Démographie pédiatrique – Communiqué du Conseil National de la Pédiatrie

L’ensemble des composantes de la Pédiatrie, réunies au sein du CNDP, prend acte que cette année encore il n’est pas tenu compte des besoins en pédiatres pour la population française. Le nombre de postes de pédiatrie proposés à l’examen classant national (ECN) stagne à 200, pour 2 504 postes de spécialistes et 3 500 postes de spécialistes en médecine générale.

L’évolution de la démographie pédiatrique est alarmante, rend illusoire les recommandations du SROS, impossible l’application des divers plans de périnatalité, ne permet pas à la France d’appliquer la charte Européenne des enfants hospitalisés, et programme la disparition de la pédiatrie de ville, à l’insu des Français :

Le nombre de postes de pédiatrie vacants dans les Hôpitaux dépasse les 400.
De nombreuses maternités sont menacées de fermeture par manque de pédiatres. Certes des moyens sont développés pour la périnatalité et la PMA, mais pas pour la suite…
Dans de nombreuses villes l’enfant ne peut plus être vu par un pédiatre aux urgences.
Par défaut de prise en charge en amont, les urgences hospitalières sont débordées par des patients qui relèvent de la médecine ambulatoire, et les consultations hospitalières sont difficiles d’accès, surchargées par le suivi des maladies chroniques.
La précarité augmente, mais les pédiatres sont quasiment absents de la médecine communautaire.
Les établissements s’occupant d’enfants handicapés manquent cruellement de spécialistes.
Et en ville, alors que les besoins de santé de l’enfant et de l’adolescent en ce début du XXIème siècle se sont transformés, le renouvellement des pédiatres partant en retraite n’est pas assuré (prévision pour 2017 : 1300 pédiatres contre 2 650 actuellement). Alors que la France a le plus fort taux de natalité européen, la densité pédiatrique y est la plus faible d’Europe: un pédiatre libéral pour 5300 enfants en France, soit 3 fois moins que la moyenne européenne et 8 fois moins qu’en Italie. Le Royaume Uni vient de comprendre l’importance de la pédiatrie de ville et envisage de créer une pédiatrie ambulatoire en amont des urgences hospitalières.

Ce n’est pourtant pas un problème de vocation : de nombreux étudiants en médecine souhaiteraient se spécialiser en pédiatrie (deuxième choix des filles, quatrième des garçons à l’ECN), dans le même temps de très nombreux postes de médecine générale sont laissés vacants.

L’ensemble des composantes de la pédiatrie attire votre attention sur l’urgence à rétablir une démographie positive dans notre spécialité, compte tenu des enjeux de santé publique chez l’enfant. Nous demandons une augmentation significative du nombre des postes de spécialistes en pédiatrie dès l’année prochaine. Il en va de la santé des enfants et des adolescents, et donc de la responsabilité des pouvoirs publics.

Le pédiatre doit retrouver son rôle de spécialiste de la santé pour tous les enfants et adolescents, sa place en premier recours est indéniable.

La France a besoin d’une politique de santé de l’enfant et de l’adolescent, politique innovante pour répondre aux besoins de ce début de XXIème siècle.

Le Conseil National De la Pédiatrie regroupe des représentants de sociétés et syndicats nationaux suivants : Association des Juniors en Pédiatrie -Association Française de Pédiatrie Ambulatoire – Collège des Professeurs de Pédiatrie – Collège des Pédiatres des Hôpitaux Généraux – Société Française de Pédiatrie – Syndicat National des Pédiatres Français – Syndicat National des Pédiatres des établissements Hospitaliers.

SROS : schéma régional de l’organisation des soins
PMA : procréation médicalement assistée

Source: Syndicat National des Pédiatres Français

Publié le 25 juillet 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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