EyeBrain lance une étude clinique internationale pour son application dyslexie

Cette étude, qui bénéficie d’une aide Eureka-Eurostars de 220 000 euros, doit permettre d’évaluer si les troubles oculomoteurs détectés chez des enfants dyslexiques de langue française se retrouvent aussi chez des enfants dyslexiques de langues anglaise et allemande

EyeBrain, société qui développe des marqueurs du fonctionnement cérébral pour les maladies neurologiques et psychiatriques, annonce aujourd’hui le lancement d’une étude clinique internationale pour son application dyslexie. Le coût total du programme se monte à 700 000 euros.

Cette étude inclura 120 enfants français, 120 enfants allemands et 120 enfants anglais de 6 à 15 ans. Elle permettra de valider l’évaluation oculomotrice proposée par le dispositif médical de la société et de déterminer si les troubles oculomoteurs de ces enfants sont identiques ou différents selon la langue maternelle. L’étude sera menée à l’hôpital Robert Debré à Paris, en partenariat avec l’Inserm, ainsi qu’à l’université de Lübeck en Allemagne. EyeBrain est en discussion avec des partenaires potentiels pour la partie anglophone de l’étude.

L’application développée par EyeBrain est dédiée à la mesure des troubles oculomoteurs lors de la lecture chez les enfants. Elle permet aux spécialistes d’évaluer automatiquement et rapidement des paramètres oculomoteurs lors de la lecture chez leurs patients, et notamment la caractérisation fine des troubles du contrôle binoculaire. Quantifier finement certains paramètres oculomoteurs lors de la lecture pourrait aider à détecter plus précocement ces troubles, grâce à un examen oculomoteur de deux minutes.

Pour cette étude, EyeBrain bénéficie de subventions Eureka-Eurostars d’un montant de 220 000 euros. Eureka est une initiative intergouvernementale destinée à promouvoir la coopération en matière de R&D entre entreprises européennes associées au cas par cas avec des instituts de recherche. Elle permet aux PME d’obtenir un label qui certifie la qualité du projet et d’accéder à un financement de leur projet collaboratif de Recherche, Développement et Innovation (RDI). Le programme Eurostars, quant à lui, est élaboré par Eureka et par la Commission européenne pour soutenir les PME innovantes impliquées dans des projets collaboratifs européens, orientées vers le marché et à fort potentiel de croissance. Ce programme cible prioritairement les entreprises qui réalisent de forts investissements en R&D.

A l’issue de l’étude, fin 2015, EyeBrain prévoit de mettre sur le marché des extensions en langues anglaise et allemande de son application d’évaluation de l’oculomotricité chez les enfants présentant des troubles de la lecture. L’application développée par EyeBrain sera ainsi disponible en trois langues : français, anglais et allemand.

« Grâce à cette étude, EyeBrain pourra adresser de nouveaux marchés avec l’application destinée à l’évaluation oculomotrice des troubles de la lecture », indique Serge Kinkingnéhun, le PDG d’EyeBrain. « Nous constatons chez les professionnels un réel intérêt pour cette approche. En effet, ils ne disposent pas à ce jour de système permettant d’évaluer et de quantifier de façon stricte et chiffrée les troubles de leurs patients. Notre approche leur donne cette possibilité. »

En situation normale, la lecture devient totalement fonctionnelle après deux ans d’école primaire. Pour parler de trouble, il faut qu’il y ait un retard d’au moins 18 mois entre l’âge réel et l’âge de lecture.

Le pourcentage de dyslexiques dans la population mondiale est généralement estimé à environ 5 pour cent, avec des chiffres variant entre 3 et 10, voire 12 pour cent, selon les critères de définition de la dyslexie utilisés (le fait par exemple de tenir ou non compte du niveau intellectuel de l’enfant pour apprécier son niveau de lecture), mais également selon le type de code orthographique caractérisant la langue de la population considérée. Environ 5 pour cent des enfants germanophones sont dyslexiques, 6 à 8 pour cent des enfants francophones le sont et jusqu’à 15 pour cent des enfants anglophones (1).

On constate que la prévalence de la dyslexie est moins importante dans les populations utilisant une langue dont le code orthographique est « transparent » (c’est-à-dire dans laquelle les correspondances entre les sons et les lettres sont univoques : un son = une lettre, une lettre = un son), comme l’italien par exemple, que dans les populations utilisant une langue dont le code orthographique est « opaque » (c’est-à-dire dans laquelle les sons peuvent être transcrits par une variété de lettres, et les lettres peuvent être prononcées de différentes manières), comme l’anglais.

(1) Données de prévalence. In Expertise collective Inserm. Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie. Bilan des données scientifiques (pp. 175-190). Paris : Les éditions Inserm, 2007.

A propos d’EyeBrain
EyeBrain développe des marqueurs du fonctionnement cérébral pour les maladies neurologiques et psychiatriques. Ces outils sont basés sur l’oculomotricité. Ils permettent de tester des régions spécifiques du cerveau grâce à l’enregistrement et à l’analyse du mouvement de l’oeil selon des algorithmes très sophistiqués développés par la société. Les outils développés par EyeBrain viennent combler un vide dans les outils utilisés en neurologie : en 20 min, ils complètent l’examen clinique standard pour un coût inférieur à l’imagerie (IRM, scanner). Ils sont également non-invasifs par rapport à d’autres examens couramment utilisés (ponction lombaire, tests sanguins).
Les dispositifs EyeBrain Tracker offrent une solution complète qui inclut un eye-tracker, une mentonnière, deux écrans, un ordinateur ainsi que des logiciels de stimulation et d’analyse. Utilisés en routine clinique, ils permettent d’ores et déjà d’apporter des informations au médecin pour la caractérisation précoce de syndromes parkinsoniens (AMS, PSP, DCB, etc.), le suivi de la sclérose en plaques et la dyslexie. Les dispositifs EyeBrain Tracker sont les seuls de ce type à avoir obtenu le marquage CE. La société est certifiée ISO 9001 et ISO 13485. L’examen de l’oculomotricité est remboursé par la sécurité sociale en France.
Créée en 2008, EyeBrain est installée à Ivry-sur-Seine (94) et emploie 12 personnes. La société a levé 1,2 million d’euros en 2009 auprès de CapDecisif Management et de G1JIDF, puis 3,3 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques et d’Octalfa, de Sudinnova et de CM-CIC Capital Innovation en 2012. EyeBrain génère un chiffre d’affaires grâce aux ventes du dispositif. Des collaborations sont en cours avec l’Inserm, le CNRS, l’AP-HP et l’Université Paris-Descartes. EyeBrain dispose aussi de locaux au sein de l’ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière), basé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, centre de recherche de dimension internationale.
Pour plus d’informations : http://www.eye-brain.comhttp://www.eyebrainpedia.com

Publié le 17 avril 2013 par Anne Vaneson-Bigorgne

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