Etude européenne sur les risques d’ingestion de bisphénol A

Une étude européenne montre que les nourrissons nourris au biberon sont les plus exposés au risque d’ingestion de bisphénol A, mais que les niveaux d’exposition sont bien inférieurs aux seuils de sécurité

Une étude analyse plus de voies d’exposition que celles qui l’ont précédée, et conclut que des recherches supplémentaires sont nécessaires sur les processus de production de la soupe et de la viande en boîte.

Des chercheurs suisses examinant les voies d’exposition à un produit chimique courant utilisé dans les contenants en plastique et le revêtement des boîtes de conserve ont montré que les nourrissons présentent les niveaux estimés les plus élevés de bisphénol A (BPA), et que l’exposition diminue avec l’âge. Si les niveaux estimés sont bien inférieurs aux apports journaliers tolérables (AJT) définis par les autorités européennes, ces résultats sont importants dans la mesure où l’on estime que le BPA a une incidence sur le développement humain et est classé comme une substance chimique endocrine perturbante, présentant un risque potentiel pour le développement des nourrissons ainsi que des foetus en cas d’exposition de femmes enceintes.

Cette étude suisse examine 17 sources différentes d’exposition potentielle sur neuf groupes d’âge/de sexe dans la population germano-austro-suisse et montre que le groupe potentiellement le plus exposé est celui des nourrissons nourris au biberon de 0 à 6 mois. Ce groupe présente des taux de dose moyens de près de 0,8 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour, bien en-deçà de l’AJT. Mais <>, selon les auteurs.

<>, écrit Natalie von Goetz, Ph.D., co-auteur de ce rapport et scientifique en chef à l’Institut fédéral suisse de technologie de Zurich, aux côtés de ses collègues Matthias Wormuth, Martin Scheringer et Konrad Hungerbuehler.

L’AJT du BPA de l’Union européenne est de 50 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour, identique au seuil de risque défini par l’Agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency – EPA). L’EPA et la FDA (Food and Drug Administration) ont annoncé en janvier suivre de manière accélérée des études destinées à clarifier les recherches sur les effets à petites doses de l’exposition au BPA.

Cette étude, intitulée <>, est publiée dans l’édition de mars du Risk Analysis Journal édité par la Society for Risk Analysis.

Les chercheurs y détaillent les contributions relatives des voies d’exposition les plus courantes pour parvenir à des estimations de l’exposition totale des consommateurs, alors que les études antérieures se concentraient souvent sur des voies uniques. A ce jour, les informations sur la contribution relative des différentes voies menant à l’exposition totale des consommateurs manquent, bien qu’elles soient essentielles pour gérer les risques associés aux substances. Se basant sur des études de la manière dont les bouteilles et les contenants de polycarbonate ont tendance à libérer d’autant plus de substances chimiques qu’ils sont chauffés, cette étude montre à partir de ces recherches et d’autres que la principale source de BPA pour tous les groupes de consommateurs est l’alimentation, bien que l’on en trouve dans l’air ambiant, l’eau potable provenant des conduites scellées à l’époxy, et par suite de chirurgies dentaires, entre autres sources. Chez les adultes, la dose la plus élevée provient des aliments en conserve.

La plus grande incertitude associée à cette évaluation tient aux hypothèses faites sur la consommation d’aliments conditionnés. En conséquence, les chercheurs se sont attachés dans leurs travaux à dériver des valeurs d’absorption moyennes réalistes à partir d’une série de différentes études pour pouvoir d’abord distinguer les différentes sources de BPA.

Les auteurs demandent que des études complémentaires soient menées sur la recherche de substituts à ces utilisations. Ils montrent que les résultats sur les taux de dose pour tous les consommateurs correspondent étroitement aux études mondiales de contrôles biologiques qui ont mesuré le BPA chez les êtres humains, notamment des études conduites aux États-Unis.

<> est publié par la Society for Risk Analysis (SRA), une organisation à but non lucratif. La SRA est une société internationale pluridisciplinaire, interdisciplinaire et universitaire qui constitue un forum ouvert à toutes les personnes intéressées par l’analyse de risque. L’analyse de risque est définie au sens large comme incluant l’évaluation des risques, leur caractérisation, leur communication, leur gestion et les politiques liées aux risques, dans le contexte des risques intéressant les personnes, les organisations des secteurs public et privé, et la société au plan local, régional, national ou mondial. http://www.sra.org

source : PRNewsWire au nom de Society for Risk Analysis

Publié le 16 mars 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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