Journée mondiale contre le travail des Enfants 2008 – L’OIT affirme que l’éducation est la «bonne réponse» au travail des enfants

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Citant des données selon lesquelles un grand nombre des 75 millions d’enfants privés de scolarité primaire avaient commencé à travailler à un âge précoce, le Bureau international du Travail (BIT) a affirmé que l’éducation était fondamentale pour briser le cycle du travail des enfants et de la pauvreté, ainsi que pour éradiquer les pires formes du travail des enfants d’ici à 2016.

Le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a déclaré: «Nous devons agir pour le droit à l’éducation de chaque enfant, afin qu’aucun enfant n’ait à travailler pour survivre. L’objectif est celui d’une éducation de qualité pour les enfants et d’un travail décent pour les adultes.»

Des centaines d’événements seront organisés dans quelque 60 pays à travers le monde pour célébrer la Journée mondiale qui, chaque année, attire l’attention sur le problème du travail des enfants dans le monde.

Le Programme international du BIT pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) a publié un nouveau rapport technique (Note 1) sur le travail des enfants et l’éducation, en se fondant sur des enquêtes relatives au travail des enfants menées dans 34 pays de toutes les régions du monde. Parallèlement, dans le cadre d’une nouvelle campagne qui va durer toute une année sur «L’égalité hommes-femmes au cœur du travail décent», le Bureau de l’OIT pour l’égalité entre hommes et femmes a également mis en lumière le rôle de l’éducation dans la lutte contre le travail des enfants, avec le slogan «La formule du progrès: l’éducation pour les filles comme pour les garçons!».

Le rapport cite des statistiques de l’UNESCO (Note 2) qui montrent qu’environ 75 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire n’étaient pas scolarisés en 2006, un chiffre en recul par rapport aux 103 millions de 1999. Le rapport reconnaît aussi que le nombre d’enfants âgés de 5 à 14 ans prenant part à des activités économiques a chuté. En 2004, on estimait que ce nombre avait diminué de 20 millions par rapport à quatre ans auparavant. Cependant, on estime que sur 191 millions d’enfants de cet âge engagés dans une quelconque activité économique, 165 millions sont victimes du travail des enfants.

En examinant l’influence du travail des enfants sur les principaux indicateurs de scolarité, les nouvelles conclusions du BIT plaident également en faveur de la lutte contre le travail des enfants comme moyen d’atteindre les objectifs d’éducation fixés par les Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies. Le rapport relève en effet que:

# Le travail des enfants engendre une réduction du taux d’inscription des enfants à l’école primaire et a des effets négatifs sur le taux d’alphabétisation des jeunes.

# Il est clairement démontré que, lorsque les enfants doivent conjuguer école et travail, au fur et à mesure que les horaires de travail s’amplifient, l’assiduité scolaire diminue.

# Un haut niveau de travail des enfants se traduit par un Indice de développement de l’éducation pour tous moins performant; cet indice mesure la performance d’un pays selon quatre critères: l’éducation primaire universelle, l’alphabétisation des adultes, la qualité de l’éducation et la parité entre les genres.

# Il existe une corrélation avérée entre le niveau d’activité économique des enfants et le taux de redoublement en école primaire. Les redoublements de classe incitent souvent les enfants à abandonner l’école.

# Les enfants des campagnes et les filles qui travaillent figurent parmi les plus désavantagés. Les filles supportent souvent un double fardeau en travaillant dans et hors de la maison, mettant ainsi en danger leur scolarité.

L’IPEC indique également qu’au niveau de l’école secondaire la présence moyenne n’est que de 46 pour cent chez les garçons et 43 pour cent chez les filles; en Afrique subsaharienne, seul un enfant sur cinq est scolarisé dans le secondaire.

«En cette Journée mondiale contre le travail des enfants, l’accent est mis sur L’éducation – la bonne réponse au travail des enfants», a déclaré M. Somavia. «Pour de trop nombreux enfants dans le monde, en particulier ceux qui sont nés dans des familles pauvres, le droit à l’éducation demeure une notion abstraite, bien loin de leur réalité quotidienne. Plus de 70 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés. Beaucoup d’entre eux et d’autres enfants non scolarisés commencent à travailler très tôt, souvent bien avant l’âge minimum d’admission à l’emploi. Et quand une famille doit choisir entre envoyer un garçon ou une fille à l’école, c’est souvent la fille qui est délaissée.»

M. Somavia plaide pour conférer une «dimension scolaire» au combat contre le travail des enfants: «Engageons-nous à œuvrer ensemble pour l’éducation de tous les enfants – au moins jusqu’à l’âge minimum d’admission à l’emploi, pour des politiques éducatives qui s’étendent aux enfants qui travaillent et aux autres exclus, pour une éducation et une formation qualifiante de qualité qui soient correctement financées, agissons en faveur de l’éducation pour tous les enfants et du travail décent pour tous les adultes. Je vous demande instamment de prendre part en paroles et en actes au mouvement mondial de lutte contre le travail des enfants».

Dans le cadre des efforts qu’elle déploie pour renforcer le combat contre le travail des enfants en favorisant l’accès à l’éducation, l’OIT coordonne l’action d’un partenariat interagences, le Groupe de travail mondial sur le travail des enfants et l’éducation pour tous; ce groupe réunit des agences de l’ONU, des enseignants et des représentants de la société civile afin de renforcer les mesures d’aide aux enfants qui travaillent. En outre, par le biais du Comité de coordination interinstitutions des Nations Unies pour l’éducation aux droits de l’homme dans le système scolaire (UNIACC), 13 agences onusiennes ont publié une déclaration commune à l’occasion de la Journée mondiale; vous pouvez la consulter sur: http://www2.ohchr.org/english/issues/education.

Le Programme de l’OIT pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) est opérationnel dans près de 90 pays dans le monde. Il agit au niveau politique, soutenant le développement de cadres juridiques et politiques pour traiter le travail des enfants, ainsi que des programmes qui visent à préserver et à retirer les enfants du travail; l’IPEC a élaboré un Plan d’action global pour éliminer les pires formes du travail des enfants – y compris les travaux dangereux, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, la traite et toutes les formes d’esclavage – d’ici à 2016.

Pour plus d’informations, veuillez consulter: http://www.ilo.org/travaildesenfants08.

Note 1 – Blanco Allais, F., Hagemann, F. Child labour and education: Evidence from SIMPOC surveys / IPEC – Genève: BIT, 2008 (http://www.ilo.org/ipecinfo/product/viewProduct.do?productId=8390)

Note 2 – UNESCO, Institut de Statistiques, consultez: http://www.uis.unesco.org/ev.php?ID=7194_201&ID2=DO_TOPIC

Source: Organisation Internationale du Travail

Publié le 16 juin 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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