La HAS évalue les dispositifs d’automesure dans la surveillance de la coagulation du sang

La Haute Autorité de Santé a évalué l’intérêt, dans le système de santé français, de rembourser ou non des dispositifs d’automesure de la coagulation du sang chez les patients recevant un traitement anticoagulant par antivitamines K. La HAS recommande ce remboursement chez les enfants. En revanche elle ne le recommande pas chez les adultes dans les conditions actuelles. Pour la HAS, la priorité se situe aujourd’hui dans l’éducation thérapeutique des patients adultes et des professionnels concernés.

Contexte

La prise au long cours d’un traitement anticoagulant de type antivitamines K nécessite une mesure régulière de la coagulation du sang (exprimée en International Normalized Ratio ou INR), afin d’éviter de graves accidents hémorragiques par surdosage ou thrombotiques par sous-dosage. En France, ce contrôle est réalisé par une prise de sang dans un laboratoire d’analyses médicales.

Parallèlement, des dispositifs d’automesure de l’INR ont été mis au point et sont utilisés dans certains pays. Ce sont des lecteurs qui permettent d’afficher en quelques minutes la valeur de l’INR du patient, à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt. La HAS a évalué l’intérêt de ces dispositifs en vue d’une éventuelle prise en charge par l’assurance maladie.

La position de la HAS
Ces dispositifs ont été évalués par la HAS dans un premier temps chez l’enfant puis, à présent, chez l’adulte.

Chez l’enfant : la HAS a recommandé dès 2007 la prise en charge par l’assurance maladie des dispositifs d’automesure de l’INR en cas de traitement au long cours par antivitamines K.

Depuis, l’assurance maladie rembourse deux dispositifs aux enfants traités par anticoagulant au long cours. Il est important de noter qu’il s’agit d’une population pour laquelle les prélèvements sont difficiles à réaliser et, qui plus est, est restreinte (entre 500 et 1000 enfants). L’éducation au suivi de leur traitement et à l’utilisation de ces dispositifs est réalisée en milieu hospitalier.

Chez l’adulte : la HAS ne recommande pas la prise en charge par l’assurance maladie des dispositifs d’automesure de l’INR chez les patients traités par antivitamines K.

Les principaux arguments sont les suivants :
* les études cliniques réalisées à l’étranger montrent que l’utilisation d’un dispositif d’automesure de l’INR permet d’améliorer le suivi du traitement par rapport à la surveillance habituelle, à la condition d’être associée à l’éducation thérapeutique des patients ;
* les enquêtes réalisées en France démontrent que c’est le manque d’information et d’éducation des patients sur leur maladie et leur traitement anticoagulant qui est à l’origine des mauvais suivis et de l’adaptation insuffisante du traitement ;
* l’intérêt économique lié à l’utilisation de ces dispositifs, par rapport à une surveillance en laboratoire d’analyses médicales, n’est pas démontré.

Conclusions
Dans ce contexte, la HAS considère que l’éducation thérapeutique des patients adultes sous antivitamines K est un préalable indispensable à l’utilisation des dispositifs d’automesure, d’autant que 900 000 patients sont concernés. La mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique et l’évaluation de son impact sont nécessaires avant d’envisager un éventuel remboursement des dispositifs d’automesure chez les adultes.

« Evaluation de l’autosurveillance de l’INR chez les patients adultes traités par antivitamines K » (Haute Autorité de santé, octobre 2008)

Source: HAS Haute Autorité de Santé

Publié le 17 février 2009 par Anne Vaneson-Bigorgne

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