme ;
– sensibiliser et former des professionnels et des spécialistes, en menant une action auprès des présidents d’université ; 80 000 emplois peuvent être créés dans l’accompagnement éducatif et comportemental des personnes autistes ;
– repenser les modes de financement car l’argent public n’est pas correctement utilisé. Des sommes considérables sont actuellement mobilisées pour l’accompagnement psychanalytique des autistes aujourd’hui alors que ce trouble est d’ordre neuro développemental et nécessite un accompagnement éducatif et comportemental.
– améliorer l’accès à l’école ordinaire car 80 % des enfants autistes n’ont pas accès à l’école malgré la loi de 2005;

développer la recherche : avec 600 000 cas et un développement exponentiel depuis 20 ans de sa prévalence, la recherche publique n’a pas été mobilisée ;

Pour faire avancer le débat sur le sujet, le groupe a décidé de lancer les premières rencontres parlementaires de l’autisme début décembre prochain à l’Assemblée nationale sur le thème
« Faire de l’autisme une priorité nationale ».

Publié le 12 septembre 2011 par Anne Vaneson-Bigorgne

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