Discours de Mme Rama YADE sur le thème sport scolaire – 2

C’est en fait la mise en place de structures et d’horaires adaptés en faveur du sport, non pas pour que les élèves deviennent tous des champions, des outils spécifiques existent déjà pour le sport de haut niveau, mais pour qu’ils bénéficient tous pleinement des bienfaits physiques et éducatifs de l’activité sportive.

Parce que l’on ne refera pas l’école en un jour, ce mi-temps sportif est l’horizon que nous devons atteindre. Pas un horizon indéfiniment reculé cependant, prétexte à toutes les inactions. Un but à quoi se mesure nos progrès. Cela passe à mon sens par la mise en place de projets expérimentaux, qui bénéficient aujourd’hui d’une base législative solide, et qui peuvent s’appuyer sur la réussite de nombreuses sections sportives scolaires qui mènent déjà des projets sportifs à visée éducative.

A cet égard les projets montés à Epinal, dans une dizaine d’établissements scolaires, et à Meaux, au lycée Jean Vilar, ouvrent des perspectives très intéressantes. Le film qui nous sera projeté montre à quel point cette solution est séduisante et peut s’avérer motivante pour les élèves concernés. Alors voilà, faisons aujourd’hui le rêve que plusieurs dizaines de milliers d’élèves pourront bénéficier demain d’une dizaine d’heures de sport par semaine, grâce à l’éducation physique et sportive, grâce à l’association sportive, grâce aux sections sportives. Et n’oublions pas non plus nos Universités qui doivent avoir l’ambition de retrouver les prestiges et les succès du sport universitaire. Des projets existent. Mettons les en perspective.

Je pense surtout au projet du « mi-temps sportif ». Je l’avais soutenu dès mon arrivée au secrétariat d’Etat aux Sports et l’avais d’ailleurs évoqué devant le mouvement sportif réuni dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le 6 octobre dernier.
Je suis donc ravie, Luc, que tu en fasses aujourd’hui une priorité. Car sans l’Education nationale, rien n’est évidemment possible.
Je te confirme toute ma disponibilité pour que nous travaillions ensemble sur ce sujet si important. Je pense en effet que le secrétariat d’Etat aux Sports a un rôle important à jouer dans ce projet éducatif.

Il est un partenaire essentiel de l’UNSS qu’il a soutenu financièrement à hauteur de 4,3 millions d’euros en 2009 par le biais de sa convention d’objectifs et des subventions accordées par le Centre national pour le développement du sport (CNDS).

Il est un soutien indispensable du CNOSF et des autres fédérations sportives, comme celles de l’athlétisme, du basket-ball, de la gymnastique ou du tennis, qui pourraient participer elles aussi au « mi-temps sportif ».

Il est enfin, par le biais du CNDS, un acteur important dans la construction et la rénovation des équipements sportifs. C’est un point important car, nous le savons tous, la pratique sportive scolaire est très souvent contrainte par un accès difficile aux équipements sportifs. Le Président de la République nous a demandé de faire du « mi-temps sportif » une réalité. Le défi est difficile. Mais je crois que nous y arriverons, cher Luc, cher Denis, si nous parvenons à mettre en commun nos efforts.

Le 2ème axe de travail est précisément de rapprocher le monde scolaire et le monde sportif. Ils se dirigent trop souvent dans la même direction en se croisant de temps en temps, fortuitement ou grâce à des relations personnelles, mais sans mettre systématiquement en commun leur énergie. Ils ont pourtant tout à gagner à marcher main dans la main.

Le secrétariat d’État au sport tente de remplir cette mission par différents moyens.
Elle octroie d’abord des moyens financiers aux fédérations scolaires au sein desquelles plus de 2,5 millions de jeunes pratiquent une activité sportive, ce qui constitue 15 % des licenciés recensés au niveau national. Les trois fédérations que sont l’UNSS (union nationale du sport scolaire), l’USEP (union sportive de l’enseignement primaire) et l’USGEL (union sportive de l’enseignement libre) sont ainsi subventionnées à hauteur de plus de 5 millions d’euros par an par le secrétariat d’Etat aux Sports et le CNDS. Je n’insisterai pas davantage sur ce point, je sais que le public, et notamment les jeunes champions ici présents, est déjà acquis aux vertus de ce qu’on appelle au quotidien l’AS (association sportive) et qui permet de se confronter régulièrement à ses petits camarades des autres établissements dans une atmosphère à la fois joyeuse et compétitive.

Je tiens quand même à saluer l’investissement majeur et exemplaire des quatre fédérations unisport représentées aujourd’hui et qui porte des projets exemplaires en faveur du sport scolaire : les opérations « basket école », « urban athlé », la mise en place du « tennis évolutif » ou encore l’harmonisation des compétitions et de manifestations de gymnastiques sont autant de preuves de leur engagement. Les conventions qui seront signées dans quelques instants confirment et consolident cet investissement de tous les jours. Merci encore à ces fédérations.

Le secrétariat d’Etat au sport est par ailleurs très investi sur la mise en place du volet sportif de l’accompagnement éducatif. 20 millions d’euros ont été consacrés en 2009 à ce dispositif par le Centre national pour le développement du sport (CNDS). Il permet une découverte attrayante et ludique pour les élèves d’activités sportives susceptibles de déboucher sur une prise de licence en vue d’une pratique régulière.
Une attention particulière est portée à des publics plus éloignés de la pratique sportive, notamment les jeunes filles et les élèves handicapés, parce que tout le monde doit avoir la chance de bénéficier des vertus bienfaitrices du sport.

Les zones ambitions réussite ont également fait l’objet d’un traitement plus favorable. Là encore l’école doit jouer son rôle d’émancipation sociale en offrant à tous les moyens d’accéder aux activités sportives. En dépit de la conjoncture budgétaire difficile, 20 millions d’euros sont encore consacrés à ces programmes en 2010.
Je suis ainsi venu ici pour rappeler mon engagement au service du sport à l’école, au service du rapprochement entre les mondes scolaire et sportif.

Le système scolaire en sortira gagnant, la pratique sportive en sortira gagnante. Ce n’est pas l’hôte de ces lieux, le président du comité national olympique qui me contredira, je crois qu’il en est déjà persuadé. Quant à Luc Châtel, je sais sa disponibilité et sa sagesse persévérante.
J’ai donc aujourd’hui l’espoir de vous avoir convaincu, toutes et tous, de l’importance de renforcer le sport à l’école et espère que nous aurons la force de porter ce projet ensemble.

Je vous remercie.

Publié le 29 mai 2010 par Anne Vaneson-Bigorgne

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